Andrea Branzi

Andrea Branzi
Andrea Branzi en 2008.
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Andrea Branzi est un architecte et designer italien né à Florence (Toscane) le et mort le à Milan (Lombardie)[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Andrea Branzi, né à Florence en 1938, est un architecte et designer italien. Il étudie, à Florence et est diplômé en 1967.

En 1973, il s’installe à Milan où il vit et travaille. Architecte, urbaniste, designer, décorateur, directeur artistique ..., il est l’un des principaux acteurs du mouvement de l’architecture radicale italienne des années 1960-1970. Il s'impose à l’international, par ses écrits et projets emblématiques en design et en architecture.

Entre 1964 et 1974, Andrea Branzi appartient au groupe d'avant-garde Archizoom, qui est à l'origine de l'architecture radicale au même titre que le groupe Superstudio avec lequel Archizoom expose à Pistoia en 1966 (exposition « Superarchitettura »), ou le groupe anglais Archigram.

Dans les années 1980, Branzi intègre le Groupe de Memphis, fondé par l'architecte et consultant Ettore Sottsass. En 1983, il rédige la préface du catalogue de l'exposition consacrée à Sottsass au Centre Georges-Pompidou de Paris.

A compter de 1967, Andrea Branzi travaille dans les domaines du design alimentaire, de l'architecture et de l'urbannisme. Il est lauréat en 1987 et en 1995 du Compasso d'Oro, attribué par l'ADI (Associazione per il Disegno Industriale). Branzi enseigne à l'École polytechnique de Milan.

Archizoom[modifier | modifier le code]

De 1964 à 1974, Andrea Branzi fait partie du groupe avant-gardiste, Archizoom Associati, avec les architectes Gilberto Corretti, Paolo Deganello et Massimo Morozzi et les designers Dario et Lucia Bartolini.

Le nom Archizoom rend hommage aux architectes anglais d’Archigram dont ils se revendiquent. Les projets d’Archizoom Tokyo City-X et Tokyo International Forum font partie des collections du Centre Georges Pompidou à Paris depuis 1993. Le Fonds régional d'art contemporain (FRAC) de la région Centre a organisé une exposition sur Branzi du au . D’autres archives de projets sont aussi conservées à Parme, au Centro studi e archivio della comunicazione.

Représentant de l’architecture radicale italienne apparue à Florence entre 1965 et 1975, il est aussi critique d’art. Germano Celant baptise ce courant contestataire mené par des architectes (A. Branzi, G. Pettena…) et des groupes tels Archizoom assiciati, Superstudio, UFO, qui prônent l’expérimentation afin de repenser l’habitat et la ville. Pour eux, l' affectif et le poétique doivent supplanter le rationnel et le fonctionnel du mouvement moderne.

C’est par la provocation qu'ils veulent remettre en cause la ville de la société de consommation qui perd de son humanité. C’est dans ce contexte qu’Archizoom présente No-Stop-city[2], une ville formée uniquement de mobilier urbain, effrayante par son homogénéité et sa répétition. On y remarque un tournant de la pensée architecturale, où l’acte d’aménager n’est plus simplement bâtir mais aussi composer des espaces grâce aux mobiliers.

La revue Casabella diffuse les théories des architectes radicaux. Andrea Branzi y publie ses « radical notes » considérées comme fondamentales pour la compréhension de ce mouvement. Les préoccupations d’Archizoom vont de la planification urbaine au meuble.

L’année 1974 marque la fin du groupe Archizoom.

Designer[modifier | modifier le code]

Dès 1967, Andréa Branzi travaille dans le design industriel, l’urbanisme, l’éducation et la promotion culturelle. Il est membre de studios de design industriel expérimental tels qu’Alchimia, puis Memphis. Les relations entre l’Homme et l’objet sont étudiées, par exemple pour les sièges dans les aéroports pour Cassina (1969-1972). De 1967 à 1969, il est assistant du Pr. Domenico Cardini à la faculté d’architecture de Florence.

En 1969, il quitte la faculté et réfléchit à l’image de la ville : « Fotomontaggi Urbani », puis « No-Stop-City ». En 1972, pour Abet Print, il réfléchit à l’usage de plastique laminé pour le bâtiment ou le mobilier. En 1974, il participe à la fondation de la Global Tools, contre-école d’architecture et de design, et y intègre le laboratoire « expérimental laboratory on mass creativity » jusqu’en 1976.

