A. Tom Grunfeld

A. Tom Grunfeld
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Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (77 ans)
Nationalité
Formation
École des études orientales et africaines
State University of New York at Old Westbury (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
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Distinction

A. Tom Grunfeld est professeur d'histoire à l’université d'État de New York (faculté de l'Empire State), spécialisé dans l’histoire moderne de l’Asie orientale, et plus particulièrement de la Chine, du Tibet, du Japon et du Vietnam. Il est connu notamment pour son livre The Making of Modern Tibet, paru en 1987.

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est titulaire d'une licence de l'université d'État de New York (faculté d'Old Westbury) (1972), d'une maîtrise en histoire de la Chine de l'université de Londres (École des études orientales et africaines) (1973) et d'un doctorat en histoire moderne chinoise de l'université d'État de New York (1985)[1],[2].

Il a bénéficié de nombreuses bourses de voyage et de recherche, entre autres de la Dotation nationale pour les humanités (1984), de la Fondation de recherche de l'université de la ville de New York (1985), de l'université d'État de New York, de la Fondation Ford (1993) et du programme Fulbright (2009)[2].

Il a été consultant pour la BBC[2].

Il est membre de l'Association d'amitié entre les peuples américain et chinois (US–China Peoples Friendship Association), et un rédacteur de sa revue New China[3].

Il est connu notamment pour son livre The Making of Modern Tibet, paru en 1987[2].

Accueil critique[modifier | modifier le code]

Pour les écrivains Anthony James Joes et Paul O. Ingram, Grunfeld est un apologiste du régime chinois[4],[5].

Pour John Powers, professeur de l'université nationale australienne[6], plusieurs auteurs tibétains ont contesté The Making of Modern Tibet à sa parution et rejeté nombre de ses conclusions. Ils s'en sont pris à l'honnêteté de l'auteur et lui ont dénié toute autorité à écrire sur le Tibet, arguant du fait qu'il ne parle pas le tibétain[7]. John Powers affirme que Grunfeld, dont il compare les écrits à ceux d’Israel Epstein, endosse avec enthousiasme la version chinoise des événements utilisant le même vocabulaire que les écrivains chinois pour décrire les conditions au Tibet d'avant 1950. The making of modern Tibet comprend de nombreux jugements sévères au sujet de l’ancien Tibet, mais il ne donne aucune indication qu’il ait pu visiter le pays, soit avant, soit après l’annexion chinoise, il n’a pas non plus interviewé de réfugiés tibétains. Il ne parle ni ne lit le tibétain, et ne cite aucune expérience de travail de terrain parmi ses sujets. En dépit de ces faiblesses, il affirme penser avoir vérifié la réalité de l’ancien Tibet. Pour ce faire, il rejette les comptes rendus des Tibétains ayant vécu au Tibet, et ceux des voyageurs occidentaux qui ont présenté une image positive, et privilégie les comptes rendus occidentaux présentant le Tibet sous un aspect négatif. Dans le calcul de Grunfeld, un compte rendu négatif joue toujours contre un autre positif, et un visiteur occidental au Tibet est toujours plus crédible qu’un Tibétain qui a vécu[8].

Selon Jamyang Norbu, un partisan de l'indépendance du Tibet[9], Grunfeld a été membre de la US-China Peoples Friendship Association et a collaboré à la revue New China[10]. De plus, il ne parle ni le chinois ni le tibétain[11].

Le sinologue et tibétologue américain Elliot Sperling affirme que dans son ouvrage The Making of Modern Tibet, A. Tom Grunfeld écrit dans l'édition de 1987 que le traité d'amitié et d'alliance entre le gouvernement de Mongolie et le Tibet semble être un cas classique de « désinformation » des autorités russes coloniales en Mongolie, une évaluation qu'il a supprimée de l'édition de 1996, dans laquelle il qualifiait le traité d'allégation[12].

Pour Victor et Victoria Trimondi, A. Tom Grunfeld est la victime de l'accusation systématique de relais de la propagande communiste de Pékin que Dharamsala brandit face à toute analyse historique du Tibet s'efforçant d'être neutre. Ainsi, son livre très bien documenté selon les Trimondi, se trouve qualifié, dans Tibetan Review de « présentation sophistiquée de la version des événements selon Pékin ». Tout en reconnaissant que le livre contient nombre d'informations ignorées des pro-Tibétains et que le professeur Grunfeld tente d'être impartial, l'auteur de la critique déclare que les [points de vue] sino-centrique et marxiste de l'auteur sont si prononcés qu'il est incapable de les maîtriser[13]. Cette critique publiée par la Tibetan Review sous le titre The making of a modern propaganda a pour auteur Adrian Moon[14].

