Abeille Bourbon

Abeille Bourbon
illustration de Abeille Bourbon
Le navire à Brest en 2008.
Type Remorqueur d'intervention, d'assistance et de sauvetage (RIAS)
Classe Classe Bourbon (d)
Histoire
Chantier naval Kleven Maritim
Quille posée 2004
Lancement 2005
Statut En service
Équipage
Équipage 12 marins
Caractéristiques techniques
Longueur 80 m
Maître-bau 16,5 m
Tirant d'eau 6 m
Tonnage 3 200
Propulsion 4 000 kilowatts ou 5 435 ch × 4
Puissance 21 743 ch
Vitesse 19,5 nœuds par temps calme (36 km/h)
Caractéristiques commerciales
Capacité 200 tonnes de traction au point fixe
Carrière
Propriétaire Les Abeilles
Armateur Les Abeilles
Affréteur République française
Pavillon France
Port d'attache Brest (quai Cdt-Malbert)
MMSI 226263000
IMO 9308687

L’Abeille Bourbon est un navire de remorquage d'urgence - remorqueur d'intervention, d'assistance et de sauvetage (RIAS) - français, navire-jumeau de l'Abeille Liberté, long de 80 mètres avec une force de traction de 200 tonnes, 12 hommes d'équipage, conçu par l'architecte naval norvégien Sigmund Borgundvaag et construit par Kleven Maritim. Il est baptisé le par Jacques de Chateauvieux en présence de Bernadette Chirac, sa marraine. Il est basé à Brest et assure la sécurité maritime du rail d'Ouessant.

L’Abeille Bourbon est propriété de la société Les Abeilles International, elle-même propriété du Groupe Econocom. L'équipage est composé de marins issus de différents secteurs de la marine marchande et de la pêche. L’Abeille est affrété par la Marine nationale au profit de l'action de l'État en mer. Elle se trouve à la disposition du préfet maritime de Brest à n'importe quel moment.

Historique[modifier | modifier le code]

Conception[modifier | modifier le code]

L’Abeille Bourbon est issu du projet « Abeille 2000 », commencé en 1999, et ayant pour but de concevoir deux nouveaux remorqueurs pour remplacer l’Abeille Flandre (à Brest) et l’Abeille Languedoc (à Cherbourg). Le cahier des charges, élaboré avec les équipages de ces deux navires, devait répondre aux exigences nées des 20 ans passés. Les éléments manquants ou à améliorer étaient notamment :

  • la possibilité d'accueillir des passagers ;
  • un système plus performant de lutte contre l'incendie ;
  • un système de lutte antipollution ;
  • la possibilité d'accueillir un hélicoptère.

Le nouveau remorqueur devait aussi être conçu spécialement pour le sauvetage, là où les Abeille Flandre et Languedoc étaient à l'origine des remorqueurs de haute mer. Le concept original donnait une longueur de 75 mètres pour 15 000 chevaux de puissance. La procédure de pré-information européenne débute le , afin de sélectionner les chantiers. En avril 2003, quatre sociétés sont retenues : Smit International, Louis Dreyfus Armateurs, NTA et les Abeilles International. Celles-ci ont alors soumis leurs offres le 15 juin, et la société des Abeilles International a été choisie le . Le choix du chantier s'est effectué le 20 novembre en faveur de Myklebust Verft, en collaboration avec Rolls-Royce.

L'architecte naval de l’Abeille Bourbon est Sigmund Borgundvaag, qui avait déjà conçu l’Abeille Flandre 27 ans plus tôt. Le projet reçoit le nom UT515.

Passerelle de l’Abeille Bourbon
Remorquage du porte-conteneurs panaméen Rokia Delmas échoué au large de l'île de Ré en 2006

Construction[modifier | modifier le code]

La construction a commencé le au chantier Maritim Ltd à Gdańsk, en Pologne. La coque et les superstructures y ont été construites, mobilisant 150 personnes travaillant sur trois tronçons. La coque nue pèse 1 500 tonnes, construite en acier, et était composée de 41 blocs.

À la suite de cela, le navire a été remorqué en jusqu'au chantier Kleven Maritim à Florø, en Norvège. C'est dans ce chantier qu'a été installé le système propulsif (moteurs principaux, arbres d'hélice, hélices, safrans, propulseurs annexes).

Enfin, l’Abeille Bourbon a été transféré au chantier Myklebust Verft pour les finitions, aménagements, etc.

Mise en service[modifier | modifier le code]

L’Abeille Bourbon est arrivé à Brest le , accueilli par l’Abeille Flandre. Il a été baptisé le à Brest ; sa marraine est Bernadette Chirac.

Le commandant Thierry Choquet a effectué le premier sauvetage le 21 mai en remorquant le vraquier maltais Frey de 3 150 tonnes de port en lourd, en avarie de machine au large de Penmarc'h.