En 1975, il fonde CDM (Consulenti Design Milano) avec Massimo Morozzi, Clino Trini Castelli, Ettore Sottsass, Alessandro Mendini et Gianni Cutolo. C'est une évolution vers l’environnement et la couleur. Il publie deux ouvrages sur la décoration environnementale ainsi que des ouvrages sur la couleur. En 1978, il travaille au design de produits expérimentaux pour Louis Vuitton et il élabore un système de couleur pour Piaggio.

En 1982, il fonde l’école de design la Domus Academy, il en est le directeur pendant quelques années. Elle est destinée aux détenteurs de diplôme de 2e cycle visant une spécialisation en design.

Andrea Branzi est coordinateur de l’exposition milanaise de 1977 sur le design italien des années 1950, Italian design in the 1950's à Noviglio. Il participe au catalogue de l’exposition.

En 1990, il est présent à l’exposition universelle d’Osaka avec le pavillon « Folly 10 ». Puis, Mitsubishi crée la Domus Design Agency à Tokyo et le nomme directeur. Il contribue là, à la promotion du design japonais.

En 1992, il est consultant stratégique pour la Biennale de l’intérieur de Courtrai en Belgique. Il participe régulièrement à la Triennale de Milan dont il est le coordinateur général de la section Design international lors de la 15e édition.

Andrea Branzi crée du mobilier en 1998 pour Lawrence Steel’s home à Milan.

Branzi travaille aussi l’objet : en 2006, il conçoit des montres pour Alessi ou encore des vases avec le CIRVA (Marseille) ou « Sciami » pour Metea en 2007. La même année, il travaille également au Japon, créant le plateau à fruits « Tsukimi ».

Architecte et urbaniste[modifier | modifier le code]

En 1990, Andrea Branzi réalise un masterplan de 17 ha pour Mitsubishi à Tokyo, avec Isao Hosoe, Clino Castelli et Tullio Zini. Il retourne en Italie pour la conception de 94 000 m2 d’habitation à Florence, puis, en 1992, il est chargé de la rénovation et du paysagisme d’une villa florentine. En 1994, il est chargé d’un projet de villa en Italie, à Gignese, puis il s’occupe du design intérieur d’une maison belge à Sint-Truiden. En 1999, il travaille pour la première fois avec Eddy François sur la conception d’immeubles à Zottegem (Belgique), en 2000, il conçoit un master plan d’un million de mètres carrés à Eindhoven (Pays-Bas).

En 2002, il rénove un bâtiment des années 1930 pour en faire sa maison et son studio. Il effectue un nouveau travail de recherche avec Cirva de Marseille sur l’utilisation de vitres industrielles en design intérieur. C’est aussi en 2002 qu’il réalise la galerie d’art moderne d’Arezzo en Italie.

Plus récemment, lors d’un concours, Andrea Branzi collabore avec Toyo Ito pour la conception de « Forum », un centre consacré à l’art pour la ville de Gand (Belgique). Ils ont travaillé sur les atmosphères acoustiques et la légèreté. Ce projet n’a cependant pas été retenu.

Il participe à la Biennale de Venise de 2010, manifestation d’art contemporain allant du cinéma à l’architecture[3]. Il y présente son principe « weak urbanisation » sous le titre de « la nouvelle charte d’Athènes », avec dix principes évoquant les villes post-modernes avec leurs flux et surabondances de biens et publicités. Pour ce faire, il présente une maquette réalisée à l’aide d’emballages alimentaires. Les boites (céréales, biscuits, jus etc.) deviennent les éléments fondateurs de l’espace urbain à l’instar des immeubles.

Entre art et architecture d’intérieur[modifier | modifier le code]

De 1975 à 1979, Andrea Branzi est directeur artistique pour Fiorucci à Milan. Il se penche sur l’architecture d’intérieur et réalise en collaboration avec Ettore Sottsass[4] l’intérieur d’une boutique Fiorucci à New York. En 1983, avec Sergio Cappelli et Patrizia Ranzo, il conçoit la décoration de la boutique Santini et Dominici à Naples.

Entre 1984 et 1987, il est à la tête du magazine Modo qui traite de design et d’architecture.

Dès 1978, Andrea Branzi réalise diverses scénographies pour des pièces italiennes : il réalise la scénographie pour le ballet Barbe Bleue, chorégraphié par Karole Armitage, à l’Opéra de Nancy en 2002.

Branzi rénove la galerie belge Argentum en 1996.

En 2002, il conçoit, en collaboration avec Eddy François, l’intérieur de la maison « De Smet ».

