Abbaye Saint-Ouen de Rouen

Abbaye Saint-Ouen de Rouen
Massif occidental de l’église abbatiale Saint-Ouen depuis la place du Général-de-Gaulle.
Massif occidental de l’église abbatiale Saint-Ouen depuis la place du Général-de-Gaulle.
Présentation
Nom local Abbaye Saint-Ouen
Culte Catholique romain
Dédicataire Saint Ouen
Type Eglise Abbatiale

Pro-cathédrale en 1944 (Église paroissiale

Rattachement Archidioecesis Rothomagensis
Début de la construction 1318
Fin des travaux 1537
Architecte Nicolas de Normandie 1062
Jean Mardargent dit Roussel 1318
Autres campagnes de travaux Reconstruction en 1062 (Ravages Vikings)

Reconstruction en 1137 (incendie) Reconstruction vers 1800

Style dominant Roman vers 1062

Gothique, Flamboyant vers 1318

Protection Logo monument historique Classé MH (1840)
Site web https://rouen.fr/abbatiale-saint-ouen
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Seine-Maritime (76)
Ville Rouen (76000)
Quartier Saint-Nicaise
Coordonnées 49° 26′ 33″ nord, 1° 05′ 59″ est

Carte

L'abbaye Saint-Ouen de Rouen est un ancien monastère bénédictin dont il ne subsiste que l'église abbatiale qui se dresse sur le territoire de la commune française de Rouen, dans le département de la Seine-Maritime, en région Normandie. L'abbaye a cessé son existence en tant que telle depuis la Révolution française. L'église, l'un des principaux monuments de la ville de Rouen, est un exemple achevé de l'architecture gothique en Normandie.

L'église est classée aux monuments historiques.

Localisation[modifier | modifier le code]

L'église abbatiale Saint-Ouen est située à Rouen, dans le département français de la Seine-Maritime.

Historique[modifier | modifier le code]

Période mérovingienne et carolingienne[modifier | modifier le code]

L'abbaye de Saint-Ouen fut l'un des monastères bénédictins les plus puissants de Normandie, fondé en 750 sous le vocable de saint Pierre. La première église à cet emplacement était une basilique mérovingienne ; Dadon (saint Ouen) y fut enseveli en 684 et donne alors son nom à l'abbaye. Aussi, le monastère bénédictin qui lui succéda à l'époque carolingienne prit tout naturellement le nom de ce prestigieux défunt. Jusqu'alors, le monastère avait porté le nom des saints apôtres[1]. Cette première abbaye, un monastère épiscopal[2], fut ensuite ravagée par les Vikings le .

Bulle de Charles le Chauve en faveur de l'abbaye, in Nouveau traité de diplomatique…

Période romane[modifier | modifier le code]

Dès 918, Rollon autorise le rétablissement de l'abbaye[3]. C'est sur l'initiative du duc Richard Ier de Normandie que fut relevée l'abbaye[4]. Hildebert (v. 960-1006), premier abbé véritable, est considéré comme le restaurateur de l'abbaye[5]. Sous ses ordres, l'abbaye suit la règle bénédictine. Il se fait restituer par Raoul, comte d'Ivry, des domaines dans le comté d'Eu[5]. En 1067, Guillaume le Conquérant atteste une confirmation en faveur de l'abbaye[5].

L'abbé Nicolas de Normandie reconstruit à partir de 1062, l'église carolingienne en style roman[6]. Dédiée à saint Pierre, elle accueille sa sépulture en 1095[7]. En 1090, il avait acquis de l'abbé Odon de Saint-Médard de Soissons de la tête de saint Romain, du bras de saint Godard, des reliques de saint Rémi, saint Médard, des saints Innocents et de saint Sérène[5]. Il a également entrepris la restauration des bâtiments monastiques. En 1108-1112, Henri Ier notifie la donation du manoir de Fringrinhoe (Essex). Saint-Ouen dispose du prieuré anglais de Mersea, également situé en Essex. Helgot poursuit la construction de l'abbatiale, qui est achevée par Guillaume Ballot[5].

L'église est dédicacée le [5]. Le corps de saint Ouen et les autres reliques y sont transférées le . Rainfroy achève le cloître et les bâtiments du monastère[5]. En , l'abbaye est la proie des flammes[5]. Rainfroy la restaure et l'enrichit. Une bulle du pape Alexandre III du confirme à l'abbaye la possession de Saint-Victor-en-Caux et de la Croix-Saint-Leufroy[5].

