Ahmed al-Hiba

Ahmed al-Hiba
أحمد الهيبة
Appel aux armes des partisans d'El Hiba, comme illustré par le quotidien français Le Petit Journal, 1er septembre 1912
Fonction
Prétendant au trône
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
أحمد الهيبةVoir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Père

Moulay Ahmed al-Hiba (ou plus simplement el Hiba), est né vers 1876 et mort en 1919 à Kerdous dans l'Anti-Atlas. Il est pendant un temps chef de file de la résistance armée contre la puissance coloniale française et espagnole dans le Sahara espagnol et lle Sud marocain ainsi que prétendant au sultanat du Maroc[1].

Il est le fils de Ma el Aïnin, un chef religieux Maure, né dans ce qui est aujourd'hui la Mauritanie[réf. nécessaire] puis installé dans la région de Smara. Ma el Aïnin entraîne un soulèvement armé contre les Français dans la première décennie du XXe siècle. En 1912, Moulay Abd el Hafid signe le traité de Fès rédigé par le gouvernement Français, le protectorat français s'installe et prend un contrôle virtuel sur le pays. Ma el Aïnin fils, c'est-à-dire el Hiba, décide alors que cela a de facto fait perdre son trône au sultan du Maroc, et se proclame Amir Al Moujahidin (émir des moudjahids), puis sultan à Tiznit.

Un soulèvement dans le Sud du Maroc a vu el Hiba reconnu en tant que sultan par les tribus de la région de Tiznit, Tafraout, Taroudant, de l'Anti-Atlas occidental, des régions de Drâa et de Dades, les Chtouka, les Ida ou Tanan, les Mesguina, et les Haouara[2]. Il a gagné un allié puissant en Si Madani, chef de la famille Glaoui qui a ensuite été en la faveur du véritable sultan. Avec son armée partisane composée de nomades Maures (Tekna, Ouled Dlim, Rgueybat) et berbères du Souss et de l'Anti-Atlas [3],[4], il entra à Marrakech le et s'y fit proclamer sultan[5].

Une bataille décisive contre les Français a eu lieu à Sidi Bou Othmane, près de Marrakech, le . Les forces d'al-Hiba ont été vaincues par les spahis et les tirailleurs sénégalais commandés par le Colonel Charles Mangin, avec la perte de quelque 2 000 guerriers tribaux.

En , des troupes menés par Thami El Glaoui, Taïeb el Goundafi et Haïda Ou Mouis le chassent de Taroudant où il s'était réfugié après sa fuite de Marrakech.

Il erre alors de refuge en refuge (Assersif, Adouz, Timguer, Tammacht) avant de s'arrêter à Kerdous (Anti-Atlas) en 1915 où un notable du pays, Addi Ou Ahmed, lui offre le refuge de sa maison[6].

Fin 1916, le "capitaine chleuh", Léopold Justinard, est envoyé à Tiznit pour surveiller de près ce sultan de Kerdous qu'une mission allemande (menée par Edgar Proebster) tente de ravitailler en armes[7].

Si el Hiba n'a pas abandonné la lutte et a continué à harceler les Français dans son propre domaine, en 1917, il échappe par miracle au bombardement aérien de Kerdous (Anti-Atlas). Il meurt de causes naturelles le à Kerdous où se trouve son tombeau. Son frère Merebbi Rebbu lui succède.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (ar) « الشيخ أحمد الهيبة بن الشيخ ماء العينين », sur aljazeera.net (consulté le )
  2. (en) William A. Hoisington, Lyautey and the French Conquest of Morocco, Palgrave Macmillan, (ISBN 9780312125295, lire en ligne), chap. 5 (« Conquering Morocco's South »), p. 95
  3. (en) Tony Hodges, Western Sahara: the roots of a desert war, L. Hill, (" lire en ligne) p. 60
  4. (en) Ali Omar Yara, Genèse politique de la société sahraouie : Hors série n°1, éditions L'Harmattan, (" lire en ligne) p. 178
  5. Michel Abitbol, p. 411
  6. Rachid Agrour, Le mouvement hibiste. Jihad et résistances dans le Sud marocain (1910-1934), Rennes, Presses universitaire de Rennes, , 227 p. (ISBN 978-2-7535-9332-9), p. 118
  7. Léopold Justinard, Un grand chef berbère. Le caïd Goundafi, Casablanca, Atlantides,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]