Alphonse Stiénon du Pré

Alphonse Stiénon du Pré
Le baron Alphonse Stiénon du Pré
Fonctions
Sénateur

Bourgmestre

Organisateur d'activités musicales et historiques
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 64 ans)
TournaiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Belge
Activité
Père
Jules Stiénon du Pré (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Julie de la Roche
Conjoint
Marie van Elewyck
Autres informations
Organisation
Société Musicale de Tournai
Parti politique
Genre artistique
Musique classique

Le comte pontifical et baron Alphonse Stienon du Pré, né le à Thieusies et décédé à Tournai le est un homme politique belge catholique, bourgmestre de Tournai, député et sénateur. Il est aussi connu comme organisateur de manifestations musicales et historiques.

Biographie[modifier | modifier le code]

Alphonse Marie Pierre Joseph Stiénon du Pré, né le à Thieusies, est le fils de Jules-Jean Stiénon, administrateur de sociétés, et de Julie de la Roche. Son père a été anobli par le Pape Pie IX en 1874 au titre de Comte Pontifical. Cet anoblissement n'a toutefois aucune force juridique en Belgique. Le roi Léopold II de Belgique lui accordera successivement la particule (du Pré) et la noblesse héréditaire (au rang d'écuyer). Il créera son fils Alphonse baron en 1908. Alphonse Stiénon du Pré est père de quatre enfants : Marie (1876-1956), Ludovic (1881-1961), Étienne (1882-1961) et Élisabeth (1885-1973). Son fils Ludovic Stiénon du Pré, ingénieur, sera également compositeur d'œuvres lyriques. Il épousera l'artiste peintre et Marquise Caroline de la Riva Aguëro (élève de Ferdinand Willaert), qui signera ses œuvres de son nom d'épouse : « Caroline Stiénon du Pré ». Son petit-fils, Jean Stiénon du Pré (1905-1981), sera écrivain et son arrière petit-fils, Hervé Stiénon du Pré (1932), sera peintre autodidacte de style surréaliste[1].

Il exerce d'abord des activités dans le secteur bancaire, étant administrateur à la Société générale de Belgique à partir de 1882.

Passionné par la chose politique à l'image de son père, Alphonse Stiénon du Pré interviendra ensuite dans la vie politique locale de Tournai. Il est élu conseiller communal de Tournai en 1895 puis bourgmestre de Tournai en 1907. Il s'implique particulièrement au plan urbanistique de la ville : création de nouveaux quartiers, démantèlement du mur d'enceinte de la cité, embellissement du parc communal. Il est également à l'origine de la fondation de nouvelles écoles et de la SA « Le Foyer ouvrier tournaisien » pour la construction d'habitations ouvrières. Au niveau national, il est élu député de l'arrondissement de Tournai à la Chambre des représentants (1898-1900) puis sénateur de l'arrondissement Tournai-Ath à la Haute-assemblée (1900-1918).

En août 1914, dès les premiers jours de la Première Guerre mondiale, Alphonse Stiénon du Pré est pris en otage à l'hôtel de ville par l'occupant allemand. Relaxé, il s'emploiera durant la durée du conflit à protéger, ravitailler et défendre ses administrés, en tenant compte du statut territorial de la ville (située non loin des champs de bataille).

Organisateur de concerts et de cortèges historiques[modifier | modifier le code]

Parallèlement à ses responsabilités politiques, Alphonse Stiénon du Pré est passionné de musique. Son épouse, Marie van Elewyk, est la fille du compositeur et musicographe Xavier van Elewyk (ami de Fétis, Jacques-Nicolas Lemmens et du facteur d'orgues français Aristide Cavaillé-Coll).

En 1888, il fonde et préside la Société de Musique de Tournai, un projet ambitieux avec lequel il entend rivaliser avec les concerts de la capitale. Parmi ses réalisations, citons la venue de César Franck avec le violoniste Eugène Ysaÿe et son Quatuor à cordes, en 1890. Toujours en 1890, le compositeur français Jules Massenet assiste à la représentation d'un de ses opéras dans lequel chante le baryton tournaisien Jean Noté. D'autres exécutions suivront avec des œuvres de Charles Gounod, Hector Berlioz, Edgard Tinel, certaines en présence du prince Albert (futur roi des belges) et de la Reine Elisabeth.

La Société de Musique continuera ses activités après le décès de son fondateur (jusque l'entre-deux guerres).

Également passionné d'histoire et de folklore, Alphonse Stiénon du Pré est à l'initiative du pittoresque Cortège-Tournoi de chevalerie, qui eut lieu à Tournai en 1913. Il s'agit de la reconstitution du Tournoi donné par Henri VIII, roi d'Angleterre, lors de sa Joyeuse Entrée à Tournai en 1513.

Alphonse Stiénon du Pré décède le à Tournai, peu de temps avant la fin de la Première Guerre mondiale en .

Distinctions[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Bernard Desmaele : Le tournoi d'Henri VIII – Tournai 1513-1913, publié par la Société royale d'Histoire et Archéologie de Tournai, 2013.
  • Stéphane Detournay : Alphonse Stiénon du Pré : esthète, mécène et homme politique, in : Le Courrier de Saint-Grégoire n°106, revue de l'AMSG, 2022-23/III[2].
  • Joël-Marie Fauquet : César Franck, Paris, Fayard, 1999, (ISBN 978-2-213-60167-0)
  • Gaston Lefebvre : Biographies Tournaisiennes des XIXe et XXe siècles, publié par Archéologie industrielle de Tournai (ASBL), 1990.
  • Michel Stockhem : Eugène Ysaÿe et la musique de chambre, Liège, Mardaga, 1990. (ISBN 2-87009-399-3).
  • Paul Tinel : Alphonse Stiénon du Pré, in : Biographie Nationale publiée par l'Académie Royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, Tome 32, Supplément Tome 4 (fasc. 2), Bruxelles, éd. Émile Bruylant, 1964.

Notes[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]