Publications[modifier | modifier le code]

Livres[modifier | modifier le code]

  • (en) On Her Own: Journalistic Adventures from the San Francisco Earthquake to the Chinese Revolution, 1917-1927, 1993

Chapitres d'ouvrage collectif[modifier | modifier le code]

  • (en) Tibet and the United States, in Barry Sautman and June Teufel Dreyer (sous la direction de), Contemporary Tibet: politics, development, and society in a disputed region, M. E. Sharpe, Armonk, New York - London, England, 2006, 360 p., p. 319-349
  • (en) The Advantages and Perils of Globalization: The Case of Tibet, in As China Meets the World: China’s Changing Position in the International Community, edited by Susanne Weigelin-Schwiedrzik, Agnes Schick-Chen, and Sascha Klotzbücher (Vienna:Verlag der Österreichischen Akademie der Wissenschaften [Austrian Academy of Sciences Press]), 2006

Articles de revue[modifier | modifier le code]

  • (en) Research Note. Innovations in Post-Secondary Education in China, China Quarterly, 281, 1982
  • (en) "God We Had Fun". The CIA in China and Sino-American Relations, Critical Asian Studies, Volume 35, Number 1, March 2003

Comptes rendus[modifier | modifier le code]

  • (en) Round Eyes in the Middle Kingdom and They Chose China, compte rendu, in Critical Asian Studies, rubrique Film Reviews, Volume 41, Number 2, June 2009

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) World Civilization: Sources, Images and Interpretations, Volume II (Paperback).
  2. a b c et d Fiche de Tom Grunfeld sur le site de l'université d'État de New York.
  3. (en) The Tibet Society Bulletin, 1976, Volumes 10 à 13, p. 3 : « The young man happened to be Tom Grunfeld, a copy editor of New China, published by the U.S.—China Peoples Friendship Association in New York. »
  4. (en) Anthony James Joes, Resisting rebellion: the history and politics of counterinsurgency, University Press of Kentucky, 2006, (ISBN 081313806X et 9780813138060), p. 284.
  5. (en) Paul Ingram, Tibet: The Facts, Scientific Buddhist Association/TYBA, 1990 : « Mr Grunfeld, while giving the appearance of relative impartiality, has in fact weighted his material in favour of the Chinese to the detriment of balanced and accurate analysis of the Tibetan tragedy. He uses sources most selectively, employs a great deal of extenuating phraseology when examining the Chinese legacy in Tibet, which while appearing to be balanced, is in fact prejudiced, rarely gives insights into the suffereing of the Tibetan people ».
  6. (en) Is genuine autonomy possible under current Chinese law? A panel discussion in Dharamsala, India.
  7. (en) John Powers, History as propaganda: Tibetan exiles versus the People's Republic of China, Oxford University Press, 2004, 224 p. (version électronique Google) : « Tibetan sources criticize particular aspects of the Chinese historical narrative, and several take issue with A. Tom Grunfeld's The Making of Modern Tibet. These attacks reject many of Grunfeld's conclusions, commonly impugn his integrity, and also deny his authority to write about Tibet by labelling him a "sinologist" who does not read Tibetan and so has no standing to write about Tibetan history. »
  8. (en) John Powers, History as propaganda: Tibetan exiles versus the People's Republic of China, 2004, lire en particulier les pages 20 et 21.
  9. Il est présenté comme tel sur le site Dreams of Tibet, auquel il a donné une interview : « among the minority of Tibetan exiles who are for total independence ».
  10. (en) Jamyang Norbu, Acme of Obscenity.
  11. (en) Jamyang Norbu, Running dog propagandists.
  12. (en) Tibet - Mongolia Treaty of 1913, a proof of Tibet’s independence : « Tom Grunfeld described it with the adjective “alleged.” In the 1987 edition of his book on modern Tibet he said of the treaty that “It appears to be a classic case of ‘disinformation’ on the part of Russian colonial officials in Mongolia.” He omitted this evaluation from the 1996 edition. »
  13. (en) Victor & Victoria Trimondi, The Shadow of the Dalai Lama, Part II – 4. Social Reality in Ancient Tibet : « One can safely assume that official statements from Dharamsala will defame as communist propaganda every historical analysis of Tibet which strives for neutrality. To give a further example, we quote their reaction to A. Tom Grunfeld‘s well-researched book, The Making of Modern Tibet. "This book", a review in the Tibetan Review says, "can only be considered a sophisticated presentation of Peking’s version of events. Although a lot of material is included in the book which is often overlooked by pro-Tibetan, and the author has evidently made an attempt to be impartial [!], his Sinocentric and Marxist [views] seem to be so extreme that he is quite unable to master them" (Tibetan Review, July 1989, p. 13) ».
  14. (en) Tibetan Review.

Liens externes[modifier | modifier le code]