Anglésite

Anglésite
Catégorie VII : sulfates, sélénates, tellurates, chromates, molybdates, tungstates[1]
Image illustrative de l’article Anglésite
Anglésite - Touissit Maroc 5 × 4 cm
Général
Nom IUPAC Sulfate de plomb(II)
Numéro CAS 7446-14-2
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique O4PbS PbSO4
Identification
Masse formulaire[2] 303,3 ± 0,1 uma
O 21,1 %, Pb 68,32 %, S 10,57 %,
Couleur incolore, blanc, gris, jaune gris, parfois bleu, vert, jaune,
Système cristallin orthorhombique
Réseau de Bravais primitif P
paramètres de maille a = 8,47 Å, b = 5,39 Å, c = 6,94 Å
Classe cristalline et groupe d'espace dipyramidale mmm
groupe d'espace Pbnm
Clivage bon sur {001} et distinct sur {210}
Cassure conchoïdale (assez fragile)
Habitus cristaux multiformes ne dépassant que rarement 10 cm notamment prismatique, tabulaires, bipyramidés, prisme à section losangique et à terminaisons surchargées de facettes, agrégats massifs
Échelle de Mohs 2,5 - 3
Trait blanc
Éclat adamantin à vitreux, résineux, soyeux
Propriétés optiques
Indice de réfraction α=1,877-1878
β=1,882-1,883
γ=1,894-1,895
Biréfringence Δ=0,017 ; biaxe positif
2V = 75°
Fluorescence ultraviolet luminescent, fluorescence
Transparence transparent à translucide, parfois opaque
Propriétés chimiques
Masse volumique 6,2 à 6,4 g·cm-3 g/cm3
Densité 6,3 en moyenne
Température de fusion 1170 °C
Solubilité insoluble dans l'eau, soluble dans l'acide chlorhydrique à froid, l'acide sulfurique chaud, la potasse caustique.
Comportement chimique inattaquable à l'HNO3
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune
Précautions
Directive 67/548/EEC
Toxique
T
Dangereux pour l’environnement
N


SIMDUT[3]
D2A : Matière très toxique ayant d'autres effets toxiques
D2A,

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L’anglésite est une espèce minérale composée de sulfate naturel de plomb de formule PbSO4 (sulfate de plomb), avec des traces de Ba et Cu. Elle se forme par oxydation de la galène dans les mines de plomb. Il s'agit d'un minéral très prisé des collectionneurs.

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

L'anglésite a été découverte par le minéralogiste anglais William Withering qui l'avait initialement nommé vitriol de plomb natif[4]. C'est le minéralogiste français François Sulpice Beudant qui en est l'inventeur : il l'a décrit en 1832 sous le nom d'anglésine puis d'anglésite. Le minéral est nommé d'après le lieu de sa découverte, qui est aussi son topotype[5].

Topotype[modifier | modifier le code]

Mine Parys, île d'Anglesey (Pays de Galles), Royaume-Uni.

Cristallographie[modifier | modifier le code]

L'anglésite cristallise dans le système cristallin orthorhombique groupe d'espace Pbnm (Z = 4)[6].

  • Paramètres de la maille conventionnelle : = 6,955 Å, = 8,472 Å, = 5,397 Å ; V = 318,03 Å3
  • Densité calculée = 6,33 g cm−3

Les cations Pb2+ ont une coordinence 12 d'anions O2−, avec une longueur de liaison moyenne Pb-O = 2,864 Å. Les cations S6+ ont une coordinence 4 d'O2− et forment des tétraèdres SO4 isolés, avec une longueur de liaison moyenne S-O = 1,477 Å.

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

Isostructurelle avec la baryte et la célestine, l'anglésite appartient au groupe de la baryte.

Groupe de la baryte :
Ces minéraux ont une structure orthorhombique et une formule chimique qui répond au terme général A(SO4), où A peut être le plomb, le baryum, le strontium ou le chrome.

Gîtologie[modifier | modifier le code]

L’anglésite se forme par oxydation de la galène dans la zone d'oxydation des gîtes de plomb : cette oxydation peut être soit directe (avec formation de couches d'anglésite autour d'un cœur de galène), soit par solution de la galène et recristallisation. L'anglésite donne souvent des macrocristaux bien formés, blancs. L’anglésite est un isomorphe de la barite.

