1er régiment d'artillerie (France)

1er régiment d’artillerie
Image illustrative de l’article 1er régiment d'artillerie (France)
Insigne régimentaire du 1er RA

Création 1791
Pays Drapeau de la France France
Allégeance Armée française
Branche Armée de terre
Type Régiment
Rôle Artillerie
Effectif 850 militaires
Fait partie de 1re division
Garnison Bourogne
Ancienne dénomination Régiment de La Fère artillerie
Surnom Royal Artillerie
1er RA
Devise "Royal d'abord premier toujours" "Decent Jovis Fulmina Prolem"
Inscriptions
sur l’emblème
Valmy 1792
Friedland 1807
Moskowa 1812
Anvers 1832
Sébastopol 1854-1855
Extrême-Orient 1884-1885
Lorraine 1914
Verdun 1916
Massiges 1917-1918
Gembloux 1940
Anniversaire Sainte Barbe (4 décembre)
Équipement Lance-Roquette Unitaire M270
Mortier de 120 mm
Radars COBRA, SL2A, GA10
Guerres Guerre de Succession d'Autriche
Guerre de Sept Ans
Révolution française
Guerres napoléoniennes
Guerres coloniales
Première Guerre mondiale
Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Algérie
Fourragères Aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918
Décorations Croix de guerre 1914-1918
deux palmes

Croix de guerre 1939-1945
une palme
Médaille de Dunkerque (1940)
Médaille de Gembloux (1940)

Commandant Colonel Matthieu Debas[1]

Le 1er régiment d'artillerie (1er RA) (également appelé 1er régiment d'artillerie à pied) est un régiment d'artillerie de l'Armée de terre française créé sous la Révolution à partir du régiment de La Fère artillerie un régiment français d'Ancien Régime. Il est basé à Bourogne dans le territoire de Belfort depuis 1997 et fait partie de la 1re division.

Dénominations[modifier | modifier le code]

  • 1791 : Devient 1er régiment d'artillerie.
  • 1794 : Dénommé 1er régiment d'artillerie à pied
  • 1815 : Le régiment est dissous
  • 1816 : Création du régiment de La Fère
  • 1820 : Dénommé 1er régiment d'artillerie à pied
  • 1829 : Création du 1er régiment d'artillerie
  • 1854 : Création du 1er régiment d'artillerie à pied
  • 1867 : Devient 1er régiment d'artillerie monté
  • 1872 : Dénommé 1er régiment d'artillerie
  • 1883 : Devient 1er régiment d'artillerie de campagne
  • 1920 : 1er régiment d'artillerie divisionnaire
  • 1946 : 1er régiment d'artillerie

Colonels et chefs de corps[modifier | modifier le code]

