Épidémie de peste de San Francisco

Épidémie de peste de San Francisco
Tract montrant le Dr Kinyoun en train de se faire vacciner par un Chinois sous les ordres d'un juge, paru dans un journal chinois de Chinatown en juin 1900.
Maladie
Agent infectieux
Origine
Quartier de Chinatown
Localisation
Date d'arrivée
1900
Date de fin
1904
Bilan
Cas confirmés
121
Morts
119

L'épidémie de peste de San Francisco a eu lieu entre 1900 et 1904. Elle a été déclenchée dans le quartier de Chinatown probablement par l'arrivée du navire Australia qui accosta dans le port de San Francisco en 1900 en amenant avec lui des rats infestés par la peste de Chine. C'est la première épidémie de peste à frapper le continent nord-américain.

Contexte[modifier | modifier le code]

L'épidémie avait commencé en Chine en 1855, et avait tué 15 millions de personnes, principalement en Inde. En 1894, la peste atteint Hong Kong, port important dans le commerce entre la Chine et les États-Unis[1].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Le gouverneur de Californie Henry Gage.

En , le S S Australia, un quatre mats, arrive dans le port de San Francisco[2]. Le , le corps d'un Chinois est découvert au pied du Globe Hotel[3]. L'autopsie montre des bubons sous la langue, suggérant une peste bubonique. Ce cas a été confirmé comme étant le premier sur le sol des Etats-Unis[4] ; cependant la cause exacte de l'entrée de l'épidémie n'est pas connue avec certitude[3].

Le maire de San Francisco place rapidement le secteur de Chinatown sous cordon sanitaire[4].

Le gouverneur de Californie Henry Gage commence par affirmer qu'il n'y avait pas d'épidémie, et tarde à ordonner une quarantaine. Il craignait que son annonce entraîne de lourdes conséquences économiques[5].

Conséquences[modifier | modifier le code]

Rue de Chinatown en 1906.

Entre 1900 et 1904, 121 cas ont été identifiés, et 119 morts ont été imputés à l'épidémie[6].

Le foyer de peste s'est étendu en tache d'huile sur une grande partie de l'Ouest des États-Unis[7].

En 1906 le tremblement de terre qui a provoqué la destruction des immeubles a conduit les rats à chercher de nouveaux abris. Les deux années suivantes ont été propices à la propagation de l'épidémie. En 1907 de nouveaux cas ont été répertoriés, et les autorités ont alors lancé une campagne de dératisation en offrant une récompense pour la capture des rongeurs. Une campagne similaire avait montré son efficacité à La Nouvelle-Orléans. L'épidémie a été stoppée en 1909[8].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) When Germs Travel: Six Major Epidemics That Have Invaded America and the Fears They Have Unleashed, Knopf Doubleday Publishing, 2009.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « When Bubonic Plague Came to Chinatown », sur The American Journal of Tropical Medicine and Hygiene [PDF]
  2. Chase, Marilyn (2004). The Barbary Plague: The Black Death in Victorian San Francisco. Random House Digital. (ISBN 0375757082).
  3. a et b (en) Plague in the Continental United States, 1900-76 [PDF]
  4. a et b (en) https://www.niaid.nih.gov/about/joseph-kinyoun-indispensable-man-plague-san-francisco
  5. Mark Skubik, Public health politics and the San Francisco Plague Epidemic of 1900-1904, thesis summary, Département d'histoire, université d'état de San Jose, 2002
  6. Risse, Guenter B. (2012). Plague, fear, and politics in San Francisco's Chinatown. Baltimore: The Johns Hopkins University Press. pp. 277–298. (ISBN 978-1-4214-0510-0).
  7. Mollaret, Henri, « Le cas de la peste », Annales de Démographie Historique, Persée, vol. 1989, no 1,‎ , p. 101–110 (DOI 10.3406/adh.1989.1733, lire en ligne, consulté le ).
  8. « A Science Odyssey : People and Discoveries : Bubonic plague hits San Francisco », sur pbs.org (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]