Amédée de Roussillon

Amédée de Roussillon
Fonctions
Évêque de Valence et de Die
Diocèse de Valence et Die (d)
-
Abbé
Abbaye Saint-Martin de Savigny
-
Biographie
Naissance
Date inconnueVoir et modifier les données sur Wikidata
Décès
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Famille
Fratrie
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Consécrateur

Amédée de Roussillon (parfois Rossillon), dit Urtebise, mort le , est un abbé de Savigny, puis évêque de Valence du XIIIe siècle, issu de la famille dauphinoise de Roussillon.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

La date de naissance d'Amédée de Roussillon n'est pas connue. Il est mentionné pour la première fois avec ses parents, dans un charte datée du mois de [1]. Il appartient à la famille dauphinoise de Roussillon[2],[3].

Il est le fils d'Artaud IV, seigneur de Roussillon[4],[5],[6]. L'historien Antoine Vachez (1832-1910) indique que la mère pourrait être Artaude de Forez, fille de Guigues IV de Forez[4], mais cette information n'est pas confirmée. Selon le site Internet de généalogie MedLands (Foundation for Medieval Genealogy), elle aurait pu être une fille cadette de Guigues/Guy III de Forez[6],[7].

La fratrie compte cinq enfants, dont Guillaume, qui succède à leur père, et Aymar/Adhémar, archevêque de Lyon (1273-1283)[4],[5],[6].

Le Laboureur (1681) indique, selon une charte non datée, qu'il serait le neveu d'Amédée de Genève, évêque de Die, et fils du comte Guillaume II de Genève[4],[6]. Le Regeste dauphinois le désigne comme son filleul[8].

Il reçoit dans sa jeunesse le surnom d'Urtebise, soulignant un caractère fougueux, voire batailleur[9],[10].

Carrière ecclésiastique[modifier | modifier le code]

Amédée est moine à l'abbaye de Saint-Claude, dans le Jura[9],[10]. Il est appelé à diriger l'abbaye de Savigny, dans le Lyonnais, à la suite de la résignation de Jacques de Menthon, en 1270[4],[9],[10].

Son action est marquée notamment par des excommunications contre des moines et des convers ne respectant pas la règle, puis il obtient leur absolution auprès du pape en 1272[9],[10].

Bernard Ayglier, abbé du Mont-Cassin, qui se rend en France afin de réformer les monastères de l'ordre, fait une halte dans l'abbaye en 1272[9],[10].

À l'occasion du Deuxième concile de Lyon (1274), il envoie des troupes à l'archevêque, Aymar de Roussillon, son frère, pour protéger la ville et l'assemblée[4],[9]. Action qu'il réitère quelques mois plus tard afin de protéger l'archevêque[9].

Épiscopat[modifier | modifier le code]

Le , le pape Grégoire IX le nomme, à la faveur du Chapitre, sur le siège épiscopal de Valence[9],[3],[11] (le site MedLands donne la date erronée de 1270[1]).

Lors de la mort d'Amédée de Genève, évêque de Die, le , il préside les funérailles[8]. Le diocèse de Die est uni à celui de Valence et Amédée de Roussillon porte désormais le titre d'évêque de Valence et de Die[3],[12].

Il obtient, en 1278, par achat, le château de Merlet (Diois)[13].

Lors de la vacance du siège archiépiscopal de Vienne, il est chargé, en sa qualité d'évêque de Valence, d'administrer la métropole[14].

Dès lors, « sous l'impulsion des membres de la famille de Roussillon, les trois églises de Lyon, de Vienne et de Valence » (Fournier) soutiennent les princes de Bourgogne et de Savoie contre les Angevins en Provence[15]. Dans le contexte régional, il semble en bons termes avec le comte de Savoie, jouant notamment un rôle dans le conflit opposant les Savoie au marquis Guillaume VII de Montferrat[15]. Il le fera emprisonner au printemps 1280, alors que le marquis passait par ses terres[15],[16]. L'évêque reçoit une lettre du pape qui se dit indigné de cet acte et l'oblige à libérer le marquis[17]. Thomas de Savoie obtient une complète rémission pour le prélat, prévenant ainsi des représailles[17].

Lutte contre le comte de Valentinois[modifier | modifier le code]

Le pouvoir temporel de l'évêque de Valence est un enjeu notamment pour les comtes de Valentinois[12],[15].

Il remercie, en 1278, par des exemptions les représentants de Saillans pour leur aide contre le comte Aymar de Poitiers[13]. Il avait signé avec eux et le prieur de la ville, un traité, le [18].

Au cours de cette même année, plusieurs actes mentionnent le conflit opposant Amédée à Aymar de Poitiers, avec notamment la restitution de châteaux placée sous les auspices de l'évêque de Langres, Gui de Genève, et le connétable de France, Humbert de Beaujeu[19]. Une sentence est rendue avec l'obligation de remettre trois châteaux pris par le comte à l'évêque de Die[19]. Aymar, archevêque de Lyon et frère de l'évêque, est témoin[19]. Les deux parties sont convoquées à un procès, en juillet de cette même année, à Lyon, afin de régler le conflit[20].

Une nouvelle conférence s'ouvre entre les parties en 1279 et se conclut par une trêve[21]. Cependant les tensions se poursuivent. Le pape Nicolas IV nomme ainsi des délégués pour juger l'une des affaires, en 1280[22].

Le , un « traité d'alliance en plaid et en guerre est signé entre Louis de Savoie, seigneur de Vaud, frère d'Amédée comte de Savoie, chevalier, et Aymar de Poitiers, comte de Valentinois, contre Aymar de Roussillon, archevêque de Lyon, Amédée de Roussillon, évêque de Valence et Die, Artaud seigneur de Roussillon, au diocèse de Vienne, et tous leurs parents, clercs ou laïques. »[23].