L'église est incendiée en 1248[7]. D'après des fouilles réalisées en 1885, les dimensions de l'abbatiale romane sont comparables à l'édifice gothique visible de nos jours[7]. Le chœur suivait le plan bénédictin. La nef possédait des bas-côtés et le transept faisait 54 m de large[7]. Il reste de l'abbatiale romane une absidiole à deux étages appelée la tour aux Clercs.

Période gothique[modifier | modifier le code]

Tour-clocher « couronnée » sur la croisée du transept, typique du style flamboyant.

Les travaux de l'église abbatiale gothique actuelle commencèrent en 1318, sous la direction de l'abbé de Saint-Ouen, Jean Mardargent dit Roussel, peu de temps après l'effondrement du chœur roman, mais ils furent ralentis par la guerre de Cent Ans[8]. C'est à l'abbaye que Jean Haut-Frine, évêque d'Avranches trouva refuge lors de cette période troublée, et mourut en 1358[9].

La pierre tombale située dans la chapelle Sainte-Agnès de l'abbatiale indique dans son épitaphe que maître Alexandre de Berneval, maître d'œuvre en maçonnerie, est l'auteur de cette église et qu'il est mort le . Selon toute vraisemblance, il est représenté sur la pierre tombale et sans doute est-ce celui des deux personnages, le plus âgé, qui tient en ses mains un compas et un support sur lequel est gravé un quart de rosace[10].

De la Renaissance à aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Plan de l'abbaye par Magin Lainé, ingénieur du roi à Fécamp en 1711.

La nef ne fut terminée qu'en 1537 et la façade occidentale ne fut achevée qu'au XIXe siècle.

Au XVIIIe siècle, les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur introduisirent leur réforme. Une campagne de reconstruction des bâtiments conventuels fut entreprise. Les moines sont dispersés à la Révolution française.

En 1800, l'hôtel de ville de Rouen s'installa dans l'ancien dortoir des moines ou « dormitorium » du XVIIIe siècle. Le logis abbatial est démoli en 1816. L'église elle-même, après avoir abrité une fabrique au moment de la Révolution française, puis être rendue au culte catholique, est restée église paroissiale jusqu'en 1963. Rattachée maintenant à la paroisse Saint-Marc de Rouen Est, elle accueille toujours, plusieurs fois par an, des cérémonies religieuses ainsi que de nombreux concerts et expositions.

Après les bombardements de Rouen d', l'abbatiale devient pro-cathédrale[11] du diocèse de Rouen ; c'est dans celle-ci que se passeront les grandes cérémonies religieuses jusqu'à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame, le . Le maréchal Philippe Pétain assistera à une messe lors de sa visite en Normandie le [12].

L'abbatiale[modifier | modifier le code]

Plan de l'abbatiale Saint-Ouen de Rouen.

La façade occidentale[modifier | modifier le code]

La façade occidentale de l'église a été construite en style néogothique entre 1845 et 1852, sur les plans de l'architecte Henri Grégoire, qui a pris celle de la cathédrale de Cologne comme référence. Les bases des tours du XVIe siècle ont été détruites. On peut voir leur base au sol. Seule la rosace est d'origine. Elle est construite en pierre calcaire des carrières de Saint-Leu et de Saint-Maximin.

Le portail est constitué de trois porches, dont les pieds-droits accueillent des statues, réalisations de Victor Vilain. Le portail central, composé du Christ sur le pilier central de la grande porte, est entouré des apôtres. Toutefois, Matthias est remplacé par saint Paul. Les deux portails qui l'encadrent, ainsi que leur retour nord et sud, présentent une série de quatre statues, réalisées par Alphonse Jean et Bonet. Du nord au sud, nous avons : Mathilde l'Emperesse, le roi Clotaire Ier, sainte Clotilde, le comte Charles de Valois, saint Éloi, le roi Dagobert, saint Philibert, sainte Austreberthe puis saint Romain, saint Nicaise, saint Benoît, saint Ouen, Jean Roussel, Nicolas de Normandie, Hildebert et Antoine Bohier.