  •  : Pierre Abel de Sappel
  •  : Joseph de Quintin
  •  : Colonel Gillot
  •  : Chef de brigade Delpire
  •  : Jacques Alexandre François Allix
  •  : Jacques Alexandre Bernard Law de Lauriston
  •  : Joseph Marie de Pernety
  •  : Jean-Jacques Desvaux
  •  : Augustin Gabriel d'Aboville
  •  : Sylvain Charles Valée
  •  : Pierre Philibert Gerdy
  •  : Armand Joseph Henri Digeon
  •  : Albert Laurent
  •  : Jean-Baptiste Nicolas Schouller
  •  : Louis Thomas Nacquart
  •  : Frédéric Louis Le François
  •  : Charles Émile Pierre Joseph de Laplace
  •  : Joseph Louis Avéros
  •  : Henri Nicolas Raymond Jeannest-Lanoue
  •  : Blaise Jean François Édouard Lapène
  •  : Charles François Amour Constant Rély
  •  : Edmond Fournier
  •  : Alfred de Sévelinges
  •  : Jules Étienne Marie Forgeot
  •  : Henri Lemulier
  •  : Jules Jean Pierre de Vassoigne
  •  : Jean Charles François Soleille
  •  : Pierre Charles Armand Maucourant
  • 1880-1883 : Octave de Bastard d'Estang
  • 1883-1886 : Colonel Duterme
  • 1886-1890 : Colonel Vionnois
  • 1890-1894 : Colonel Castan
  • 1894-1896 : Colonel Ruhlmann
  • 1896-1898 : Colonel Lebon
  • 1898 : Marie Firmin Gabriel Théophile Amourel
  • 1900-1905 : Colonel Thiboudet de Mainbraye
  • 1905-1908 : Colonel Château
  • 1908-1912 : Colonel Pichot
  • 1912-1914 : Colonel Huguet
  • 1914-1916 : Colonel Lequime
  • 1916-1917 : Lieutenant-colonel Crébassol
  • 1917 : Lieutenant-colonel Jacques Maurice Lefébure[2]
  • 1917 : Chef d'escadron Rieder
  • 1918 : Lieutenant-colonel Hermann
  • 1918 : Lieutenant-colonel Maury
  • 1919-1920 : Colonel Malraison
  • 1920-1924 : Colonel de Tristan
  • 1924-1925 : Colonel Errard
  • 1925-1929 : Lieutenant-colonel Cerfon
  • 1929-1931 : Colonel Lenoble
  • 1931-1932 : Colonel Marey-Monge
  • 1932-1935 : Colonel Vauchey
  • 1935-1938 : Colonel Arnaud
  • 1938-1940 : Colonel Debellemaniere
  • 1940 : Lieutenant-colonel Bourquard
  • 1946-1948 : Colonel De Winter
  • 1948-1949 : Colonel Eliet
  • 1949-1951 : Colonel Borgnis-Desbordes
  • 1951-1953 : Colonel Canioni
  • 1953-1955 : Colonel Arnaud
  • 1955-1956 : Colonel Bersihand
  • 1956-1957 : Chef d'escadron Biet
  • 1957-1958 : Chef d'escadron de France
  • 1958-1960 : Chef d'escadron Totth
  • 1960-1962 : Lieutenant-colonel Rivie
  • 1962-1964 : Lieutenant-colonel Laulanie
  • 1964-1966 : Lieutenant-colonel Marechal
  • 1966-1968 : Lieutenant-colonel Dupuy
  • 1968-1970 : Lieutenant-colonel Billet
  • 1970-1972 : Lieutenant-colonel Multon
  • 1972-1974 : Colonel Mathe
  • 1974-1976 : Colonel Verzat
  • 1976-1978 : Colonel Calleja
  • 1978-1980 : Colonel Font
  • 1980-1982 : Colonel Cavaillé
  • 1982-1984 : Roland Guillaume
  • 1984-1986 : Guy Loizeau
  • 1986-1988 : Alain Pedron
  • 1988-1990 : Pierre Dejean
  • 1990-1992 : Lieutenant-colonel Raymond Borgiali
  • 1992-1994 : Lieutenant-colonel André Genot
  • 1994-1996 : Lieutenant-colonel Barnier
  • 1996-1997 : Lieutenant-colonel Douault
  • 1997 : Jean-Pierre Jacob
  • 1997-1999 : Lieutenant-colonel Francis Giraud
  • 1999-2001 : Bernard Guillet
  • 2001-2003 : Lieutenant-colonel Paul Morillon
  • 2003-2005 : Lieutenant-colonel Philippe Mendez
  • 2005-2007 : Colonel Claude
  • 2007-2009 : Colonel Thierry Collognat
  • 2009-2011 : Lieutenant-colonel Jean-Armel Sentis
  • 2011-2013 : Lieutenant-colonel Jacques Duffy
  • 2013-2015 : Lieutenant-colonel Raphaël Bernard
  • 2015- 2017 : Lieutenant-colonel Hubert Ronsin
  • 2017-2019 : Lieutenant-colonel Alexandre Lesueur
  • 2019-2021 : Lieutenant-colonel Alexandre Nortz
  • 2021-2023. : Colonel Arnaud Martin
  • 2023- Colonel Matthieu Debas

Historique[modifier | modifier le code]

Ancien régime[modifier | modifier le code]

Révolution française et Premier Empire[modifier | modifier le code]

De 1792 à 1795, durant les guerres de la Première Coalition, le régiment fait partie de l'armée du Nord. Il participe le 20 septembre 1792 à la bataille de Valmy, et le 6 novembre de la même année à la Bataille de Jemappes.

En 1793, il se trouve à la bataille de Hondschoote, ou à la tête de sa compagnie, le lieutenant en second Drouot emporte une redoute, puis au combat de Bliescastel.

Par décret du 19 pluviôse an II ()[3] créant le 1er régiment d'artillerie à cheval, le régiment prend alors la dénomination de « 1er régiment d'artillerie à pied ».
En 1794, il assiste à la bataille de Fleurus et au siège du fort de l'Écluse

De 1795 à 1797, le régiment est affecté à l'armée de Sambre-et-Meuse puis il rejoint l'armée d'Italie.

