Adolf Ogi

Adolf Ogi
Illustration.
Adolf Ogi en 2000.
Fonctions
Conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU pour le sport au service du développement et de la paix
Successeur Wilfried Lemke (de)
Conseiller fédéral
Élection 9 décembre 1987
Réélection 11 décembre 1991
13 décembre 1995
15 décembre 1999
Département DDPS (1995-2000)
Transports, communications et énergie (1988-95)
Prédécesseur Leon Schlumpf
Successeur Samuel Schmid
Président de la Confédération suisse
Réélection 15 décembre 1999
Élection 9 décembre 1992
Président de l'UDC
Prédécesseur Fritz Hofmann
Successeur Hans Uhlmann
Conseiller national
Législature 41e, 42e et 43e
Biographie
Date de naissance 18 juillet,1942
Lieu de naissance Kandersteg
Origine Kandersteg (BE)
Nationalité Suisse
Parti politique UDC
Profession Cadre d'entreprise

Adolf Ogi, né le à Kandersteg (originaire du même lieu), est une personnalité politique suisse, membre de l'Union démocratique du centre (UDC). Il est conseiller fédéral de 1988 à 2000 et président de la Confédération suisse en 1993 et 2000.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après avoir suivi ses études à l'école supérieure de commerce de La Neuveville, il devient directeur de la Fédération suisse de ski[1] ainsi que directeur-général d'Intersport suisse.

Débuts en politique[modifier | modifier le code]

Élu comme représentant du canton de Berne au Conseil national de 1979 à 1987, il préside la Commission des affaires militaires du Conseil national en 1986 et 1987 et est président de l'UDC de 1984 à 1988.

Conseiller fédéral[modifier | modifier le code]

Département des transports, des communications et de l'énergie[modifier | modifier le code]

Le , il est élu au Conseil fédéral (98e conseiller fédéral de l'histoire[réf. nécessaire]), qu'il préside en 1993 et 2000. Pendant huit ans, Adolf Ogi est chef du Département des transports, des communications et de l'énergie (DFTCE), où il est confronté à plusieurs problèmes complexes. À peine élu, il est placé devant le refus de la politique coordonnée des transports en 1988, contestée par les milieux routiers[2].

Il obtient divers succès lors de votations populaires. Si les initiatives « trèfles à quatre » contre de nouveaux tronçons d'autoroutes sont repoussées, le nouvel article sur l'énergie est massivement accepté en 1990. De même, si l'initiative pour l'abandon du nucléaire est refusée, la solution du moratoire est acceptée. L'adoption de l'arrêté sur les nouvelles lignes ferroviaires alpines (NLFA) en 1992 est également à mettre à son actif.

En 1994, l'acceptation de l'initiative populaire « Pour la protection des régions alpines contre le trafic de transit »[3] complique les relations de la Suisse avec ses voisins et ce n'est que grâce à une diplomatie active qu'une solution pour les transports des poids lourds devient possible dans le cadre des accords bilatéraux avec l'Union européenne.

Département militaire fédéral[modifier | modifier le code]

Adolf Ogi et le secrétaire d'État américain à la Défense William Cohen, le .

À partir de novembre 1995, Adolf Ogi prend la tête du Département militaire, rebaptisé en 1999 « Département de la défense, de la protection de la population et des sports » (DDPS).

En juin 1999, il présente une nouvelle politique de défense intitulée « la sécurité par la coopération », où le rôle de l'armée n'est plus la défense militaire autonome du territoire suisse, mais consiste à faire face aux menaces diverses contre l'État et les conditions d'existence de ses habitants, la Suisse devant prendre une part active aux efforts de la communauté internationale en faveur de la paix[4]. La révision de la loi sur l'armée qui permet l'armement de militaires suisses s'inscrit dans cette perspective.

Adolf Ogi et le général de l'armée américaine William L. Nash, le .