Entre la rose et le pignon, se dresse une série de statues, inscrites dans des arcatures : saint Wandrille, Richard Ier de Normandie, saint Filleul, Richard II de Normandie, saint Ansbert, Guillaume le Conquérant, saint Maurille, Henri II d'Angleterre, Geoffroi le Breton, Richard Cœur de Lion et saint Germer.

Le portail des Marmousets[modifier | modifier le code]

On entre dans l'édifice par le portail des Marmousets qui ferme le bras sud du transept. Les nervures de la voûte retombent sur deux grandes clefs pendantes. Les parties inférieure des pieds-droits et du trumeau central sont sculptées de quarante médaillons quadrilobés retraçant la vie de saint Ouen[13], dont on retrouve la statue juchée sur le trumeau. Le tympan est dédié à la Vierge Marie.

Intérieur[modifier | modifier le code]

L'intérieur.

L'église abbatiale mesure 134 mètres de long, avec une hauteur de 33 mètres sous voûtes, et possède une superbe tour centrale couronnée qui ne fait pas lanterne, contrairement à celle de la cathédrale Notre-Dame de Rouen, et caractéristique du style gothique flamboyant. Elle mesure 82 mètres et un beffroi en charpente supporte les cloches, dont l'une (4 tonnes), a été fondue en 1701.

La nef[modifier | modifier le code]

À la croisée du transept.

La nef, très lumineuse grâce à ses verrières sur trois niveaux d'élévation (fenêtres basses, triforium ajouré et fenêtres hautes) et la grandeur de ses baies, est typique du style flamboyants. Sur le Livre des fontaines de Jacques Le Lieur qui représente toute la ville de Rouen en 1525, elle apparaît inachevée, sans ses voûtes. Accolée au nord de la nef, se dresse l'unique galerie du cloître encore existante ; elle possède un beau réseau flamboyant.

Le chœur[modifier | modifier le code]

Le chœur et le chevet pentagonal avec ses onze chapelles[14], visibles du jardin de l'hôtel de ville, est une merveille d'harmonie et d'équilibre, tout en style gothique rayonnant, à l'exception de la partie nord du chœur contre laquelle subsiste une absidiole romane, dite « tour aux Clercs », vestige de la grande abbatiale antérieure. Le chœur est fermé par des grilles forgées en 1740/1749 par Nicolas Flambart. Au-dessus des grandes arcades, sous le triforium, subsistent des peintures murales du XIVe siècle. Le maître-autel en laiton doré est une réalisation de l'architecte Sauvageot, exécutée par l'atelier Poussielgue-Rusand en 1885.

Salle des Marmousets[modifier | modifier le code]

Salle des Marmousets : culot sculpté représentant un homme et un ange avec un phylactère : « Ave Maria puer natus ».

La salle des Marmousets, superposée au portail, a pu jadis servir de chartrier ou salle des archives de l'abbaye, mais cette fonction n'est pas garantie. Au XIXe siècle, cette salle sert de bibliothèque, comme en témoignent les quelques traces de polychromies et les clous. La salle possède une voûte irrégulière qui vient s'appuyer sur des culots sculptés de scènes sacrées et profanes[15].

Vitraux[modifier | modifier le code]

Ils forment un ensemble cohérent, d'une grande homogénéité, réalisé entre principalement entre les XIVe et XVe siècles mais aussi au XIXe siècle. L'église possède 1523 m² de vitraux, répartis sur 80 verrières. Toutes les fenêtres sont garnies de vitraux.

Les fenêtres hautes de la nef[modifier | modifier le code]

Vitraux de l'Abbatiale
Vitraux de l'abbatiale.

Sur les vitraux sont représentées uniquement des figures en pied, étant donné la hauteur de l'édifice qui rendrait impossible la lecture de scènes religieuses plus petites. Par conséquent, chacun d'eux représente un patriarche, un prophète ou une sibylle (au nord) et un saint, un prélat ou un apôtre (au sud).

Les fenêtres des bas-côtés[modifier | modifier le code]

Il n'y a pas de chapelles latérales car on se trouve dans une église abbatiale et les fenêtres ouvrent donc directement sur les bas-côtés. Contrairement à ceux des baies de la nef, les vitraux figurent ici des scènes religieuses sous des décors architecturés d'une très grande finesse d'exécution.