De 1798 à 1801, les 3e et 11e compagnies rattachées à l'armée d'Orient embarquent à Gênes et à Civitavecchia à destination de l'Égypte pour participer à la Campagne d'Égypte. Le elles participent à la bataille des Pyramides et le à la bataille d'Aboukir.

La 15e compagnie, et une partie de la 8e, affectées à l'armée de Naples, avaient été faites prisonnières à la capitulation d'Ancône, le . Les éléments engagés dans l'armée du Danube, participent à la bataille de Zurich, tandis que deux autres compagnies, les 1re et 2e, étaient à Saint-Domingue et le reste du régiment était en garnison à Lyon et à Turin.

En 1799 et 1800 le régiment fait la campagne d'Italie et se trouve engagé le dans la bataille de Marengo et revenu à l'armée du Rhin il combat à Hohenlinden.

En 1800, le dépôt du corps était à Douai.

Du au , Turin fut le théâtre d'une révolte militaire.
La garnison se composait du 3e régiment de cavalerie, du 13e régiment de chasseurs à cheval (ex-cavalerie de la légion américaine), de quelques compagnies de sapeurs du génie, et des 6e, 7e, 9e, 16e, 17e, 18e, 19e et 20e compagnies du 1er d'artillerie. L'agitation commença par des réclamations des sapeurs qui n'avaient pas touché de solde depuis trois ans. Le général Delmas, qui commandait à Turin et à qui la réclamation fut portée le 23 messidor an IX () par les sapeurs, sans doute d'une façon inconvenante, en fit séance tenante fusiller quelques-uns. Cet acte de sévérité irréfléchie et excessive causa immédiatement une émotion extraordinaire dans toute la garnison, et fut exploitée par quelques militaires appartenant au 13e chasseurs, qui s'entendirent avec les maîtres d'armes et prévôts des autres corps, et par leur influence déterminèrent une manifestation à laquelle prirent part un certain nombre de canonniers. Ramenés à la raison et à la discipline par leurs officiers et sous-officiers, ces canonniers rentrèrent à la citadelle où les 8 compagnies étaient casernées, et ces compagnies n'en sortirent plus que pour réprimer le désordre qui continuait en ville.
A la lecture du rapport du général Berthier, alors ministre de la Guerre, le Premier Consul s'était emporté et avait signé un arrêté qui cassait le 1er régiment d'artillerie, ordonnait que ses drapeaux fussent envoyés à Paris, incorporait les compagnies de Turin dans d'autres régiments, et renvoyait chez eux les officiers de ces compagnies, sans préjudice des peines qui seraient infligées aux coupables.
L'exécution de ces mesures est confiée au général Piston, commandant territorial, qui ordonne aux 8 compagnies de se rendre au Pont-de-Beauvoisin et y arrive lui-même avec un escadron du 20e de cavalerie. A l'heure dite, et sur le terrain désigné, les compagnies sont en bataille, silencieuses. On leur donne, entre deux bans, lecture de l'arrêté des consuls; elles défilent devant le général et chacune se met à l'instant en route pour la destination qui lui est ordonnée.
Après avoir obéi, le chef de brigade Allix adressait un exposé des faits au Premier Consul, exposé qu'il terminait ainsi : « Le régiment se rappelle avec fierté qu'il a eu l'honneur de vous compter parmi ses officiers, et attend tout de votre justice. Muni de cet exposé et des informations prises au près des autorités locales, le ministre de la Guerre Berthier adressa, un mois plus tard, au Premier consul un nouveau long rapport, indiquant que la mauvaise conduite de 5 compagnies, si tant est qu'elle ait été criminelle, ne peut déshonorer celles qui combattent en Égypte, en Italie, au siège de Porto-Ferrajo (en) et sur la flotte de l'amiral Linois.
Le ministre de la guerre échoua. Le Premier consul ne voulut point se donner un démenti et les mesures prescrites avaient été exécutées. Les drapeaux du 1er régiment d'artillerie étaient à Paris. Parties du Pont-de-Beauvoisin, les compagnies étaient arrivées à la destination qui leur avait été assignée. Le chef de brigade Allix conduisit le reste de son régiment à La Fère, où il arriva le . Peu de temps après il fut remplacé par Lauriston qui était l'un des aides de camp du Premier Consul.
Finalement, cette grosse affaire se termina par la lettre suivante, datée du 4 vendémiaire an X () :

« Le Premier consul, citoyen, rend aux compagnies du 1er régiment d'artillerie qui n'ont pas participé à l'insurrection du Piémont toute la justice qu'elles méritent pour leurs services ainsi que pour la gloire qu'elles ont acquise militairement, et par leur discipline. Il me charge de vous inviter à leur en donner l'assurance. Aussitôt que le régiment sera formé, le Premier consul lui fera lui-même présent d'un drapeau, comme un gage de l'estime particulière du Gouvernement. Je vous salue. Nota : Cette lettre a été expédiée au secrétariat, et signée de la main du ministre. Conforme à l'original. signé GASSENDI. »

Le , un bataillon d'artillerie piémontais est versé dans ses rangs pour compléter le régiment.