Présentant ses vœux télévisés aux Suisses pour son année de présidence en 2000, quelques jours à peine après le passage de l'ouragan Lothar, il brandit un jeune sapin. symbole de résistance aux tempêtes, qu'il promet de revenir planter au printemps dans la région de son village natal[5].

La dernière campagne d'Adolf Ogi concerne le combat contre l'initiative visant à diminuer les dépenses militaires. Son successeur, Samuel Schmid, hérite des projets Armée XXI et Protection de la population. Sous l'égide d'Adolf Ogi, la Suisse s'est largement engagée dans les efforts internationaux en faveur de la paix, que ce soit avec les bérets jaunes en Bosnie-Herzégovine, une compagnie suisse au Kosovo, la Swisscoy, ou encore le soutien aux missions de l'OSCE et de l'ONU. À Genève, un centre international de déminage humanitaire est fondé.

Pendant la durée de son mandat, il établit une relation de confiance avec le président français François Mitterrand, qu'il invite dans son village natal. En politique étrangère, il apporte la 4e voix décisive qui conduit le Conseil fédéral à déposer une demande d'ouverture de négociations sur une adhésion à l'Union européenne. Il incarne alors une ligne politique opposée à celle du futur conseiller fédéral Christoph Blocher.

Activités après le Conseil fédéral[modifier | modifier le code]

Après son départ du gouvernement fédéral, il est nommé en 2001 conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU pour le sport au service du développement et de la paix[6]. Dans ce rôle, il a pour mission d'appuyer la démarche engagée par le secrétaire général afin de promouvoir dans le milieu du sport les activités et idéaux des Nations unies et de rallier son soutien. Il échoue ensuite dans sa tentative d'entrer au Comité international olympique.

Adolf Ogi est également ambassadeur de Peace and Sport, organisation internationale basée à Monaco et œuvrant pour la construction d'une paix durable grâce au sport.

Véritable pari d'avenir[pas clair], son prénom lui portera en définitive préjudice. Il le qualifiera de fardeau professionnel à plusieurs reprises.

Prix et distinctions[modifier | modifier le code]

En 2000, une route de Kandersteg est renommée Bundesrat Adolf Ogi Strasse en son hommage[7],[8],[9]. En 2006, l'École genevoise de diplomatie lui décerne le titre de docteur honoris causa[10]. Dans le courant des années 1990, il est fait membre d'honneur de la Société d'étudiants de Zofingue[11].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. swiss-ski.com, « Direktoren - Directeurs » [PDF] (consulté le )
  2. www.anneepolitique.ch, « Votation sur la RPLP » (consulté le )
  3. ecolu-info.unige.ch, « Cahier de l'ASPAN - SO 2 / 97 » (consulté le )
  4. www.admin.ch, « La sécurité par la coopération - Rapport du Conseil fédéral à l’Assemblée fédérale sur la politique de sécurité de la Suisse (RAPOLSEC 2000) » [PDF] (consulté le )
  5. rts.ch, « Les vœux d'Adolf Ogi » (consulté le )
  6. (en) United Nations, « Special Adviser on Sport for Development and Peace: Adolf Ogi » (consulté le )
  7. (de) Nora Devenish, «Meine Herkunft muss ich nicht verleugnen», sur Jungfrau Zeitung, (consulté le )
  8. (de) « Bundesrat-Adolf-Ogi-Strasse eingeweiht », sur PilatusToday, (consulté le )
  9. (de) « Die Marke "Ogi" », sur swissinfo.ch, (consulté le )
  10. (en) « Geneva School of Diplomacy : Alumni (liste des anciens étudiants) », sur genevadiplomacy.ch (consulté le ).
  11. David Auberson et al., Les sociétés d'étudiants. Une contribution à l'histoire de la Suisse., Lausanne, Presses polytechniques et universitaires romandes, , 158 p. (ISBN 978-2-88915-559-0), p. 138

Liens externes et sources[modifier | modifier le code]