Analcime

Analcime (cubique)
Catégorie IX : silicates[1]
Image illustrative de l’article Analcime
Analcime
Général
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique H2AlNaO7Si2 NaAlSi2O6·H2O
Identification
Masse formulaire[2] 220,154 ± 0,0028 uma
H 0,92 %, Al 12,26 %, Na 10,44 %, O 50,87 %, Si 25,51 %,
Couleur blanc, gris, incolore, rose, verdâtre, jaunâtre
Système cristallin cubique
Réseau de Bravais Centré I
Macle Macles poly-synthétiques sur {110} et {001}.
Clivage indistinct sur {001}
Cassure irrégulière à subconchoïdale
Habitus trapézoédrique, cubique, tétragonotrioctaèdrique.
Échelle de Mohs 5 - 5,5
Trait blanc
Éclat vitreux, mat.
Propriétés optiques
Indice de réfraction a=1,479-1,493,
g=1,48-1,494,
Biréfringence biaxial (-); bire = 0,0010
Fluorescence ultraviolet oui
Transparence transparent à translucide
Propriétés chimiques
Densité 2,24 - 2,29
Solubilité dans les acides
Propriétés physiques
Magnétisme aucun
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

L’analcime est une espèce minérale du groupe des silicates (sous-groupe des tectosilicates), composée de sodium hydraté et d'aluminium. Sa formule chimique est NaAlSi2O6·H2O, avec des traces de potassium et de calcium pouvant se substituer au sodium.

L'analcime forme une série avec la pollucite et une série avec la waïrakite (en). Elle fait partie de la famille des zéolites, bien que beaucoup la considèrent encore comme un feldspathoïde du point de vue structurel et chimique.

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

Décrite par René Just Haüy en 1797[3], elle tire son nom du grec "an" (= non) et "alkinos" (= robuste)[4].

Topotype[modifier | modifier le code]

On la trouve dans les îles des Cyclopes (province de Catane, Sicile, Italie), d'où elle fut rapportée par Déodat Gratet de Dolomieu.

Cristallographie[modifier | modifier le code]

C'est un minéral polymorphe agréé par l'I.M.A., qui cristallise dans six des sept systèmes cristallins : cubique, tétraédrique, trigonal, orthorhombique, monoclinique (1988)[5] et triclinique.

Gîtologie[modifier | modifier le code]

L'analcime se présente comme minéral primaire dans le basalte et dans d'autres roches ignées alcalines. On la trouve également en remplissage dans des cavités et des vacuoles de basalte, associée à la prehnite, à la calcite et aux zéolites. C'est aussi un produit de l'altération de la néphéline et de la sodalite, présentes dans les syénites néphéliniques. On la trouve aussi dans des roches sédimentaires telles que les grès, les évaporites, avec de la calcite ou des zéolites, ainsi que dans des roches volcano-détritiques.

Synonymie[modifier | modifier le code]

Variétés[modifier | modifier le code]

  • la césium-analcime (Cesian Analcime des anglo-saxons) est une variété riche en césium qui apparaît comme produit de dégradation de la pollucite. Elle existe à la mine Tanco, à Lac-du-Bonnet (Manitoba, Canada)[12], et dans le parc naturel de Yellowstone (Wyoming, États-Unis)[13].
  • l'eudnophite, (Paul Christian Weibye, 1850) est une variété d'analcime présentant une très forte réfraction, trouvée sur l'île de Lamøya près de Brevik en Norvège[14],[15].

Il existe aussi des variétés synthétiques :

  • l'argento-analcime (syn. Ag-analcime) ;
  • la germanate-analcime : le germanium remplaçant le silicium de formule : NaAlGe2O6·H2O.

