Ali Mohammed al-Nimr

Ali Mohammed al-Nimr
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Biographie
Naissance
Nom de naissance
Ali Mohammed Baqir al-Nimr
Nationalité
Activité
Parentèle
Autres informations
Religion

Ali Mohammed al-Nimr (en arabe : على محمد باقر النمر) est un Saoudien, né en 1994, qui a participé, alors qu'il avait 17 ans, aux manifestations saoudiennes, en 2011, durant le printemps arabe.

Arrêté en 2012, il est condamné à mort en 2014, dont la sentence exécutable à partir du , après la ratification de sa peine par le roi Salmane d'Arabie saoudite, par décapitation et crucifiement, son corps étant ensuite exposé publiquement jusqu'au pourrissement de ses chairs[1]. Son exécution n'a finalement pas eu lieu[2],[3]. La sentence ayant été commuée en une peine de dix ans d'emprisonnement après que Ryad ait annoncé en 2020 que la peine capitale ne s'appliquerait plus aux condamnés mineurs au moment des faits, Ali Mohammed al-Nimr a retrouvé la liberté le après être resté près de dix ans en prison.

Il est un neveu de cheikh Nimr Baqr al-Nimr, un opposant chiite au régime saoudien également condamné à mort et exécuté le [4],[5].

Activités durant le printemps arabe[modifier | modifier le code]

Alors âgé de 17 ans, Ali Mohammed al-Nimr aurait participé aux manifestations saoudiennes, en 2011, à Qatif, durant le printemps arabe[6].

Selon un jugement de la cour, il a « encouragé les manifestations pro-démocratie en utilisant un BlackBerry ».

Cas juridique[modifier | modifier le code]

Arrêté le par la Mabahith, une police secrète de l'Arabie saoudite[7], Ali Mohammed al-Nimr a été détenu à la prison à Dammam. Il a déclaré avoir été torturé durant sa détention afin de lui arracher des aveux[8].

Jugé, le Ali Mohammed al-Nimr est condamné à mort, par le tribunal pénal spécial de Djeddah[9], pour « avoir participé à des manifestations contre le gouvernement, en attaquant les forces de sécurité, possession d'une mitrailleuse et vol à main armée ». Ses appels auprès de la cour criminelle spéciale d'Arabie saoudite (en) et de la Cour suprême ont été rejetés.

Le , la ratification de l'exécution d'Ali Mohammed al-Nimr par le roi d'Arabie Saoudite Salmane était en attente. Après cette signature, la peine de décapitation et de crucifiement sera effectuée.

Conditions juridiques[modifier | modifier le code]

Les conditions juridiques de cette affaire n'ont pas été respectées par les autorités saoudiennes en refusant à Ali Mohammed al-Nimr l'accès régulier à son avocat, en refusant de lui permettre de lui donner un stylo et du papier, en refusant à son avocat de contre-interroger les témoins, et refusant d'informer son avocat sur les dates de plusieurs audiences.  En outre les appels d'Ali Mohammed al-Nimr auprès des cours ont été tenus secrets[10],[11].

Campagne de soutien[modifier | modifier le code]

De nombreux pays ont été indignés et sont intervenus par voie diplomatique, scandalisés par la nomination d'un représentant de l'Arabie saoudite au Conseil des droits de l'homme des Nations unies, le lundi précédent[12].

Les Français François Hollande et Manuel Valls ont demandé aux autorités saoudiennes de ne pas exécuter Ali Mohammed al-Nimr[13],[14], tout comme le chef de l'opposition britannique Jeremy Corbyn.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Ali Mohammed al-Nimr est un neveu de cheikh Nimr Baqr al-Nimr, opposant au gouvernement saoudien, très populaire chez les jeunes, qui est arrêté le et également condamné à mort par le tribunal pénal spécial (en) le pour « activités anti-gouvernementales », avant d'être exécuté le . La famille d'Ali Mohammed al-Nimr suppose que cette relation est la raison de son arrestation et sa condamnation[15].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. L'Arabie saoudite va décapiter et crucifier un chiite de 21 ans, www.lefigaro.fr, publié le 22 septembre 2015.
  2. « Arabie saoudite : qu’est devenu Ali Mohammed al-Nimr, condamné à la décapitation ? », sur L'Obs
  3. L'Arabie saoudite exécute 47 personnes pour "terrorisme" dont un opposant chiite • sur www.lexpress.fr
  4. Charles Consigny - Nous ne pouvons pas laisser mourir Ali Mohammed Al-Nimr, www.lepoint.fr, publié le 24 septembre 2015.
  5. « L'Arabie saoudite exécute 47 personnes, dont le cheikh chiite Al-Nimr », sur www.lemonde.fr, .
  6. Portrait d'Ali al-Nimr, Saoudien de 21 ans menacé de décapitation, www.lexpress.fr.
  7. « Proyecto Desaparecidos: Notas: Saudi Arabia Archives », sur www.desaparecidos.org
  8. Arabie saoudite : un jeune de 21 ans risque la décapitation • www.amnesty.fr.
  9. En Arabie saoudite, le jeune chiite Ali al-Nimr risque d’être exécuté « à tout moment », www.lemonde.fr, publié le 23 septembre 2015.
  10. (fr) l'ONU estime que l'Arabie saoudite a arbitrairement arrêté Ali al-Nimr, Dawood al-Marhoon et Abdullah al-Zaher
  11. (en) UN body finds Saudi Arabia arbitrarily detained Ali al-Nimr, Dawood al-Marhoon, and Abdullah al-Zaher
  12. Arabie saoudite : défense des droits de l’homme le lundi, décapitation le jeudi • www.lemonde.fr, publié le 23 septembre 2015.
  13. François Hollande demande à l'Arabie Saoudite de ne pas exécuter Ali al-Nimr, www.lexpress.fr.
  14. Cinq questions sur la condamnation d'un jeune Saoudien à être décapité et crucifié, www.francetvinfo.fr.
  15. « Portrait: Ali al-Nimr, Saoudien de 21 ans menacé de décapitation », sur LExpress.fr,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]