Énergie en république du Congo

Le secteur de l'énergie en République du Congo (ou Congo-Brazzaville) est caractérisé par une production assez importante d'hydrocarbures, presque entièrement en mer.

En 2019, 94 % du pétrole brut produit au Congo a été exporté. Les 6 % restants ont été raffinés, dont 46 % ont été exportés.

La consommation d'énergie primaire par habitant de la République du Congo est faible : 32 % de la moyenne mondiale.

L'électricité représente seulement 7 % de la consommation finale d'énergie en 2019. Elle est produite à 76,8 % par les centrales thermiques, à partir de gaz naturel (71,8 %) ou de pétrole (5 %) ; l'hydroélectricité fournit les 23,2 % restants.

Production d'énergie primaire[modifier | modifier le code]

La production d'énergie primaire de la République du Congo s'élevait en 2019 à 845 PJ, en progression de 131 % depuis 1990, répartie en 87,5 % de pétrole, 8,0 % de biomasse, 4,1 % de gaz naturel et 0,4 % d'hydroélectricité[1].

Secteur pétrolier et gazier amont[modifier | modifier le code]

Pétrole[modifier | modifier le code]

BGR (Agence fédérale allemande pour les sciences de la Terre et les matières premières) estime les réserves prouvées de pétrole de la République du Congo à 395 Mt (millions de tonnes) fin 2020, loin derrière la Libye (6 580 Mt), le Nigeria (5 019 Mt) ou l'Angola (1 050 Mt), mais supérieures à celles du Gabon (272 Mt). Ces réserves représentent 25 années de production au rythme de 2020 (15,8 Mt). Les ressources potentielles supplémentaires sont estimées à 519 Mt[2].

Bien qu'assez peu étendu, le domaine maritime de la République du Congo offre des ressources pétrolières importantes. Elles ont fait l'objet de nombreux appels d'offres pour attribuer les concessions à des compagnies pétrolières, se déplaçant peu à peu vers les eaux plus profondes[3].

La production de pétrole brut s'établit en 2021 à 14 Mt, ce qui fait du pays le troisième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne, très loin après le Nigeria (77,9 Mt) et l'Angola (56,6 Mt)[4].

En 2019, 94 % du pétrole brut produit au Congo a été exporté. Les 6 % restants ont été raffinés, dont 46 % ont été exportés ; les importations de produits pétroliers ont couvert 41 % de la consommation intérieure[1].

Le complexe de Moho-Bilondo, situé en mer sous plus de 600 m d'eau, est le plus grand gisement du pays. Le gisement a été découvert en 1995, une première phase a été mise en production en 2008[5]. Le pic de production a été franchi en 2018, à plus de 140 000 b/j, soit presque la moitié de la production du pays à cette date. TotalEnergies est l'opération du gisement[6].

Gaz naturel[modifier | modifier le code]

Les réserves prouvées de gaz naturel de la République du Congo étaient estimées par le BGR à 284 Gm3 (milliards de m3) fin 2020, loin derrière le Nigeria 5 848 Gm3 ou l'Algérie (2 279 Gm3), mais au même niveau que l'Angola 301 Gm3. Elles représentent 710 années de production au rythme de 2020 (0,4 Gm3). Les réserves potentielles supplémentaires étaient estimées à 350 Gm3[2].

Secteur pétrolier aval[modifier | modifier le code]

Le pays possède une raffinerie de pétrole (CORAF : Congolaise de Raffinage), située à Pointe-Noire. C'est une petite installation, d'une capacité de 21 000 b/j. Un accord a été signé en 2020 avec des investisseurs chinois, qui doivent construire, également à Pointe-Noire, une nouvelle raffinerie d'une capacité cinq fois plus grande. Cela dépasse largement la consommation de carburants du pays, l'objectif étant de produire du carburant vendu dans les pays voisins[7].

Consommation d'énergie[modifier | modifier le code]

Consommation d'énergie primaire[modifier | modifier le code]

La consommation intérieure d'énergie primaire de la République du Congo s'élevait en 2019 à 135,5 PJ, en progression de 311 % depuis 1990, répartie en 50 % de biomasse, 25,5 % de gaz naturel, 22,3 % de pétrole et 2,2 % d'hydroélectricité[1].

