Aesculus

Arrivée d'une feuille d'aesculus. Avril 2021.

Aesculus est un genre d'arbres de la famille des Sapindaceae comprenant une trentaine d'espèces originaires de l'hémisphère nord (Eurasie et Amérique du Nord). Ce genre comprend les différentes espèces de marronniers et de paviers, souvent cultivés comme arbres d'ornement.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le terme aesculus désignait chez les Latins un genre de chêne[1]. Quant au terme hippocastaneum, qui correspond à l'espèce « marronnier d'Inde », il signifie « châtaigne à chevaux ».

Distribution[modifier | modifier le code]

Les espèces de ce genre sont originaires de l'hémisphère nord, principalement d'Asie (sous-continent indien, Extrême-Orient), Europe du Sud-Est (Balkans), ainsi que d'Amérique du Nord (spécialement pour les espèces connues sous le nom de « pavier »).

Classification[modifier | modifier le code]

Ce genre est classé dans l'ordre des Sapindales. Il faisait partie de la famille des Hippocastanaceae dans la classification de Cronquist, mais la classification APG III a intégré cette dernière à celle des Sapindaceae.

Une dizaine d'espèces, originaires d'Amérique du Nord, ont été classées par certains auteurs dans un genre distinct, Pavia Mill., avant d'être regroupées dans le genre Aesculus[réf. nécessaire].

Liste d'espèces[modifier | modifier le code]

Selon GRIN (19 avril 2017)[2] :

Selon The Plant List (19 avril 2017)[3] :

Principales espèces[modifier | modifier le code]

Le genre est subdivisé en cinq sections botaniques : la section hippocastanum, la section calothyrsus, la section pavia, la section macrothyrsus et la section parryanae. Auxquelles il faut ajouter des hybrides et une chimère.

Section hippocastanum[modifier | modifier le code]

La section hippocastanum regroupe les marronniers qui ont des bourgeons visqueux, des folioles sessiles et dont les fruits sont hérissés de pointes ou sont turbinés

Section calothyrsus[modifier | modifier le code]

La section calothyrsus regroupe les marronniers qui ont des bourgeons visqueux, les folioles pétiolées, les fruits non épineux et piriformes

Section pavia[modifier | modifier le code]

La section pavia regroupe les marronniers anciennement classés parmi les paviers (stricto sensu). Les bourgeons sont non visqueux, les folioles sont pétiolées, les fruits sont lisses.

Section macrothyrsus[modifier | modifier le code]

La section macrothyrsus ne comporte qu'une espèce aux bourgeons non visqueux, aux folioles subsessiles et aux fruits lisses

Section parryanae[modifier | modifier le code]

La section parryanae ne comporte qu'une espèce aux bourgeons non visqueux, aux folioles sessiles et aux fruits tomenteux et verruqueux.

Hybrides et chimère[modifier | modifier le code]

Aesculus × carnea dans l'arboretum de Chèvreloup

Utilisation[modifier | modifier le code]

Un marron de Aesculus dans sa coque. Septembre 2020.
Un autre marron d'aesculus dans sa coque. Octobre 2021.

Arbres ornementaux[modifier | modifier le code]

Vu le nombre d'espèces, de variétés et de cultivars, les usages ornementaux ou en architecture paysagère sont importants : on peut les utiliser comme plantes écrans, comme rideau de verdure, comme plante d'alignement, en association avec d'autres plantes, en isolés.

Alimentation humaine[modifier | modifier le code]

Malgré leur richesse en tanins et en saponines toxiques, les fruits de certaines espèces d’Aesculus ont été consommés pour l'alimentation humaine après une préparation spécifique des graines (parviflora et aesculus indica)[5],[6].

Phytopathologie[modifier | modifier le code]

Le marronnier est en général une essence résistante aux maladies et aux parasites mais il arrive parfois qu'il soit attaqué. Ces attaques ont généralement lieu en pépinière car il y a une plus grande concentration de plantes.