Minéraux associés[modifier | modifier le code]

Brochantite, calédonite, cérusite, galène, gypse, hémimorphite, lanarkite, leadhillite, linarite, malachite, Massicot, mimétite, pyromorphite, smithsonite, sphalérite, wulfénite.

Synonymie[modifier | modifier le code]

Variétés[modifier | modifier le code]

  • Argento-anglésite (synonyme : Argentiferous anglesite) : variété riche en argent trouvée à Mowry Mine, Comté de Santa Cruz, Arizona, États-Unis[8].
  • Barytoanglésite[9] : variété de formule (Pb,Ba)SO4[10]. Trouvée dans deux occurrences : en Auriche à Bad Bleiberg, Carinthie et aux États-Unis à Royal Flush Mine, Comté de Socorro, Nouveau-Mexique.
  • Cupro-anglésite (Synonyme : Curian-anglesite) : variété de formule (Pb,Cu)SO4. Cette variété est regardée par beaucoup comme un mélange. Trouvée en Russie à Treschina fumarole, volcan Tolbatchik, au Kamtchatka.

Critères de détermination[modifier | modifier le code]

Confusion possible avec la cérusite et la phosgénite, mais ces deux minéraux se dissolvent avec effervescence dans les acides, l'anglésite est soluble sans effervescence.

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

  • Australie
Comet Maestries Mine, Dundas mineral field, Zeehan District, Tasmanie[11]
  • Canada
Carrière Poudrette, Mont Saint-Hilaire, comté de Rouville, Montérégie, Québec
  • France
Champ Brècheté, Urbeis, Val de Villé, Bas-Rhin, Alsace
Carrière de la Lande, Plumelin, Morbihan[12]
  • Italie
Mine de Monteponi, Iglesias, province de Carbonia-Iglesias, Sardaigne[13]
  • Maroc
Touissit, district de Touissit, préfecture d'Oujda-Angad[14]
  • Namibie
Mine de Tsumeb
  • Tunisie
Sidi Amor ben Salem

Utilisations[modifier | modifier le code]

  • Utilisée comme source mineure de plomb.
  • Les pierres gemmes peuvent être taillées avec le statut de pierres fines.

Galerie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. « Sulfate de plomb » dans la base de données de produits chimiques Reptox de la CSST (organisme québécois responsable de la sécurité et de la santé au travail), consulté le 25 avril 2009
  4. a et b Jean André Henri Lucas et René Just Haüy, Tableau méthodique des espèces minérales, Volume 2, 1813, p. 326
  5. Beudant, Traité élémentaire de Minéralogie, seconde édition, 1832
  6. ICSD No. 92 609 ; (en) Steven D. Jacobsen, Joseph R. Smyth, R. Jeffrey Swope et Robert T. Downs, « Rigid-body character of the SO4 groups in celestine, anglesite and barite », The Canadian Mineralogist, vol. 36, no 4,‎ , p. 1053-1060
  7. François Sulpice Beudant, Minéralogie, vol. 3, 1832, p. 134
  8. (en) Stanton B. Keith, « Index of Mining Properties in Santa Cruz County Arizona », dans Arizona Bureau of Mines Bull., vol. 191, 1975, p. 81
  9. Société française de minéralogie et de cristallographie, dans Bulletin de la Société française de minéralogie, vol. 73, 1950, p. 463
  10. (de) Ramdohr, dans Abh. deutsch. Ak. Wiss. Berlin, no  4, 1947, p. 1
  11. (en) Bottrill et Baker (in prep), Catalogue of minerals of Tasmania
  12. P. Le Roc'h et M. Bocianowski, « La carrière de la Lande, Plumelin (Morbihan) », dans Le Cahier des Micromonteurs, vol. 72, no  2, 2001, p. 7-10
  13. (it) V. De Michele, Guida mineralogica d'Italia, Istituto Geografico De Agostini, Novara, 1974, 2 vol.
  14. Claveau, Paulhac et Pellerin, 1952

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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