La consommation d'énergie primaire par habitant de la République du Congo s'élevait en 2019 à 25,2 GJ, soit seulement 32 % de la moyenne mondiale : 79,1 GJ et 92 % de la moyenne de l'Afrique : 27,4 GJ ; celle de la République démocratique du Congo était de 14,6 GJ, celle de la France de 150,5 GJ, celle de la Chine de 101,5 GJ et celle des États-Unis de 282 GJ[8].

Consommation finale d'énergie[modifier | modifier le code]

La consommation finale d'énergie de la République du Congo s'élevait en 2019 à 82,2 PJ, répartie en 66,4 % de biomasse, 26,7 % de produits pétroliers et 7,0 % d'électricité. Le secteur résidentiel consommait 58,7 % de cette énergie, les transports 22,4 %, le secteur tertiaire 14,1 %, l'industrie 3,8 % et les usages non énergétiques (chimie) 1 %[1].

Secteur de l'électricité[modifier | modifier le code]

Production d'électricité[modifier | modifier le code]

Selon l'AIE, la République du Congo a produit 3,65 TWh en 2019, en progression de 641 % depuis 1990. Les centrales thermiques produisent 76,8 % de cette électricité, à partir de gaz naturel (71,8 %) ou de pétrole (5 %) ; 23,2 % de l'électricité provient des barrages hydroélectriques et 0,03 % du solaire photovoltaïque[9].

Centrales thermiques[modifier | modifier le code]

Deux importantes centrales thermiques à gaz naturel ont été mises en service à proximité de Pointe-Noire au cours des années 2000, et leur capacité a été accrue depuis. Elles sont cogérées par l'État et la compagnie pétrolière Eni, cette dernière les approvisionnant en gaz. Il s'agit de gaz associé provenant de gisements de pétrole[10].

Hydroélectricité[modifier | modifier le code]

Selon l'International Hydropower Association (IHA), la puissance installée des centrales hydroélectriques de la République du Congo s'élevait à 218 MW fin 2021, soit 0,6 % du total africain, au 24e rang en Afrique, loin derrière l'Éthiopie (4 074 MW)[11].

Le barrage de Moukoukoulou (74 MW), inauguré en 1979 sur la rivière Bouenza, a été réhabilité en 2007[12].

Le barrage d'Imboulou (120 MW), construit de 2005 à 2011 sur la rivière Léfini, affluent du Congo, à environ 220 km au nord-est de Brazzaville, a été financé à 85 % par la Chine[13].

En mai 2017 est inauguré le barrage de Liouesso (19,2 MW), à plus de 800 km au nord de Brazzaville, construit par China Gezhouba Group et financé par la Chine. C'est le troisième barrage de ce type construit au Congo avec l'appui de la coopération chinoise, après ceux de Moukoukoulou (74 MW) et d'Imboulou (120 MW)[14].

Le projet d’un barrage dans les gorges de Sounda a été évoqué en 1888 avant d’être remis à l’ordre du jour en 1952. Les autorités espéraient alors y produire 1 000 MW d’électricité. En 2017, une nouvelle étude de faisabilité, réalisée par la Société financière internationale, filiale de la Banque mondiale, a revu la capacité de l’infrastructure entre 450 et 500 MW. En 2019, la compagnie chinoise China Railways 20 propose de construire la centrale hydroélectrique de Sounda, avec une capacité de 600 MW[15].

Le projet de barrage de Chollet (600 MW), sur la rivière Dja/Ngoko, à cheval sur la frontière entre le Cameroun et le département congolais de la Sangha, au nord du pays, a fait l'objet d'un protocole d’accord signé le 28 octobre 2010 à Brazzaville, entre les deux pays, qui ont mis en place en mars 2015 un comité de pilotage binational pour organiser le projet, prévoyant le démarrage des travaux de construction fin 2018. Ce projet pourrait constituer la fondation de l’interconnexion électrique entre les deux États et éventuellement avec d’autres États voisins dans le cadre des Accords du Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC)[16]. En septembre 2021, le projet est toujours en attente faute de financement, bien que le constructeur ait été choisi le 24 juin 2021 : China Gezhouba Group Company[17].