Les roses[modifier | modifier le code]

Celle du bras sud figurant un arbre de Jessé, thème récurrent dans cet art, est unique[16]. Large de 8,50m elle fut réalisée entre 1467 et 1483. Celle du bras nord nous montre la « Hiérarchie », réalisée par Colin de Berneval, le fils du précédent. Quant à la façade, sa rose est ornée d'un vitrail moderne et abstrait, dans de belles teintes bleues, qui tranche avec le reste du programme.

Les fenêtres du chœur[modifier | modifier le code]

Le programme des verrières reprend celui des fenêtres hautes de la nef avec des figures en pied. Il existe cependant une exception : un vitrail moderne de Max Ingrand représentant la Crucifixion qui orne la fenêtre d'axe.

Les fenêtres des chapelles rayonnantes[modifier | modifier le code]

Il s'y trouve la plus large collection de vitraux du XIVe siècle en France. Ils illustrent par exemple la vie des saints honorés dans l'abbaye.

Musique[modifier | modifier le code]

Orgue[modifier | modifier le code]

Orgue Cavaillé-Coll.

Elle possède un orgue Cavaillé-Coll de 1890 (reconstruction de l'orgue Crespin Carlier de 1630 dans le buffet d'origine)[17]. Les quatre claviers et 64 jeux de cet orgue inspirent même à Charles-Marie Widor sa Symphonie gothique no 9 op. 70 qu'il dédie à cet instrument, un des plus beaux de France avec celui de l'église Saint-Sulpice à Paris et le plus grand Cavaillé-Coll de province après celui de la collégiale Saint-Pierre de Douai et le grand orgue de la cathédrale de Nancy (1861). Albert Dupré, père de Marcel Dupré est titulaire de l'orgue en 1911[18].

I Positif de dos
Montre 8'
Bourdon 8'
Gambe 8'
Unda maris 8'
Flûte douce 4'
Dulciane 4'
Doublette 2'
Plein-jeu V 1'
Cor anglais 16'
Trompette 8'
Cromorne 8'
Clairon 4'
II Grand-Orgue
Montre 16'
Violonbasse 16'
Bourdon 16'
Montre 8'
Diapason 8'
Bourdon 8'
Salicional 8'
Flûte harmonique 8'
Prestant 4'
Trompette en chamade 8'
Clairon en chamade 4'
III Récit expressif
Quintaton 16'
Corno dolce 16'
Diapason 8'
Flûte traversière 8'
Cor de nuit 8'
Voix éolienne 8'
Viole de gambe 8'
Voix céleste 8'
Flûte octaviante 4'
Viole d’amour 4'
Quinte 2.2/3'
Octavin 2'
Carillon I-III 1'
Cornet V 8'
Tuba magna 16'
Trompette harmonique 8'
Basson-Hautbois 8'
Clarinette 8'
Voix humaine 8'
Clairon harmonique 4'
IV Bombarde
Flûte 8’
Flûte 4'
Doublette 2'
Cornet V 16'
Fourniture V 2.2/3'
Bombarde 16'
Basson 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
Pédale
Soubasse 32'
Contrebasse 16'
Soubasse 16'
Basse 8'
Violoncelle 8'
Bourdon 8'
Flûte 4'
Contre Bombarde 32’
Bombarde 16'
Basson 16'
Trompette 8'
Clairon 4'
  • Pédales de combinaison: Tirasse G.O., Tirasse Pos., Tirasse Réc., Anches Péd., Anches Bomb., Anches G.O., Anches Pos., Anches Réc., Octave gr. G.O., Octave gr, Réc./G.O., Expression Réc à bascule, Copula G.O., Copula Pos./G.O., Copula Réc./G.O., Copula Bomb./G.O., Octave gr. Réc., Trémolo Réc., Copula Pos./Réc., Oct. aiguë Réc., Copula Bomb./Réc.

