Adenia

Adenia est un genre de plantes à fleurs de la famille des Passifloraceae, originaire principalement d'Afrique tropicale, de Madagascar et d'Asie. Certaines espèces du genre sont xérophytes.

Description[modifier | modifier le code]

Le genre est divisé en six sections comprenant « environ 95 espèces, dont une soixantaine sur le continent africain, 20 à Madagascar et 15 en Asie[1] ». Ces espèces sont de formes variées : lianes, arbres, arbustes, etc. et occupent différents types d'habitats, que ce soit les déserts de certaines zones africaines ou les forêts denses du sud-est de l'Asie[2].

Ses usages[modifier | modifier le code]

Pharmacologie[modifier | modifier le code]

Certaines de ses espèces ont un usage médicinal, notamment en Afrique. Dans certains pays, des Adenia sont utilisés en décoction de tiges, racines ou feuilles, à différentes fins : traitement de la fièvre, toux, bronchite, rhumatismes, gastrite, etc. Adenia volkensii, appartenant à la section Blepharanthes, est par exemple utilisé en Afrique de l'Est en décoction pour le traitement de la toux et de la fièvre, et pour ses vertus diurétiques en lavements. Adenia tricostata est utilisé dans les pays d'Afrique centrale et en Ouganda comme traitement pour la fièvre. Adenia lobata est utilisée pour ses feuilles : au Sénégal, on les applique sur les plaies faites par le ver de Guinée ; en Côte d'Ivoire et au Congo ces feuilles servent à traiter les palpitations.

Toxicité[modifier | modifier le code]

Un grand nombre d'espèces du genre sont connues pour l'extrême toxicité de leur sève, particulièrement de celle qui se forme au niveau de sa base charnue (caudex). Outre des composés cyanogènes, elle contient des lectines qui détruisent les ribosomes, empêchant ainsi la synthèse des protéines. Elles ont le même mode d'action que la ricine, et leur toxicité est comparable[3]. La plupart des espèces servant à un usage médicinal à faible dose, peuvent se révéler nocives, voire mortelles à forte dose.

Fleurs d’A. digitata.

Les fruits d’Adenia digitata, par exemple, ont été utilisés comme poison, notamment par les Tswanas du Botswana, même si la plante est aussi utilisée comme plante ornementale dans le monde entier, pour son tubercule qui peut atteindre 60 cm de diamètre.

Liste d'espèces[modifier | modifier le code]

Adenia fruticosa

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Références[modifier | modifier le code]

  1. SCHMELZER G.H. et GURIB-FAKIM A., Ressources végétales de l'Afrique tropicale (11). Plantes médicinales (1), Wageningen, Backhuys Publishers, , 869 p. (ISBN 978-90-5782-206-3)
  2. David J. Hearn, « Adenia (Passifloraceae) and Its Adaptive Radiation: Phylogeny and Growth Form Diversification », Systematic Botany, vol. 31,‎ , p. 805–821 (lire en ligne, consulté le )
  3. La toxicité d'Adenia volkensii a été démontrée par Barbieri (1984).
    Pelosi et al. (2005) ont comparé 10 espèces, et découvert que 3 (Adenia stenodactyla, A. goezii et A. lanceolata) avaient une action inhibitrice à <0.1 ng/ml et étaient mortelles pour des souris à <2ug/kg, ce qui les range parmi les toxines végétales les plus puissantes connues.
  • Luigi Barbieri, Anna Ida Falasca and Fiorenzo Stirpe (1984) : Volkensin, the toxin of Adenia volkensii (kilyambiti plant), FEBS Letters, Volume 171, Issue 2, 11 June 1984, Pages 277-279.
  • Emanuele Pelosi, Chiara Lubelli, Letizia Polito, Luigi Barbieri, Andrea Bolognesi and Fiorenzo Stirpe (2005) : Ribosome-inactivating proteins and other lectins from Adenia (Passifloraceae), Toxicon, Volume 46, Issue 6, November 2005, Pages 658-663.