Réseaux électriques[modifier | modifier le code]

En 2019, le taux de pertes en ligne atteignait 44,7 %, si bien que ces pertes étaient supérieures à la consommation finale d'électricité[9].

Consommation d'électricité[modifier | modifier le code]

Selon l'Agence internationale de l'énergie, la consommation moyenne par habitant s'élève à (374 kWh), soit 11,5 % de la moyenne mondiale (3 265 kWh) et 66,8 % de celle de l'Afrique (560 kWh)[8].

En 2019, la consommation d'électricité en République du Congo s'élevait à 1,60 TWh, dont 44,5 % pour le secteur résidentiel, 49 % pour le secteur tertiaire et 6,5 % pour l'industrie[9].

Selon les statistiques de la Banque mondiale, 48 % de la population dispose d'un accès à l'électricité en 2021, un taux en augmentation régulière (34 % en 2005)[18].

Impact environnemental[modifier | modifier le code]

Selon l'AIE, les émissions de CO2 liées à l'énergie par habitant s'élèvent à 0,68 tonne en 2019 en République du Congo, soit seulement 15,5 % de la moyenne mondiale : 4,39 tonnes et 70 % de la moyenne africaine : 0,97 tonne[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d (en) Energy Statistics Data Browser - Congo : Balances 2019, Agence internationale de l'énergie, octobre 2021.
  2. a et b (de) Agence fédérale pour les sciences de la Terre et les matières premières, BGR Energiestudie 2021 - Daten und Entwicklungen der deutschen und globalen Energieversorgung [« Données et évolutions de l'approvisionnement allemand et mondial »], , 175 p. (lire en ligne [PDF]), p.67 et 84.
  3. « Congo (Brazzaville): Republic of the Congo launches oil exploration licensing round », sur www.energy-pedia.com (consulté le )
  4. (en) BP Statistical Review of World Energy 2022 - 71st edition (pages 15), [PDF], BP, .
  5. (en-US) « Moho-Bilondo Ultra-Deepwater Oil Field, Congo », sur Offshore Technology (consulté le )
  6. (en-US) « Moho-Bilondo Conventional Oil Field, Congo Republic », sur Offshore Technology, (consulté le )
  7. « Afrique économie - Congo-Brazzaville: bientôt une deuxième raffinerie à Pointe Noire », sur RFI, (consulté le )
  8. a b et c (en) Agence internationale de l'énergie (AIE - en anglais : International Energy Agency - IEA), Key World Energy Statistics 2021 (pages 60-69), septembre 2021, [PDF].
  9. a b et c (en) Statistics Data Browser : United Republic of Tanzania - Electricity 2019, Agence internationale de l'énergie, octobre 2021.
  10. « Pointe-Noire : Signature du contrat d’exploitation de la Centrale électrique à gaz de Djéno(CED) | adiac-congo.com : toute l'actualité du Bassin du Congo », sur adiac.netisse.eu (consulté le )
  11. (en) [PDF] 2022 Hydropower Status Report (p.  30-33, 46-47), Association internationale de l'hydroélectricité (IHA), juin 2022.
  12. Moukoukoulou retrouve du jus, Jeune Afrique, 9 mai 2007.
  13. Congo-Brazzaville : le barrage hydroélectrique d’Imboulou, RFI, 12 mai 2011.
  14. Congo : inauguration d'un barrage construit avec l'aide de la Chine, 30 mai 2017.
  15. Congo-Brazzaville : la China Railways 20 propose de construire le barrage de Sounda (600 MW), agenceecofin.com, 9 avril 2019.
  16. Électricité : le Congo et le Cameroun s'engagent pour le Barrage de Chollet, Agence d'information d'Afrique centrale (ADIAC), 7 mars 2015.
  17. Barrage de Chollet : la non-mobilisation des fonds congolais plombe le projet hydroélectrique depuis quatre ans, investiraucameroun.com, 23 septembre 2021.
  18. « Access to electricity (% of population) - Congo, Rep. | Data », sur data.worldbank.org (consulté le )