Maladie bactérienne[modifier | modifier le code]

Chancre bactérien du marronnier, dû à des pathovars du Pseudomonas syringae.

Maladies cryptogamiques[modifier | modifier le code]

Quelques maladies cryptogamiques :

Très commun en pépinières, il s'attaque principalement à Aesculus hippocastanum et à Aesculus × carnea. Le champignon se développe en avril-mai lorsque les précipitations ont été importantes : de petites taches jaune clair aux contours irréguliers apparaissent sur les feuilles. Par la suite, les taches s'étendent, prennent une couleur brun rougeâtre et les feuilles s'enroulent en cornet et tombent prématurément. Il peut compromettre le développement des jeunes plants.

Parasite des blessures, il est très commun et il s'attaque à de nombreux arbustes et un de ses noms vernaculaires (la nécrose du bois du marronnier d'Inde) pourrait induire en erreur: il ne s'attaque pas spécifiquement aux marronniers. Sa forme conidienne (Tubercularia vulgaris) est facilement reconnaissable: des coussinets fermes rouge vif de 1 à 2 mm de long regroupés sur une ancienne blessure. Il peut affaiblir les arbres âgés ou en conditions difficiles. Pour éviter de le rencontrer il faut traiter aux fongicides les plaies d'élagage et les blessures en général. On veillera à brûler les branches mortes car elles peuvent héberger le champignon.

Ce champignon provoque un flétrissement général de la plante dû à une pourriture des racines, il est très facilement reconnaissable grâce à ses rhyzomorphes brun foncé et très épais. Aucun traitement chimique n'est connu à ce jour. On peut lutter en supprimant toutes les plantes contaminées pour empêcher sa propagation, en drainant le sol et en utilisant un champignon antagoniste : le Trichoderma viride.

Lorsque l'humidité est excessive, ce champignon se développe et attaque les jeunes plantules. On observe alors l'apparition de taches décolorées puis brunes, se couvrant d'un duvet blanchâtre. Pour finir, il entraîne une dessiccation ou une pourriture des organes atteints. Pour lutter contre ce champignon, il faut idéalement supprimer les sujets atteints, contrôler l'humidité ambiante et faire un traitement cuprique dès les premières manifestations de la maladie.

Ce champignon, se développe principalement en pépinières : on observe sur les feuilles des jeunes plants des taches brunes irrègulières. Ces taches s'allongent très rapidement, finissant par dessécher le limbe. Sur les jeunes rameux, se forment des lésions noirâtres pouvant conduire à la formation de chancres profonds sur lesquels les conidies apparaissent. On peut lutter chimiquement contre ce champignon avec du captane, du mancozèbe ou encore du zinèbe (avant d'utiliser ces produits, vérifiez qu'ils soient légaux et que leur emploi ne soit pas limité dans votre pays).

Ce champignon laisse un fin duvet blanchâtre sur la face inférieure des feuilles : il s'attaque principalement aux paviers. On lutte contre ce champignon principalement à l'aide de soufre micronisé.

Ce champignon laisse un fin duvet blanchâtre sur la face inférieure des feuilles : il s'attaque principalement au marronnier commun. On lutte contre ce champignon principalement à l'aide de soufre micronisé.

Virus[modifier | modifier le code]

Virus signalé :

Ce virus s'attaque à Aesculus × carnea, les feuilles présentent alors un motif rayé. La transmission s'effectue par un nématode le Xyphinema diversicaudatum, par inoculation mécanique, lors du greffage ou encore par les graines (si l'arbre est infecté). Les seuls moyens de lutte sont la désinfection du sol et la suppression des adventices.

Insectes[modifier | modifier le code]

Quelques insectes s'attaquant aux espèces de ce genre :

Acarien[modifier | modifier le code]

Acarien signalé : Tegonotus carinatus ou phytope du marronnier

Notes et références[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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