Mort et succession[modifier | modifier le code]

Le , Amédée de Roussillon, pris de fièvre tierce, se rend à Die[24]. Il meurt le [25]. Le doyen et le prévôt de Valence assurent la période de vacance.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b MedLands, p. Amedee (lire en ligne).
  2. Gustave de Rivoire de La Bâtie, Armorial de Dauphiné contenant les armoiries figurées de toutes les familles nobles et notables de cette province, accompagnées de notices généalogiques complétant les nobiliaires de Chorier et de Guy Allard, Lyon, Imprimerie Louis Perrin (réimpr. 1969 (Allier - Grenoble)) (1re éd. 1867), 821 p. (lire en ligne), p. 651-653.
  3. a b et c Chevalier, 1890, p. 175 (lire en ligne).
  4. a b c d e et f Antoine Vachez, Recherches historiques et généalogiques sur les Roussillon-Annonay, Louis Brun, 1895-1896, 64 p. (lire en ligne), pp. 597-598
    publiée dans la Revue du Vivarais, 11 - 12 - 1 tome 3 - 4, pp.538-551, 595-610, 1-14.
  5. a et b Chevalier, 1890, p. 180-181 (lire en ligne).
  6. a b c et d MedLands, p. Artaud IV (lire en ligne).
  7. (en) Charles Cawley, « « Guy IV de Forez (-1241) », dans « Burgundy kingdom – Forez & Lyon », ch. 1 : « Comtes de Forez et de Lyon », section B : « Comtes de Lyon et de Forez (Comtes d'Albon) », sur fmg.ac/MedLands (consulté en ).
  8. a et b Regeste dauphinois, p. 933-934, Tome 2, Fascicules IV - VI Acte no 11497 (lire en ligne).
  9. a b c d e f g et h Auguste Bernard, Cartulaire de l'abbaye de Savigny, Paris, imprimerie impériale, , sur gallica (lire en ligne), p. CI-CIV.
  10. a b c d et e Chevalier, 1890, p. 179 (lire en ligne).
  11. Regeste dauphinois, p. 927, Tome 2, Fascicules IV - VI Acte no 11461 (lire en ligne).
  12. a et b Jacques de Font-Réaulx, Histoire religieuse du diocèse de Valence, des origines jusqu'à nos jours dans sa circonscription actuelle, Valence, Librairie catholique, Ferdinand Rouet, (lire en ligne), p. 63.
  13. a et b Regeste dauphinois, p. 29-30, Tome 3, Fascicules VI - IX Actes no 11854 et no 11855 (lire en ligne).
  14. Regeste dauphinois, p. 56, Tome 3, Fascicules VI - IX Acte no 12011 (lire en ligne).
  15. a b c et d Paul Fournier, Le royaume d'Arles et de Vienne (1138-1378): Étude sur la formation territoriale de la France dans l'Est et le Sud est, Paris, Alphonse Picard, , 554 p. (lire en ligne [PDF]), p. 243-250.
  16. Regeste dauphinois, p. 78, Tome 3, Fascicules VI - IX Acte no 12149 (lire en ligne).
  17. a et b Regeste dauphinois, p. 81-84, Tome 3, Fascicules VI - IX Actes no 12173, no 12174, no 12176, no 12179, no 12191 (lire en ligne).
  18. Regeste dauphinois, p. 955, Tome 2, Fascicules IV - VI Acte no 11637 (lire en ligne).
  19. a b et c Regeste dauphinois, p. 31-33, Tome 3, Fascicules VI - IX Actes no 11860, no 11862, no 11864, no 11865, no 11869 et no 11870 (lire en ligne).
  20. Regeste dauphinois, p. 36-37, Tome 3, Fascicules VI - IX Actes no 11891 et no 11894 (lire en ligne).
  21. Regeste dauphinois, p. 56, Tome 3, Fascicules VI - IX Acte no 12008 (lire en ligne).
  22. Regeste dauphinois, p. 72, Tome 3, Fascicules VI - IX Acte no 12109 (lire en ligne).
  23. Regeste dauphinois, p. 102-103, Tome 3, Fascicules VI - IX Acte no 12305 (lire en ligne).
  24. Regeste dauphinois, p. 108, Tome 3, Fascicules VI - IX Acte no 12335 (lire en ligne).
  25. Regeste dauphinois, p. 108, Tome 3, Fascicules VI - IX Acte no 12341 (lire en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Auguste Bernard, Cartulaire de l'abbaye de Savigny, suivi du Petit cartulaire de l'abbaye d'Ainay, vol. 1 : Cartulaire de Savigny, Paris, imprimerie impériale, , sur gallica (lire en ligne).
  • Jules Chevalier, « Amédée de Roussillon, évêque de Valence et de Die (1276-1281) », Bulletin de l'Académie delphinale, vol. 29,‎ , p. 171-266 (lire en ligne).
  • Jules Chevalier, Essai historique sur l'église et la ville de Die. Tome second, Depuis l'année 1277 jusqu'en l'année 1508, t. 3, Valence, Impr. de J. Céas et fils, (lire en ligne).
  • Ulysse Chevalier, Regeste dauphinois, ou Répertoire chronologique et analytique des documents imprimés et manuscrits relatifs à l'histoire du Dauphiné, des origines chrétiennes à l'année 1349, Impr. valentinoise, 1912-1926 (volumes présents sur gallica.bnf.fr, présentation en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]