Du au , Andrea Branzi conçoit pour la Fondation Cartier pour l'art contemporain deux installations poétiques, suggérant fragilité et délicatesse, qu’il réalise avec le CIRVA à Marseille.

En 2012, Andrea Branzi expose une série de bibliothèques « Trees » intégrant des segments de bouleaux, à la Carpenters Workshop Gallery à Paris. Des œuvres d'art sélectionnées pour l'occasion par Catherine Thieck, à la demande de l'artiste et de la galerie, sont exposées sur ces celles-ci[5].

Travaux de recherche[modifier | modifier le code]

Andrea Branzi consacre les années 1995 et 1997 à la recherche : dans le cadre du centre de recherche de la Domus Academy, « Agronica », il travaille à un projet théorique d’urbanisation pour Philips corporation ; et une recherche sur les interfaces pour Logitech. En 1997, Anshen et Allen Architects (San Francisco) lui commandent (en collaboration avec la Domus Academy) une recherche sur les espaces d’attente dans les hôpitaux.

En 2002, il effectue un travail de recherche avec Cirva de Marseille sur l’utilisation de vitres industrielles en design intérieur.

Prix et récompenses[modifier | modifier le code]

  • Avec Archizoom, médaille d’argent pour la compétition Yamagiwa en 1994
  • Avec Clino Castelli et Massimo Morozzi, Compasso d’Oro en 1979 pour une conception avec le Centro Design Montefibre
  • Avec la Domus Academy, Compasso d’Oro à la biennale de Buenos Aires en 1983
  • Compasso d’Oro pour récompenser l’ensemble de son travail en 1987
  • Prix Robert Maxwell pour l’essai Seven Theses on Design en 1989
  • Prix Baden-Württemberg pour la table « Quadrio » pour Up&Up en 1991
  • En tant que consultant stratégique d’Interieur, mention spéciale du European Design Prize en 1994
  • Compasso d’Oro pour son travail au sein de la Domus Academy en 1995
  • Premier prix du IF of Hannover Fair pour le CD-ROM I protagonisti del design italiano. Lo scenario, le storie, i prodotti, le utopie en 1996
  • Premier prix au « Pirelli Energy » pour des pneus basse consommation en 1997

Publications[modifier | modifier le code]

Principaux écrits d’Andrea Branzi[modifier | modifier le code]

  • Revue Radical Notes 27 numéros de 1973 à 1976
  • I colori dell’energia, Colordinamo - 1975
  • I colori pre-chimici, Colordinamo - 1976
  • I colori dell’ambiente, Colordinamo - 1977
  • Il Design italiano degli anni 50 - 1979
  • Moderno, post-moderno, millenario - 1980
  • La casa calda - 1982
  • Animali domestici : le stile neoprimitivo - 1986
  • Nouvelles de la métropole froide - 1991
  • Il design italiano 1964-1990- 1996
  • « L’architecture c’est moi » dans Architecture radicale - 2002

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le designer italien Andrea Branzi est mort », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. [PDF] [1]
  3. [2]
  4. 2 Dès les années 1960, le design prend beaucoup d’importance en Italie. Plus que fonctionnel, le design est un art et un vecteur de réflexion sur la société en pleine mutation. Les designers italiens deviennent célèbres et travaillent dans différents studios en ayant toujours une réflexion que l’on peut rapprocher de celle de l’architecte, sur les modes de vie et les espaces. Ettore Sottsass, designer italien, a fait partie du studio Alchimia créé en 1976 à Milan et il a créé le groupe Memphis à Milan en 1981. [3]
  5. Élodie Palasse-Leroux, « Andrea Branzi x Carpenters Workshop Gallery: « Trees » », sur sleekdesign.fr, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Quelques écrits sur Andrea Branzi[modifier | modifier le code]

  • Article dans L’Architecture d’Aujourd'hui no 147,
  • Il dibattito architettonico in Italia dal 1947 al 1875 di Conforto, De Giorgi, Muntoni,

Pazzaglini en 1976. A. Branzi y est cité comme l’acteur principal du mouvement d’avant-garde

  • Article dans le no 226 de Japan Interior Design,
  • Article « Attention: voilà les modernes. Révolutionnaires de Salon », Dans la revue Actuel, no 11 de par J. Rouzaud,
  • Andrea Branzi Architetture, T. De Montis, V. Russo, S. Balestrazzi, 1994.
  • Articles sur Andrea Branzi et Archisoom Associati dans le Dictionnaire de l’Architecture du XXe siècle, 1996

Liens externes[modifier | modifier le code]