Au mois d', le régiment était encore sans drapeau, et le général Drouas qui avait présidé à sa réorganisation intercédait auprès du Premier consul pour que les drapeaux fussent rendus. Les 6e et 7e compagnies furent rappelées de Douai et de Metz, et reprirent leur place au 1er régiment à La Fère. Pendant ce temps les 3e et 11e compagnies qui s'étaient embarquées à Gênes et à Civitavecchia, en , pour se rendre en Égypte, rentraient en France en , et étaient envoyées à Grenoble pour entrer dans la réorganisation du 4e régiment d'artillerie.

Depuis l'année 1805 jusqu'à la fin de l'Empire, le 1er régiment d'artillerie a été partagé entre les armées d'Allemagne et d'Espagne, avec quelques compagnies détachées à la garde de l'embouchure de l'Escaut et des Antilles.

En 1805 durant la troisième Coalition on trouve des éléments du régiment engagés aux batailles d'Ulm et d'Elchingen puis le à la bataille d'Austerlitz.

En 1806-1807 durant la campagne de Prusse et de Pologne des éléments participent le 14 octobre 1806 à la Bataille d'Iéna puis en 1807 aux batailles d'Ostrolenka et de Friedland.

De 1808 à 1814, plusieurs compagnies sont affectées à armée de Portugal, dans le cadre de la guerre d'indépendance espagnole. Elles participent aux batailles et sièges de Medina de Rioseco en 1808, de Saragosse et de Talavera en 1809, de Ciudad-Rodrigo en 1810, de Cadix, de Badajoz en 1811, aux défenses de Ciudad-Rodrigo et de Badajoz, à la bataille des Arapiles en 1812 puis à celles de Vitoria en 1813 et de Toulouse en 1814.
En 1812, les 9e et 12e compagnies sont faites prisonnière dans la capitulation de Badajoz.

Le dépôt du régiment quitte La Fère au commencement de 1808, pour s'établir à Strasbourg, et il reste dans cette place jusqu'à la fin.
La 18e compagnie est prise par les Anglais à Flessingue en 1808.

En 1809, les éléments engagés dans la campagne d'Allemagne et d'Autriche assistent aux batailles d'Essling et de Wagram.

En 1810, la 2e compagnie est faite prisonnière en Guadeloupe.

Les compagnies faites prisonnières sont successivement remplacées par de nouvelles compagnies formées à Strasbourg. Voici quelle était la situation des compagnies au  :

En 1812, une partie du régiment participe à la campagne de Russie et se trouve engagé aux batailles de Polotsk, de Smolensk, de la Moskova, de Krasnoï, de La Bérézina et de Vilna.

Conformément au décret du , le régiment avait été porté à 28 compagnies, comme les autres.

En 1813 dans la campagne d'Allemagne, le régiment assiste aux batailles de Lützen, de Bautzen, de Dresde, de Jüterbog, de Leipzig (du 16 au 19 octobre) et de Hanau.

En 1814 dans la campagne de France, il participe aux batailles de La Rothière et de Paris.
Lors de la première Restauration, les débris du régiment réunis à Strasbourg y sont réorganisés par le général Valée. Le corps est formé sur le pied de 24 compagnies. On y verse trois compagnies du régiment d'artillerie hollandais qui avait pris en 1810 le no 9, 4 compagnies de l'artillerie de la Jeune Garde et quelques hommes de la Vieille Garde .

En 1815 lors de la septième Coalition le régiment se trouve à la défense de Huningue.
Après Waterloo, les compagnies qui avaient fait la campagne de Belgique, et 3 compagnies qui étaient en route pour Vincennes, passèrent la Loire et furent licenciées à Limoges le , par le général Charbonnel. Neuf compagnies restées à Strasbourg et dans les places de l'Alsace, avaient été dissoutes le par le géneral Lepin. Le dépôt qui avait accompagné les 3 compagnies dirigées le sur Vincennes était à Limoges.

