Antidote

Remède contre le MDPV

Un antidote est une substance chimique ou un élément chimique pouvant guérir une personne ou un animal d'un poison ou d'une maladie (pouvant provoquer un empoisonnement, une maladie…). Le plus souvent, l'antidote consiste à neutraliser une ou plusieurs formes données d'empoisonnement.

Les antidotes spécifiques sont détenus par les centres antipoison, qui apportent également les conseils d'utilisation et modalités d'administration.

Histoire[modifier | modifier le code]

Avant les progrès de la médecine, surtout avant le XIXe siècle, les antidotes sont les moyens employés pour lutter contre les maladies, par exemple les alexipharmaques employés pour lutter contre la peste. Toutefois, comme le dit l'Encyclopédie de d'Alembert, il y a mille remèdes « auxquels on a donné des noms pompeux ; mais on sait par plusieurs raisons et par une infinité d'observations, que tous ces remèdes au lieu de faire du bien, trompent ceux qui s'y fient, nuisent souvent, et prêtent de nouvelles forces au venin pestilentiel »[1].

Les antidotes sont désormais dans la plupart des cas une substance employée pour contrer les effets d'un poison.

Confection[modifier | modifier le code]

Parfois, l'antidote pour une toxine particulière est fabriqué en injectant la toxine dans un animal à petites doses et les anticorps résultants sont extraits du sang des animaux.

Cependant, quelques toxines n'ont aucun antidote connu. Par exemple, la ricine, sous-produit superflu de fabrication d'huile de ricin, n'a aucun antidote et est en conséquence souvent fatale si elle entre dans le corps humain dans des quantités suffisantes[réf. nécessaire].

Poison[modifier | modifier le code]

Les poisons ingérés sont fréquemment traités par l'administration orale de charbon de bois activé, qui absorbe le poison. Ensuite, un lavage d'estomac est effectué (lavage à grande eau de l'étendue digestive), enlevant une grande partie de la toxine.

Les poisons qui sont injectés directement dans le système sanguin (comme ceux de morsures ou des piqûres d'animaux venimeux) sont d'habitude traités par l'utilisation d'une bande de constriction ou d'un point de compression manuel (voir les gestes de premiers secours) qui limite le flux de lymphe et de sang dans le secteur touché et ralentissant ainsi la circulation du poison autour du corps : ceci n'est pas un traitement, mais permet d'attendre l'antidote, en général un sérum (anticorps se fixant sur les molécules de venin, les inactivant et permettant la phagocytose).

Liste d'antidotes connus[modifier | modifier le code]

Type d'empoisonnement Antidote
Acétaminophène (paracétamol) N-acétylcystéine
Ammoniaque acide acétique à 10 % ou vinaigre
Anticholinergique Sulfate de physostigmine
Inhibiteurs des cholinestérases : Organophosphorés ou Carbamates insecticides Atropine éventuellement associée à la Pralidoxime (ne pas utiliser ce dernier dans les intoxications aux carbamates insecticides)
Benzodiazépine Flumazénil (ANEXATE)
Syndrome malin des neuroleptiques Dantrolène
Cyanure Nitrite amylique, nitrite de sodium et thiosulfate, Hydroxocobalamine ou hydroxycobalamine (vitamine B12 A) seul ou associé au thiosulfate de sodium
Digoxine fragment antigen-binding d'anticorps anti-digoxine
Éthylène glycol Éthanol ou fomépizole 4MP
Syndrome extrapyramidal tropatépine (Lepticur) en association éventuelle à une Benzodiazépine
Fer Mesylate de desferrioxamine
Isoniazide Pyridoxine
Métal lourd Chélateurs, edetate disodique de calcium (EDTA), dimercaprol (BAL), pénicillamine et acide dimercaptosuccinique (DMSA, succimer)
Méthanol Éthanol ou Fomépizole (4MP ou 4-méthylpyrazole)
Méthémoglobinémie Bleu de méthylène ou Vitamine C (quand le bleu de méthylène est contre indiqué : déficit en G6PD)
Opioïde (opium, etc.) Chlorhydrate de naloxone
Oxyde de carbone Oxygène normobare (chez l'adulte : 15L/min pendant 12 heures) ou médecine hyperbare (contacter le caisson hyperbare le plus proche pour les indications)
Rayonnements ionisants Chélateurs suivi éventuellement d'une greffe de moelle osseuse
Thallium Bleu de Prusse (ferrocyanure ferrique: [Fe(CN)6]3Fe4)
Antivitamine K vitamine K et, dans les cas sévères, plasma sanguin ou facteurs de coagulation PPSB (Kaskadil)

Les intoxications aux alcaloïdes nécessitent souvent une évacuation digestive ou épuration digestive (vomissements provoqués - lavage gastrique - adsorption des substances toxiques par le charbon activé - accélération du transit intestinal) associée à une surveillance cardiaque.

On peut, en plus, mettre le patient sous oxygène, sous assistance respiratoire, lui faire subir plusieurs transfusions sanguines (par exemple, dans le cas d'ingestion de substance radioactive).

Classification[modifier | modifier le code]

Antidote d'action toxicocinétique[modifier | modifier le code]

Antidote d'action toxicodynamique[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Survivre, Docteur Xavier Maniguet, Albin Michel, 1988.
  • Classification des antidotes selon leur mode d'action : Première partie (Classification of antidotes based on mechanism of action. Part I), Lapostolle F., Bismuth C., Baud F., Source : Pathologie de la Grossesse. Journée Française de Médecine no 20, Paris, France (23/10/1998), 1999, vol. 75, no 1-2, p. 60–64 (29 ref.), p. 45–52., Revue La Semaine des hôpitaux de Paris, Éd. Expansion scientifique, Paris.
  • Conférence Épuration digestive lors des intoxications aiguës, Nîmes, le .

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]