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

  • Canada
Carrière Poudrette, Mont Saint-Hilaire, Comté de Rouville, Québec (passe pour avoir donné d'excellents échantillons de cette espèce)[16].
Cape D'Or, Bay of Fundy, Cumberland Co., Nouvelle-Écosse[17].
  • France
Prudeux, Saint-Babel, Issoire, Puy-de-Dôme, Auvergne[18]
L'Hermie, Port-d'Agrès, Decazeville, Aveyron, Midi-Pyrénées
La Martinique et les îles Kerguelen.
  • Italie
Îles des Cyclopes, Province de Catane, Sicile (Topotype de l'espèce)
Val di Fassa, Province de Trente, Trentino-Alto Adige[19]


On trouve des gisements d'analcime répartis sur l'ensemble de la planète : Victoria en Australie, dans le district du cuivre près du lac Supérieur au Michigan, Bergen Hill, New Jersey, Golden aux États-Unis, en Islande.

Galerie[modifier | modifier le code]

Utilisation[modifier | modifier le code]

  • L’analcime est un bon engrais et décontaminant des sols. Son utilisation dans l'agriculture et l'élevage est très large : elle est utilisée dans un élément nutritif pour la croissance des animaux d'élevage, et dans l'aquaculture pour la lutte contre les champignons et les bactéries.
  • Elle sert pour la fabrication du "Silicagel" (petites sphères utilisées comme agent de dessiccation industriel).

Critères de détermination[modifier | modifier le code]

  • Elle fond au chalumeau, en colorant la flamme en jaune et en donnant un verre transparent.
  • Au chauffage en tube fermé, libération d'eau.
  • Elle est soluble dans les acides, laissant un gel de silice dans l'acide chlorhydrique.
  • Elle peut être confondue avec la leucite, mais celle-ci ne fond pas.

Références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. René Just Haüy, « Analcime », Journal des Mines, vol. 5, 1797, p. 278-279
  4. MINER Database von Jacques Lapaire - Minéraux et étymologie
  5. Zeitschrift für Kristallographie, volume 184, p. 63(1988)
  6. The Mineralogical magazine and journal of the Mineralogical Society, volume 14, Mineralogical Society of Great Britain, 1907
  7. Jöns Jacob Berzelius, Rapport annuel sur les progrès des sciences physiques et chimiques, volume 1
  8. Abraham Gottlob Werner, Handbuch der Mineralogie nach A. G. Werner zu Vorlesungen entworfen von Christian Friedrich Ludwig, Siegfried Lebrecht Crusius, Leipzig, 1804, p. 210
  9. Jean Jacques Nicolas Huot, Nouveau Cours élémentaire de géologie, volume 1, 1837
  10. Alfred Des Cloizeaux, Manuel de minéralogie, tome second, Dunod, Éditeur, Paris, 1874, p. xxxix
  11. Charles S. Sonnini, Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, tome 36, 1851, p. 377
  12. Canadian Mineralogist, vol. 39, 2001, p. 1513
  13. Keith E. Bargar, Melvin H. Beeson, Terry E. C. Keith, "Zeolites in Yellowstone National Park", Mineralogical Record, vol. 12, 1981, p. 29-38
  14. Albert Huntington Chester, A Dictionary of the Names of Minerals, John Wiley & Sons, New York, 1896, p. 90
  15. Paul Christian Weibye, "Neue Mineralien aus Norwegen", in Annalen der Physik und Chemie, vol. lxxix, 1850, p. 299–304
  16. R. Tschernich, Zeolites of the World, 1992, p. 52; G. S. Wells, Studies of the mineral analcime from Mount St.-Hilaire, Quebec, M. Sc. Thesis, Carleton University, Ottawa, Canada, 1975
  17. R. Tschernich, Zeolites of the World, 1992, p. 51, 322, 361, 458, 492
  18. D. Barrier, J.-C. Devolle, P. Médard, E. Naud, G. Pourtier, « Si l'amesite m'était Comté... ou pas d'haüyne à Prudeux », Le Cahier des Micromonteurs, vol. 103, 2009, p. 3-8
  19. R. Exel, Guida mineralogica del Trentino e del Sudtirolo, Athesia, Bolzano, 1987