Cloches[modifier | modifier le code]

Cloches.
Nom Masse Diamètre à la base Note Parrains et Marraines Dédicace Tour Année Fondeur Illustration
Saint-Ouen
(Cloche parlante)
4 000 kg la Charles-François de Montholon[19]
Élisabeth-Marie de Brétel[20]
1701 jay esté bénite par Dom Jean Le Tellier, grand prieur /
de l'abbaye, et nommée Saint-Ouen par haut et puissant Sgr /
Msre Charles François Montholon, Cher premier président du /
Parlement de Normandie, et par haute et puissante Dame /
Elisabeth Marie de Bretel, marquise de Grémonville, veuve de /
haut et puissant Sgr Msre Adrien de Canouville, Cher Sgr de /
Gromesnil Gray Criquetot et autres lieux.
Jean Aubert de Lisieux m'a faicte.
tour de croisée 1701 Jean Aubert
Marie[note 1] 3 000 kg ut
si
Quid me nobilius Christi quœ nomine matris /
Gaudeo, quœque alios ad pia vota voco, /
Et quam Gemetici benedixit prœsul et abbas /
Harlœus quo nil clarius orbis habet. /
Hinc procul o Superi tonitru fulmenque procellœ /
Matris dum sancæ nomine tincta sono. /
Die. nov. 1666. /
F. Chauvel et son filz mont faict.
tour de croisée 1651[21]
1887
François Chauvel et fils
Bollée
Julie-Marcelle 2 135 kg 155 cm do# chanoine Laurent
Emma Lafond[22]
AN DNI MDCCCLXXXVII LEONE XIII SVMMO PONT. /
LEONE BENEDICTO CAROLO THOMAS ARCHIEPISC. ROTOMAGENSI /
NORMANNIÆE PRIMATE /
THEODORO PANEL HVJVS PRÆCLARISSIMÆSTI AVDOENI OLIM /
ABBATIALIS NVNC PAROCHIALIS ECCLESIÆ RECTORE /
D. D. ARCHIER BOISTARD DE GLANVILLE LANGLOIS COMIT. D'ESTAINTOT /
FLEVRY H. FRÈRE THVRRIER DANZAS HAMEL GENEVOIX FABRICE /
PRÆPOSITIS /
DONIS DNI LAVRENT CANONICI NEC NON DNÆ MARCEL BAZILLE /
CONFECTA VOCOR JVLIA MARCELLA A DNO JVLIO LAVRENT ECCL. /
PRIMAT RETOMAGEN. CANONICO ET A DNA EMMA LAFOND VIRI /
PRÆSTANTISSIMI MARCELLI BAZILLE FILIA /
SIC NOMINATA ET AB ILLVST. AC REVERENDIS. IN XPO PATRE /
LEONE ARCHIEPISCOPO ROTOMAGENSI BENEDICTA /
VOX EXVLTATIONIS ET SALVTIS /
VERVM LAVDO DEVM PLEBEM VOCO CONGREGO CLERVM /
VOTA TRAHO PLORO DEFVNCTOS FESTA DECORO /
XPS VINCIT XPS REGNAT XPS IMPERAT XPS AB OMNI MALO NOS /
DEFENDAT /
A BOLLEE CENOMANEN ME FECIT
tour de croisée 1887 Bollée
Total Masse : 9,135 t

Les jardins[modifier | modifier le code]

Jardin de l'hôtel de ville
Vue du chevet de l'église depuis le jardin de l'Hôtel-de-Ville.
Arbre de la laïcité, planté au pied de l'abbaye (portail des Marmousets) par Yvon Robert, maire socialiste de Rouen[23].

L'ancien jardin de l'abbaye est dénommé aujourd'hui « jardin de l'Hôtel-de-Ville ».

On peut y voir, placé à côté de l'entrée ouest, près du portail des Marmousets, une copie de la grosse pierre de Jelling offerte par le Danemark à la Ville de Rouen, à l'occasion du millénaire normand en 1911.

Non loin de là sont visibles une statue en pierre de Rollon due à Arsène Letellier et un buste en bronze du poète belge Émile Verhaeren, décédé accidentellement dans la gare de Rouen en 1916, dû à Henri Lagriffoul (1948).

Au nord de l'église abbatiale, un bassin est décoré d'une sculpture d'Alexandre Schoenewerk (Thiébaut fondeur) évoquant l'enlèvement de Déjanire par le centaure Nessus.

Contre le mur nord, la méridienne est due à Paul-Ambroise Slodtz (1753)[24].