De 1816 à 1848[modifier | modifier le code]

Le dépôt et 2 compagnies et demie maintenus sur pied furent envoyés à Bourges, et c'est là que le « 1er régiment d'artillerie à pied nouveau » est formé à la date du , sous l'ancien titre de « régiment de La Fère », et sous le commandement du même chef, le colonel Albert Laurent. Il devait compter 16 compagnies et un cadre de dépôt . Ses rangs furent remplis par l'appel des canonniers volontaires originaires des départements de la Charente-Inférieure, de l'Hérault, des Bouches-du-Rhône, du Jura et de l'Allier.

Quant aux hommes renvoyés dans leurs foyers, les uns rappelés suivant le même principe, servirent à recomposer les autres régiments d'artillerie. L'excédant entra dans la formation des compagnies d'artillerie attachées aux légions d'infanterie départementale, en exécution de la loi du [4].

En 1820, le « régiment de La Fère » prend le nom de « 1er régiment d'artillerie à pied ».

En 1823 une partie du régiment participe à l'expédition d'Espagne et participe au siège de Pampelune.

Le le « 1er régiment d'artillerie à pied » est réorganisé à Rennes, et devient le « 1er régiment d'artillerie mixte ». Il conserve ses 11 premières compagnies, verse 6 compagnies au nouveau 8e régiment d'artillerie mixte », et reçoit en échange les trois premières compagnies du 3e régiment d'artillerie à cheval, et les 14e et 15e compagnies du 6e régiment d'artillerie à pied. Il transforme six de ses compagnies à pied en batteries montées par l'adjonction de détachements du train d'artillerie, et il se trouve alors constitué sur le pied de 3 batteries à cheval[note 1], 6 batteries montées[note 2] et 7 batteries à pied[note 3].

En 1832, dans le cadre de la guerre belgo-néerlandaise , une partie du régiment est au siège d'Anvers

En 1833 , il est réduit à 12 batteries et un cadre de dépôt, et verse 4 batteries au nouveau 13e régiment d'artillerie.

En 1839, une partie du régiment participe au début de la conquête de l'Algérie et participe, en 1840, aux expéditions de Médéa et de Miliana puis en 1844 lors de l'expédition du Maroc à la bataille d'Isly.

Les garnisons parcourues par le 1er régiment d'artillerie depuis sa formation sont : Douai en 1818, Rennes en 1825, Douai en 1830, Vincennes en 1833, Strasbourg en 1837, Bourges en 1842, Toulouse en 1845, Grenoble en 1848 et Metz en 1851.

Second Empire[modifier | modifier le code]

Il était encore à Metz en 1854, lorsqu'il fut atteint par la fâcheuse organisation qui marque cette année. Par des motifs absolument incompréhensibles, les vieilles traditions ont été brisées. La plupart des régiments changèrent de numéros, et le 1er régiment d'artillerie perdit le rang qu'il possédait depuis si longtemps. Il devint le 7e régiment d'artillerie.
Un nouveau régiment est créé de toutes pièces en 1854, toujours sous le no 1, et le titre de régiment à pied. Ce nouveau « 1er régiment d'artillerie à pied » est formé à Vincennes avec 4 batteries du 8e régiment d'artillerie, 4 batteries du 9e régiment d'artillerie, et 4 batteries du 10e régiment d'artillerie.
Dans le cadre de la guerre de Crimée, le régiment participe durant le Siège de Sébastopol à la Bataille de l'Alma en 1854 et à la bataille de Malakoff. Il envoie une portion du régiment à l'expédition de la Baltique qui assiste au siège de Bomarsund.

Ce régiment a occupé successivement les garnisons de Vincennes en 1854, Grenoble en 1857, Alger en 1860, Rennes en 1864, Metz en 1868, et Bourges en 1871.

Ce régiment, devenu en 1866 « 1er régiment d'artillerie de réserve », est mis sur le pied de 12 batteries, 4 batteries à pied et 8 batteries montées.

De 1871 à 1914[modifier | modifier le code]

Par suite du décret du , il est devient le 1er régiment d'artillerie, en conservant son dépôt et 8 de ses batteries. Il cède 2 batteries au 16e régiment d'artillerie de nouvelle formation, et 2 batteries au 18e régiment d'artillerie. Il est complété par l'incorporation des 7e et 8e batteries de l'ex-18e régiment d'artillerie à cheval.

Le , il fait partie de la 8e brigade et cède ses deux batteries à cheval, l'une au 36e, et l'autre au 37e régiment d'artillerie.

