Albert Beckmann

Albert Beckmann
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Albert Beckmann est un journaliste et diplomate allemand, vivant à Paris au XIXe siècle.

Biographie[modifier | modifier le code]

Issu du duché d'Arenberg-Meppen[1], Albert Beckmann a été révolutionnaire dans sa jeunesse dans les territoires des Hanovre [2], origine qu'il évoque régulièrement[3]. Il était le cousin par alliance Onno Klopp (de), proche du roi Georges V de Hanovre, historien des Stuart et spécialiste de la succession de la maison de Hanovre en Angleterre.

Il vit à Paris dès les années 1860. Officiellement secrétaire du banquier allemand Émile d'Erlanger, il est aussi bibliothécaire privé du prince Louis-Napoléon, avant que celui-ci ne devienne empereur[4]. Présenté comme "habile et spirituel", "mi-élégant mi-vulgaire", "sautillant", il est journaliste du quotidien Le Temps (1861-1942) et correspondant des théâtres germaniques. C'est chez lui, en 1862, lors d'un dîner, qu'Hervé (compositeur), fut présenté à Richard Wagner. Il avait auparavant présenté ce dernier à Émile d'Erlanger[2]. Également correspondant à Paris de la Berliner National-Zeitung, il a traduit en allemand plusieurs romans d'auteurs français.

Ses relations dans les milieux culturels français sont aussi utilisées à des fins diplomatiques. En 1866, avant la Bataille de Sadowa, il est décrit en conversation à Paris avec le conseiller du chancelier Bismarck, Robert von Keudell, qui souhaite avoir le soutien de la presse française[5].

Avant la guerre de 1870, il avait des relations intimes avec grand nombre de journalistes français mais, pendant la guerre, des suspicions s'étaient élevées contre lui. À son retour à Paris, il fut mis en quarantaine et devint principalement agent diplomatique secret, en liaison avec le Quai d'Orsay, pour l'ambassade prussienne à Paris, dont il est même présenté comme le "chef de la police secrète"[6], alors dirigée à Berlin par Wilhelm Stieber. Lors de son séjour à Paris en 1873, l'écrivain et diplomate allemand Rodolphe Lindau (1829 – 1910), insiste cependant pour faire appel à lui, avec pour mission d'influencer les journaux français[7]. Son étoile fut un peu plus ternie au moment de l'épisode du procès du comte d'Arnim (1873-1874), poursuivi par Bismarck, lorsqu'il a affirmé avoir publié des informations dans le journal L'Echo à la demande d'Arnim, puis fut chargé de sonder les journalistes qui voudraient déposer contre l'ex—ambassadeur.

Il meurt à Sanremo en 1894. Son fils a servi dans l'armée allemande et sa fille était la baronne de Decken[8].

Références[modifier | modifier le code]

  1. correspondance de 1868 à la famille impériale, publiée en 1871 par Robert Halt
  2. a et b "Correspondance", par Richard Wagner, Charles Nuitter, Éditions Mardaga, 2002 [1]
  3. "La police secrète prussienne", par Victor Tissot, 1884 [2]
  4. selon la correspondance privée de Richard Wagner.
  5. "Le correspondant: recueil périodique ; religion, philosophie, politiques, sciences, littérature, beaux-arts, Volume 96", par Victor-Amédée Waille, 1874 [3]
  6. "L'espionnage allemand en France, par François Loyal - 1887 - page 43
  7. Il est plusieurs fois cité à ce titre dans "Bismarck: Mémoires", par Maurice Busch [4]
  8. Le Gaulois du 3 mars 1894