Aar

Aar
Illustration
L'Aar dans la ville de Berne.
Carte.
Bassin versant de l'Aar.
Caractéristiques
Longueur 295 km [1],[2]
Bassin 17 779 km2
Bassin collecteur Bassin versant du RhinVoir et modifier les données sur Wikidata
Débit moyen 610 m3/s (Untersiggenthal)
Nombre de Strahler 9
Cours
Source Glacier inférieur de l'Aar
· Localisation Canton de Berne, Suisse
· Altitude 2 310 m
· Coordonnées 46° 32′ 11″ N, 8° 14′ 05″ E
Confluence Rhin
· Localisation Koblenz, Suisse
· Altitude 319 m
· Coordonnées 47° 36′ 20″ N, 8° 13′ 24″ E
Géographie
Principaux affluents
· Rive gauche Kander, Sarine
· Rive droite Reuss, Limmat, Emme
Pays traversés Drapeau de la Suisse Suisse
Principales localités Meiringen, Interlaken, Thoune, Berne, Bienne, Soleure, Aarau

Sources : Données hydrologiques de l'Aar à Untersiggenthal, Stilli

L'Aar (en allemand : Aare) est une rivière de Suisse longue de 288 km, affluent de rive gauche du Rhin[3].

Hydronymie[modifier | modifier le code]

Le nom de l'Aar est attesté sous la forme Arola au VIIe siècle[4].

Autres mentions sous la forme Ara, Arula au Moyen Âge.[réf. nécessaire]

Ce nom vient d'une racine pré-indo-européenne *ar- « cours d’eau », présente dans le nom de plusieurs rivières en Europe : l'Ahr (Rhénanie), l'Ar (Meurthe-et-Moselle), l'Arc (Savoie), l'Arc (Bouches-du-Rhône), l'Hérault (Hérault) / Erau (en occitan), l'Arre (Gard), etc.[réf. nécessaire]

Parcours[modifier | modifier le code]

Cours actuel[modifier | modifier le code]

Confluence de l'Aar et de la Reuss.

L'Aar prend sa source dans le massif de l'Aar-Gothard à partir des eaux provenant de la fonte des glaciers du Finsteraarhorn à 4 275 m d'altitude.

Par une dizaine de paliers, elle descend dans sa vallée supérieure, l'Oberhasli. Elle pénètre ensuite dans les préalpes suisses, où elle a creusé des gorges profondes de 40 à 50 mètres sur une longueur de 1 500 mètres à travers la barrière calcaire du Kirchet. Ensuite elle atteint les lacs de Brienz, puis de Thoune.

Son cours se dirige ensuite vers le nord-ouest et atteint Berne, où la vieille ville a été construite sur un méandre. Un lac artificiel, le Wohlensee, a été créé en aval de Berne, entre Wohlen bei Bern et Mühleberg. Plus loin, à Golaten, elle est rejointe par la Sarine, son principal affluent de rive gauche. À Aarberg, son cours a été modifié par le canal de Hagneck (« correction des eaux du Jura »), afin que ses eaux alimentent le lac de Bienne. À la sortie de ce lac, l'Aar s'écoule par le canal de Nidau-Büren jusqu'à Büren où elle retrouve son cours normal.

La rivière prend alors la direction de l'est et coule le long du Jura pour traverser Soleure, où elle est rejointe par l'Emme, affluent de rive droite. Près de Flumenthal, son débit est de nouveau contrôlé par le barrage de régulation de Flumenthal. Elle traverse ensuite Olten, Aarau, puis Brugg, où la rejoignent la Reuss et la Limmat (rive droite).

L'Aar prend enfin la direction du nord jusqu'au Rhin, dans lequel elle se jette près de Koblenz, en Argovie. Au confluent, le débit de l’Aar est supérieur à celui du Rhin (610 m3/s contre 410 m3/s).

Hydrologie[modifier | modifier le code]

Le nombre de Strahler est de 9[5].

Débit[modifier | modifier le code]

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Brugg
(2008)
Source : Office fédéral de l'environnement, Débit de l'Aar à Brugg en 2008
Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Brienzwiler
(2008)
Source : Office fédéral de l'environnement, Débit de l'Aar à Brienzwiler en 2008

Histoire[modifier | modifier le code]

Le , l’archiduc Charles tenta de franchir l’Aar, afin de couper en deux l’armée de Masséna ; il échoua et renonça à son entreprise par suite de l’arrivée de Ney.

Histoire géologique[modifier | modifier le code]

Au Miocène, l'ur-Aar[Note 1] se jette dans le Danube. Au Pliocène moyen, l'ur-Aar se jette en Méditerranée au travers du Doubs (voir Aar-Doubs). Ce n'est qu'à la fin du Pliocène, quand la barrière formée par le Kaiserstuhl saute, que l'Aar rejoint le Rhin, ce qui explique, entre autres, la présence d'alluvions alpines dans le Ried au Quaternaire[6].

Activités économiques[modifier | modifier le code]

Installations électriques[modifier | modifier le code]

Centrales nucléaires[modifier | modifier le code]

Différentes usines profitent de l'Aar pour produire de l'électricité. Trois des quatre centrales nucléaires suisses sont situées sur les rives de l'Aar, la quatrième (Leibstadt) se trouvant juste après la confluence de l'Aar avec le Rhin. Les trois centrales nucléaires situées directement sur les rives de l'Aar sont :

Centrales hydro-électriques[modifier | modifier le code]

Au , 107 centrales hydro-électriques[Note 2] étaient installées sur le bassin fluvial de l'Aar (bassins de l'Emme et de la Sarine inclus). Ces centrales représentent une puissance totale de 1 857,81 MW, soit 13,8 % de la puissance totale des installations hydro-électriques suisses[7].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En allemand, le préfixe ur- signifie ancien. En anglais, ce préfixe allemand est aussi utilisé (cf. English words prefixed with ur- sur le Wiktionnaire).
  2. Seules les centrales d'une puissance supérieure ou égale à 300 kW sont prises en considérations.

Références[modifier | modifier le code]

  1. J. Wessel, Flood management of the translational Rhine river, novembre 1995.
  2. « Aare River » in Encyclopædia Britannica, 2010.
  3. Systèmes d’information et méthodes: réseau hydrographique, voir la page Cours d'eau de Suisse d'une longueur supérieure à 30 km, OFEV, consulté le 22 septembre 2008.
  4. mention "in laco duninse quem arola flumenis influit" (i.e. "le lac de Thoune dans lequel se déverse la rivière Aar"). Chronique de Frédégaire, feuillet 130 (recto), ligne 3. L'auteur de la chronique mentionne qu'en l'an 599, l'eau du lac devint si chaude qu'elle bouillit et cuisit les poissons. « chronique de Frédégaire », sur gallica.bnf.fr (consulté le ).
  5. « Réseau hydrographique: ordre des cours d’eau pour le réseau hydrographique numérique au 1:25 000 de la Suisse »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur www.bafu.admin.ch (consulté le ).
  6. Deutschlands Süden de Joachim Eberle, Bernhard Eitel, Wolf Dieter Blümel et Peter Wittmann. Editions Springer, 3e édition. (ISBN 978-3-662-54380-1)
  7. Statistiques des aménagements hydroélectriques de la Suisse, Office fédéral de l'énergie, 2008.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Pour l'ensemble des points mentionnés sur cette page : voir sur OpenStreetMap (aide), Bing Cartes (aide) ou télécharger au format KML (aide).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]