Interventions notables[modifier | modifier le code]

Les interventions notables de l'Abeille Bourbon sont :

Équipage[modifier | modifier le code]

L'équipage comprend douze personnes, avec les fonctions suivantes :

Un des commandants actuels du navire est Thierry Choquet, officier du mérite maritime et chevalier de la légion d'honneur. L'ancien commandant Charles Claden également chevalier de la légion d'honneur a pris sa retraite le [4] et son remplaçant est le commandant Jean Luc Le Goff.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Forme générale[modifier | modifier le code]

À poste à Brest par marée de grand coefficient.

La forme générale du navire est un compromis entre la recherche de vitesse, la puissance en traction, les besoins spécifiques du sauvetage et les avancées récentes sur les navires de ravitaillement offshore. L’Abeille Bourbon est plus long et plus large que l’Abeille Flandre, en gardant une grande similarité des formes immergées : maître-bau ample, arrière dégagé pour améliorer le flux d'eau vers les hélices. Le bulbe d'étrave est cependant plus proéminent, pour la vitesse.

Les formes émergées sont en revanche assez différentes. L'aspect esthétique, sans être le plus important, est le premier visible : étrave fine, ponts arrondis et finitions soignées. Cet aspect a été motivé par le rôle de l’Abeille Bourbon pour l'image de marque des Abeilles International. Une évolution importante concerne la poupe, de forme plus arrondie afin d'amortir les vagues, et avec un pavois surélevé pour protéger les marins y travaillant lors d'opérations de remorquage.

La superstructure a également été soignée, en intégrant les cheminées afin de procurer une meilleure visibilité vers l'arrière du navire.

Puissance et contrôle[modifier | modifier le code]

L’Abeille Bourbon est plus puissant que son aîné : 21 740 chevaux au lieu de 13 000 ; le contrôle du navire est maintenant largement informatisé, notamment par le biais d'écrans tactiles pour le contrôle des paramètres du bateau (assiette et gîte) et des treuils. Les propulseurs sont contrôlés depuis la passerelle à l'aide de joysticks.

Opérations de sauvetage[modifier | modifier le code]

Un des MOB boats.

Les opérations de sauvetage sont facilitées par certains équipements dédiés :

  • deux canots de secours Moboats Springer à hydrojets pouvant accueillir 18 rescapés (Mob boat de l'anglais Man Over Board boat, canot de récupération d'homme à la mer) ;
  • un PC sauvetage ;
  • un local de repos et de récupération pour les rescapés.

La lutte contre l'incendie répond aux normes FiFi 2[5], avec deux pompes à eau, trois canons à eau et un canon à mousse. Le navire dispose également de moyens de lutte antipollution (réserve de dispersant et deux bras d'épandage), et d'une capacité d'assèchement de 1 240 mètres cubes à l'heure.

Caractéristiques techniques[modifier | modifier le code]

Dimensions[modifier | modifier le code]

Les canons en fonction lors de la parade de Brest 2012.

Performances[modifier | modifier le code]

Production électrique[modifier | modifier le code]

  • Quatre moteurs principaux MAK 8M32C de 4 000 kW, soit 16 000 kW au total.
  • Deux générateurs attelés de 2 400 kVA (capables de fonctionner en mode « générateur » (Power Take-Off PTO) ou en mode « moteur » (Power Take-In PTI).
  • Deux groupes électrogènes de 662 kVA.
  • Un groupe de port de 662 kVA.
  • Un groupe de secours de 204 kVA.
  • Consommation de 68 tonnes de fioul par jour, à 19 nœuds.

Propulsion[modifier | modifier le code]

Électronique[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Ce navire apparaît dans le film Océans, de Jacques Perrin et Jacques Cluzaud, où il navigue en pleine tempête. Les images présentées ont été tournées depuis la passerelle, le pont et un hélicoptère filmant le bâtiment à basse altitude, des gyrostabilisateurs permettant une prise stable par la caméra embarquée.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « YM Uranus. L'équipage du chimiquier sain et sauf [Vidéos] », sur letelegramme.fr, (consulté le ).
  2. « Golfe de Gascogne. L'Abeille Bourbon envoyée au secours d'un cargo à la dérive », sur letelegramme.fr, (consulté le ).
  3. Guerric Poncet, « En feu au large de la Bretagne, le porte-conteneurs « Grande America » a coulé », sur Le Point, (consulté le )
  4. « Sauvetage en mer. Charles Claden met sac à terre », Le Télégramme,‎ (lire en ligne).
  5. Fire Fighting class 2, voir Fire-Fighting

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jacques Carney, « L’Abeille Bourbon relève l’Abeille Flandre », in Navires et Marine marchande hors-série Sauvetage en mer, .
  • Hervé Hamon (avec des peintures et dessins d'Anne Smith, peintre de la Marine), De l'« Abeille » à l'« Abeille », Éditions du Seuil, 2005.
  • Guide de la marine nationale édition 2005

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]