Protection aux monuments historiques[modifier | modifier le code]

Au titre des monuments historiques[25],[26] :

Prieurés relevants de l'abbaye[modifier | modifier le code]

Les armes de l'abbaye[modifier | modifier le code]

Blason de l'abbaye.
  • couvent des religieux : d'or à un saint évêque de carnation, vêtu d'une aube d'argent et d'une chasuble d'azur enrichie d'or, la tête couverte d'une mitre, donnant la bénédiction de la main droite et tenant de la senestre une croix d'archevêque d'or, et au pied du saint évêque, un écusson d'azur à trois fleur de lys.
  • abbaye elle-même, diocèse de Rouen : d'azur à trois fleurs de lys d'or à une crosse de même, accostée d'une clef à dextre et d'une épée à senestre.
  • porte : semé de France avec une clef, le pennon vers la clef, et une épée d'argent, posée en sautoir[30].

Liste des abbés[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-François Pommeraye, Histoire de l'abbaye royale de Saint-Ouen de Rouen, Rouen, Richard Lallemant et Louis du Mesnil, (lire en ligne)
  • Dom Michel Germain, Matériaux du Monasticon Gallicanum, ms. Latin 11820 Regalis abbatiæ StiAudoeni, « Église de l'abbaye royale de St Ouen de Rouen veue du costé du midy », « Regalis abbatiæ sancti Audoeni Rothomagensis topographia »
  • Abbé Sauvage, L'Abbatiale de Saint-Ouen, in La Normandie monumentale et pittoresque, Seine-Inférieure, 1893, Le Havre, Lemale et Cie, imprimeurs, éditeurs, p. 105-128[32].
  • André Masson, Jean Lafond et William James Battle, L'Église abbatiale Saint-Ouen de Rouen, Paris, H. Laurens, (OCLC 332112)
  • Jean Lafond, Françoise Perrot (collaboration) et Paul Popesco (collaboration), Les vitraux de l'église Saint-Ouen de Rouen, t. 1, Paris, Caisse nationale des monuments historiques / Centre national de la recherche scientifique, coll. « Corpus vitrearum - France IV-2 », , 258 p. (OCLC 225554)
  • Martine Callias-Bey, Abbatiale Saint-Ouen, les verrières - Rouen, vol. 31, Connaissance du patrimoine de Haute-Normandie, (ISBN 2-9506014-7-2, ISSN 1159-1722, OCLC 214316587)
  • Jean-Michel Leniaud, « Historicité ou perfectionnisme : le débat sur la façade de Saint-Ouen de Rouen », Bulletin archéologique, Paris,‎
  • Jean-Michel Leniaud, Fallait-il achever Saint-Ouen de Rouen ?, ASI Éditions, (ISBN 978-2-912461-05-6)
  • Henry Decaëns, Rouen, Ouest-France, (ISBN 978-2-7373-1777-4, OCLC 222419693)
  • Henry Decaëns, Martine Callias-Bey et Philippe Chéron, L'abbaye Saint-Ouen, Région Haute-Normandie, coll. « Patrimoine & Territoire », (ISBN 978-2-9536957-9-3)
  • Photo-Club Rouennais (préf. Gaston Le Breton), Normannia. Documents sur la Normandie, J. Lecerf, , 75 p. (OCLC 81680380, BNF 34102943), « Ancien portail inachevé de Saint-Ouen de Rouen », p. 1-28
  • Congrès archéologique de France, 2003 : Monuments de Rouen et du Pays de Caux, Paris, Société française d'archéologie, 2005 (articles de Yves Gallet, Peter Kurmann et Henry Decaëns)
  • Jean-Pierre Chaline, L'abbaye Saint-Ouen de Rouen des origines à nos jours, Rouen, Société de l'Histoire de Normandie, , 239 p.
  • Théodore Licquet, Rouen, son histoire, ses monuments, ses environs…, Rouen, A. Le Brument, (lire en ligne)
  • Jean-Jacques Bourassé, Abbayes et monastères de France, histoire, monuments, souvenirs et ruines, Tours, A. Mame et fils, (lire en ligne)
  • Jules-Étienne Quicherat, Mélanges d'archéologie et d'histoire…, Paris, A. Picard, 1885-1886 (lire en ligne)
  • Jules Quicherat, Documents inédits sur la construction de Saint-Ouen de Rouen, t. 13, Bibliothèque de l'école des chartes, (lire en ligne), p. 464-476
  • J. Macé, « Histoire de l'abbaye royale de Saint-Ouen », L'Université catholique, no 63,‎ , p. 205-219 (lire en ligne, consulté le ) ; et no 64, , p. 287-300
  • Francisque Michel, Chronique des abbés de Saint-Ouen de Rouen : publiée pour la première fois d'après un manuscrit…, Rouen, Nicétas Périaux, (lire en ligne)
  • Véronique Gazeau, Normannia monastica: Princes normands et abbés bénédictins (Xe et XIIe siècles), Caen, CRAHM, (lire en ligne)
  • Jean-Joseph Expilly, Dictionnaire géographique, historique et politique des Gaules et de la France, vol. 6, Desaint & Saillant, (lire en ligne), p. 436-438
  • François Lemoine et Jacques Tanguy, Rouen aux 100 clochers : dictionnaire des églises et chapelles de Rouen (avant 1789), Rouen, PTC, (lire en ligne)
  • François Farin, Histoire de la ville de Rouen, vol. 2, Rouen, Louis du Souillet, (lire en ligne), p. 61-75
  • François Verdier, « Le beurre et la couronne. La Tour de Beurre et la Tour couronnée, deux chefs-d'œuvre de la fin du Moyen Âge à Rouen », In Situ, revue du patrimoine, no 1,‎ (lire en ligne, consulté le )
  • Martine Callias Bey, Véronique Chaussé, Françoise Gatouillat et Michel Hérold, Corpus Vitrearum - Les vitraux de Haute-Normandie, Paris, Éditions du patrimoine (Centre des monuments nationaux), (ISBN 2-85822-314-9), p. 367-384 et 495
  • Olivier Petit, Rouen, t. 1 : De Rotomagus à Rollon, Éd. Petit à Petit,