Plus tard, de 1884 à 1888, il participe à la conquête du Tonkin en Extrême-Orient, se distinguant à Quin Hon et à Than Hoe.

Portrait d'artilleurs du 1er RAC vers 1906-1914.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Neuf batteries de 75 sont en casernement à Valence et deux à Grenoble.

Affectation : 8e brigade d'artillerie, artillerie de la 16e division d'infanterie.

Composition : trois groupes de neuf batteries de 75 (36 canons). Les quatre groupes ont eu des parcours différents.

Il participe à la bataille de Lorraine en , subit le premier choc de la ruée allemande à Verdun en et prend part aux opérations de Champagne à Massiges de fin 1917 à . Cité deux fois à l'ordre de l'armée, le 1er régiment d'artillerie a perdu 22 officiers, 58 sous-officiers, 48 brigadiers et 459 canonniers.

Le régiment a eu trois citations pour son comportement lors de ce conflit. Il a reçu la fourragère aux couleurs de la croix de guerre 1914-1918.

1914[modifier | modifier le code]

  •  : Départ du régiment de ses casernements de Bourges, débarquement à Charmes. Après plusieurs jours de marche forcée, arrivée devant Sarrebourg. Premiers contacts avec un ennemi retranché, appuyé par une forte artillerie (210 et 280 mm).
  •  : Repli vers La Mortagne.
  • Victoires de Lorraine La Mortagne, bataille de la Woëvre et des Hauts-de-Meuse combats du bois d'Ailly en forêt d'Apremont).
  • au  : Stabilisation du front, installation des batteries dans la région de Clézentaine.
  •  : Embarquement du régiment vers Saint-Mihiel. Les batteries s'installent à cheval sur la Meuse : au sud de Cœur-la-petite, au nord de Mécrin, et sur le plateau de Liouville. Le régiment restera dans ce secteur jusqu'au début de 1916, se battant contre les corps d'armées bavarois. Ce secteur sera le théâtre d'une guerre des tranchées des plus meurtrières.

1915[modifier | modifier le code]

  • Opérations d'avril en Woëvre : Saint-Mihiel

1916[modifier | modifier le code]

  • Relevé du secteur de la forêt d'Apremont aux premiers jours de , le régiment est envoyé au camp de Belrain (Meuse). Le déclenchement de la bataille de Verdun change ses plans.
  • Le , le 2e Groupe est à Douaumont, en appui de la 31e Brigade. Il supportera pendant un mois le choc d'une attaque formidable.

Les 1er et 3e Groupes sont à hauteur du fort de Troyon.

  • Au bout d'un mois, parti au complet, le 2e groupe a perdu la moitié de ses hommes et de ses chevaux
  • De fin mars à juillet : Installation dans le secteur des Eparges, notamment sur la crête des Hures.
  •  : Installation dans le secteur de Tavannes, et au fort de Souville
  • Septembre à novembre : Mise au repos du régiment dans les environs de Nancy.
  • Décembre : Installation dans le secteur de la Somme, à Berny-en Santerre et à Estrées.

1917[modifier | modifier le code]

  • Janvier à mars : Le régiment occupe le secteur du Four de Paris dans la forêt d'Argonne.
  •  : Préparation de l'offensive de Champagne, les batteries sont échelonnées sur la rive droite de la Vesle, au nord du ruisseau de Prosne, dans le secteur des villages de Vez-Tuizy.
  • Le  : le régiment est cité à l'ordre du corps d'armée, à la suite de sa tenue à partir de l'attaque du .
  •  : mort du Lieutenant-colonel Lefébure, chef de corps du régiment.
  • Juillet : Installation dans le secteur de Maison de Champagne - La Main-de-Massiges, où, pendant un an, il remplira des missions ingrates et pénibles. Ce secteur étant constamment agité par des coups de main qu'il faut exécuter ou repousser.

1918[modifier | modifier le code]

  •  : attaque allemande sur Reims et à l'est de cette ville. Le 2e groupe, le plus avancé, est soumis pendant douze heures à des tirs extrêmement violents.
  •  : les batteries sont encore sur leurs positions et aident à la reprise de la Main de Massiges.
  •  : après l'échec de l'attaque allemande, le régiment s'installe près de la ferme d'Ecueil, au sud-ouest de Reims.
  • À partir du , reprise de la guerre de mouvement. Franchissement de la Vesle, puis de la Suippe à Pont-Givard et Amnencourt, enfin de l'Aisne à Vieux-les-Asfeld.
  •  : Appui de la conquête de Hunding-Stellung. Une dizaine de canons sont capturés.
  •  : Après trois mois de poursuite en rase campagne, le régiment, exténué, quitte la bataille pour se reformer près d'Epernay, puis Avenay (Marne).