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Marie est l'ancien bourdon de l'abbaye de Jumièges.
  2. Hildebert est présent à la seconde translation de saint Ouen en 989. Il est le seul abbé normand le présent lors de la dédicace de l'église de la Sainte-Trinité de Fécamp. Il est considéré comme le restaurateur de l'abbaye.
  3. Henri (1006-1033) meurt le comme semble l'indiquer les nécrologies d'Argenteuil, du Mont-Saint-Michel, de la Croix-Saint-Leufroy et Marcigny.
  4. Fils du duc Richard III de Normandie, Nicolas de Normandie naît en 1026/1027. Des divergences existent sur la date de début de son abbatiat. Orderic Vital dit qu'il est choisi « in adolescentia » quelques années après avoir été envoyé comme oblat à Fécamp. Il meurt le à Nicée, au retour d'un voyage à Jérusalem. D'abord inhumé à Nicée, il est ramenée et enterré devant l'autel de Notre-Dame, au milieu du chœur, selon les Interpolations d'Orderic Vital à Guillaume de Jumièges.
  5. Nicolas le Lévite : Surnom donné à Nicolas de Normandie par Orderic Vital
  6. Helgot (1092-1112) meurt le ou selon les nécrologies du Mont-Saint-Michel ou de Jumièges. Il est enterré devant l'autel de Saint-Étienne dans le vestibulum.
  7. Rainfroy assiste au concile de 1128 et au concile de Reims en . Il se démet volontairement en 1142 de sa fonction abbatiale pour raison de santé et se retire au prieuré Saint-Michel dont il est prieur en 1150.
  8. Chancelier de l’archevêque Rouen en 1140-1141, Fraterne se démet de sa charge à cause de son infirmité.
  9. Roger de l’Aigle pourrait être un fils de Richer II, baron de Laigle. Il est choisi par son prédécesseur Fraterne.
  10. Emeric (1167-1171) serait mort le .
  11. Samson (?-1190) est un parent de l'archevêque de Rouen Gautier de Coutances.
  12. Hugues de Courmoulins a été nommé par le pape, après des difficultés au sein de l’abbaye pour trouver un abbé.
  13. Nicolas de Beauvais est inhumé en 1282 en l'abbaye bénédictine de Saint-Martin de Sigy-en-Bray.
  14. Jean des Fontaines est un ancien trésorier de la cour.
  15. Jean Roussel meurt dans son manoir de Bihorel.
  16. Jean Richard est un temps détenu prisonnier en l’Hôtel de Saint-Antoine de Rouen et remplacé en 1427 par Guillaume Le Mesle, abbé de Sainte-Catherine du Mont.
  17. Conseiller de Louis XI, Jean de Corguilleray devint évêque de Lodève. Il est le dernier abbé régulier de l'abbaye.
  18. Élu par les moines, Robert de Croixmare doit se retirer quand la possession par commende prend pied dans l’abbaye.
  19. Guillaume V de Montagne résigne.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Abbé Joseph Bunel et Abbé Albert Tougard, Géographie du département de la Seine-Inférieure, Éditions Bertout, (1re éd. 1879) (ISBN 2-86743-057-7).
  2. François Neveux, La Normandie des ducs au rois, Xe – XIIe siècle, Rennes, Ouest-France université, , 676 p. (ISBN 2-7373-0985-9), p. 305.
  3. Bernard Beck (photogr. Bernard Pagnon), Quand les Normands bâtissaient les églises : 15 siècles de vie des hommes, d'histoire et d'architecture religieuse dans la Manche, Coutances, Éditions OCEP, , 204 p. (ISBN 2-7134-0053-8), p. 32.
  4. Neveux 1998, p. 306.
  5. a b c d e f g h et i Véronique Gazeau, Normannia monastica : Prosopographie des abbés bénédictins (Xe siècle-XIIe siècle), Publications du CRAHM, Caen, 2007, (ISBN 978-2-902685-44-8)
  6. D'après Orderic Vital.
  7. a b c et d F. Desoulières, Au début de l'art roman : les églises de l'onzième siècle en France, Les Éditions d'Art et d'Histoire, Paris, 1943, p. 96-97.
  8. Henry Decaëns (photogr. Stéphane L'Hôte), Saint-Ouen : chef-d'œuvre du gothique rayonnant, Rouen, Éditions des Falaises, , 111 p., Beau Livre (ISBN 978-2-84811-430-9 et 2-84811-430-4, OCLC 1137185148), « L’œuvre monumentale de Jean Mardargent », p. 17.
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  12. Institut National de l’Audiovisuel- Ina.fr, « Le maréchal Pétain à Rouen pour la fête de Jeanne d'Arc 1944 », sur Ina.fr (consulté le ).
  13. Franck Thénard-Duvivier, Hybridation et métamorphoses au seuil des cathédrales.
  14. La chapelle Notre-Dame-des-Liesses est attribuée à Guillaume de La Tremblaye.
  15. Visite de l'abbatiale, Journées européennes du patrimoine, .
  16. Henry Decaëns (photogr. Stéphane L'Hôte), Saint-Ouen : chef-d'œuvre du gothique rayonnant, Rouen, Éditions des Falaises, , 111 p., Beau Livre (ISBN 978-2-84811-430-9 et 2-84811-430-4, OCLC 1137185148), « Une parue de vitraux exceptionnelle », p. 62.
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  18. « Rouen gazette », sur Gallica, (consulté le )
  19. Charles-François de Montholon est sieur d'Aubervilliers et premier président au Parlement de Rouen.
  20. Élisabeth-Marie de Brétel est marquise de Grémonville.
  21. Fondue en 1651, elle n'a été bénite suivant l'inscription qu'en 1666 par François II de Harlay.
  22. Emma Lafond, née Marcel Bazille
  23. "La Ville de Rouen plante un deuxième arbre de la laïcité", sur 76actu, 13 décembre 2014.
  24. Yvon Pailhès, Rouen : du passé toujours présent… au passé perdu : les églises, les monuments, rues et places, Luneray, Bertout, , 230 p. (ISBN 2-86743-539-0), p. 160-161.
  25. « Église Saint-Ouen et Chambre des Clercs », notice no PA00100823, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  26. « Abbaye Saint-Ouen, Hôtel de ville de Bénédictins », notice no IA00021986, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  27. Prieuré Saint-Michel.
  28. Notice no IA00017409, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  29. « Ancien prieuré », notice no PA27000021, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  30. François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire généalogique, héraldique, chronologique et historique, Paris: Chez Duchesne, 1757.
  31. Guillaume Ballot assiste au concile de Reims de 1119 tenu par le pape Calixte II. Il fait achever l'église, dédiée par l'archevêque Geoffroy le . Il y fait transférer le corps de saint Ouen et les autres reliques le . Il est enterré dans la nouvelle église.
  32. « La Normandie monumentale et pittoresque, Seine-Inférieure », sur Gallica (consulté le )