Citations obtenues durant la Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

  • 2 citations à l'ordre de l'Armée pour le régiment : Il gagnera le droit de porter la fourragère aux couleurs de la Croix de Guerre 1914-1918.
  • 1 citation à l'ordre de la Division pour le 3e Groupe
  • 1 citation à l'ordre du 27e RI pour le 2e Groupe
  • 2 citations à l'ordre du 95e RI pour les 1er et 3e Groupes

Entre-deux-guerres[modifier | modifier le code]

Le régiment est affecté à la 15e Division d'Infanterie et cantonne notamment à Auxonne et à Dijon, sous l’appellation 1er RAD (Régiment d'Artillerie Divisionnaire).

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Insigne d'artillerie.
Insigne d'artillerie.

Rattaché à la 1re Armée et au 4e Corps d'armée.

Composé d'une Batterie Hors-Rang, de trois groupes de 75 et d'une Batterie Divisionnaire Anti-Chars (BDAC) de 75 ou de 47.

Il crée par dédoublement le 1er RALD (Régiment d'Artillerie Lourde Divisionnaire), équipé de canon de 105C et 155C.

1940[modifier | modifier le code]

En mai 1940, au moment de l'offensive allemande, il prend position en Belgique dans la région de Gembloux. Les 14 et , il brise par ses feux une attaque ennemie appuyée par des chars et des avions. Il sera cité à l'ordre de l'armée et décoré de la Croix de Guerre 1939-1945 à cette occasion.

De 1945 à nos jours[modifier | modifier le code]

Garde d'honneur du 1er régiment d'artillerie à Varsovie lors du Jour des forces armées polonaises en 2007.

Le , le 1er régiment d'artillerie est reconstitué à partir du 65e RAA. Il s'installe d'abord à Reutlingen en zone d'occupation française en Allemagne en puis en à Mulhouse.

De 1955 à 1962, il participe aux opérations de maintien de l'ordre au Maroc puis en Algérie, à Bouhmama, dans la région de Khenchela dans les Aurès.

Il agira principalement comme bataillon d'infanterie, sous le nom de I/1 RA. Il y sera adjoint une batterie d'artillerie, équipée en obusier de 155 mm M1. La 1re batterie formera notamment le commando de chasse « V33 ».

Arrivé en fin de séjour, le régiment s’installe à Nevers, quartier Pittié, pour devenir le Régiment d’Artillerie divisionnaire de la 7e division blindée. En , il est transféré au quartier Pajol à Montbéliard où il passe du canon de 155 F3 au 155 AU F1. Il participe à l'intervention française en ex-Yougoslavie, avec ses AU-F1.

Le , le 74e régiment d'artillerie reprend les traditions et le numéro du 1er RA permettant ainsi de conserver sa devise « Royal d'abord, premier toujours ». Stationné au quartier Ailleret à Bourogne, commune du Territoire de Belfort, auparavant équipé de 24 M270, il était équipé depuis 2014 de 13 lance-roquette unitaire, une version mise à jour du M270. Celui-ci est déployé pour la première fois en au Mali au cours de l'opération Barkhane[5].

Traditions[modifier | modifier le code]

Faits d'armes inscrits sur l'étendard[modifier | modifier le code]

Les batailles d'Ancien Régime ne figurant pas à l'inscription, seules les victoires d'après Révolution sont répertoriées. Il porte, cousues en lettres d'or dans ses plis, les inscriptions suivantes[6]:

Fourragère aux couleurs du ruban de la croix de guerre 1914-1918

Devise[modifier | modifier le code]

Ses devises sont « Royal d'abord, Premier toujours », reprise au 1er régiment de dragons à sa dissolution en 1997, et « Decent jovis fulmina prolem » (Les foudres de Jupiter protègent nos enfants)[7].

Décorations[modifier | modifier le code]

Sa cravate est décorée de la Croix de guerre 1914-1918 avec deux citations à l'ordre de l'armée et de la Croix de guerre 1939-1945 avec une citation à l'ordre de l'armée.

Il porte la fourragère aux couleurs du ruban de la Croix de guerre 1914-1918.

Marraine du régiment[modifier | modifier le code]

Le 1er RA a pour marraine[8] la chanteuse SHY'M.

Fête du régiment[modifier | modifier le code]

La fête du 1er RA est à sa date anniversaire, le .

La Sainte Barbe, sainte patronne des artilleurs et fêtée le , est également une date importante.

Chant du régiment[modifier | modifier le code]

I

Artilleur du Royal souviens-toi dans ton âme,

De ton histoire qui résonne et t’enflamme,

Valmy, Friedland, ces campagnes d’honneur,

Résonnent avec nos trois couleurs. } Bis

II

L’Empereur dans nos rangs, a servi la patrie,

Nous couvrit de fierté en Russie,

Nous versâmes le sang pour la gloire,

Qui résonne sur notre Etendard. } Bis

III

De 14 à 18, nos anciens valeureux,

Sur les fronts de Champagne, glorieux,

De Massiges à Gembloux, les canons du Régiment

Résonnent hardis et vaillamment. } Bis

IV

Artilleurs au Royal, telle est notre fierté,

Notre foudre devant elle dévastera,

Artilleurs au Royal, nous serons les premiers,

Ce cri résonne des fusiliers du Roi. } Bis

V

Aujourd’hui notre fierté sert l’idéal,

L’Etendard au lys nous planterons,

Aux confins de la terre si Sainte Barbe nous prions,

Pour que résonne le canon du Royal. } Bis

Composé par le Lieutenant Armand COTTIN

Le régiment aujourd'hui[modifier | modifier le code]

Le régiment occupe le quartier Ailleret au sein du terrain militaire des Fougerais sur le territoire de la commune de Bourogne.

Il est subordonné à la 1re division de Besançon depuis 2016. Il peut être engagé dans sa totalité contre un ennemi conventionnel puissant, en Europe ou ailleurs, ou participer sous forme de module de dimension variable à des actions de reconquête de souveraineté, de maintien de la paix ou à des actions humanitaires partout dans le monde.

Son soutien est assuré par le groupement de soutien de la base de défense de Belfort.

Composition[modifier | modifier le code]

  • 1re Batterie : DLOC, Lance roquettes unitaire et Mortier 120 mm, Radar COBRA et SL2A (couleur bleu). Devise: « Batterie Première, batterie La Fere » « Debellare Superbos, Parcere Subjectis »
  • 2e Batterie  : DLOC, Lance roquettes unitaire et Mortier 120 mm, Radar COBRA et SL2A (couleur rouge).
  • 3e Batterie  : DLOC, Lance roquettes unitaire et Mortier 120 mm, Radar COBRA et SL2A(couleur vert). Devise : « In hoc signo vinces »
  • 4e Batterie  : DLOC, Lance roquettes unitaire et Mortier 120 mm, Radar COBRA et SL2A (couleur bleu clair).
  • 6e Batterie : DLOC-DAP, centre de formation, détachements de liaison (couleur noir).
  • 5e Batterie : Réserve (couleur rouge et bleu).
  • Batterie de Maintenance (couleur gris).
  • Batterie de commandement et de logistique (couleur blanc et gris).

Matériels[modifier | modifier le code]

Défilé de M270 en 2015.

Personnalités ayant servi au 1er RA[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. batteries à cheval : tout le monde est à cheval
  2. batteries montées : conducteurs à cheval et servants à pied.
  3. batteries à pied : tout le monde est à pied
Références
  1. « Passation de commandement au 1er régiment d’artillerie », sur www.estrepublicain.fr, (consulté le ).
  2. Jacques Maurice LEFEBURE Mort pour la France le 22-06-1917, il a donné son nom au PC de l'État-Major
  3. Décret de la Convention nationale, du 19e jour de pluviôse, an second de la République française, une & indivisible, relatif à l'organisation des régimens d'artillerie légère
  4. Compagnie départementale (4 R 39-45)
  5. Laurent Lagneau, « Mali/Barkhane : Premier déploiement opérationnel du Lance-roquettes unitaire », sur opex360.com, (consulté le ).
  6. Décision no 12350/SGA/DPMA/SHD/DAT du 14 septembre 2007 relative aux inscriptions de noms de batailles sur les drapeaux et étendards des corps de troupe de l'armée de terre, du service de santé des armées et du service des essences des armées, Bulletin officiel des armées, no 27, 9 novembre 2007
  7. Liste de devises militaires françaises
  8. « Shy'm, la marraine du 1er Régiment d'Artillerie », sur Paris Match, .
  9. SL2A, un système acoustique de protection pour la localisation de tirs hostiles

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]