Émile Chénon

Émile Chénon
Portrait d'Émile Chénon en professeur de droit,
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Paul Philippe Joseph Émile Chénon, né le à Nevers[1] (Nièvre) et mort le à Paris 7e[2], est un historien et archéologue français.

Spécialisé dans l'histoire du droit et des institutions, il s'intéresse aussi à l'histoire locale du Berry.

Biographie[modifier | modifier le code]

Émile Chénon est issu d'une famille de notables de la région de Châteaumeillant (Cher). Juste avant la Révolution, son arrière-grand-père, Étienne-Luc Chénon, avait acquis la baronnie de Saint-Jeanvrin (Cher), issue du démembrement du comté de Châteaumeillant et, par mariage, hérité du domaine d'Acre, à Néret. Son père, Étienne Paul Jean Baptiste Arthur Chénon, était avocat général. Lui-même a habité le château d'Acre, à Néret, quand il n'était pas à Paris.

Né à Nevers, où son père était alors substitut du procureur impérial, Émile Chénon fait toutes ses études secondaires à Bourges car son père y est nommé en 1862 substitut du procureur général, puis promu sur place avocat général. Il est élève de l'École polytechnique (promotion X 1875). Il est en deuxième année de l'École polytechnique quand il publie la Notice historique sur Châteaumeillant dans le 8e volume des Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre. À peine nommé sous-lieutenant au 37e d'artillerie de Bourges, il démissionne puis commence en automne 1878 des études de droit. Il obtient le doctorat en droit le et est agrégé de droit l'année suivante. Il devient professeur de droit à la faculté de Rennes pendant dix ans, et ensuite à Paris.

Émile Chénon est membre de la Société des antiquaires du Centre depuis 1877, et membre résidant de la Société des antiquaires de France depuis 1909, trésorier de cette société pendant une partie de la Première Guerre mondiale et vice-président très peu avant sa mort.

En 1913, il prend part à la fondation de la Société d'histoire du droit.

L’Académie française lui décerne le prix Juteau-Duvigneaux en 1917.

Il meurt le à Paris et est inhumé à Néret (Indre).

Publications[modifier | modifier le code]

Il est auteur de nombreux livres et près de 200 articles. Ses publications concernent principalement deux domaines : d'une part, l'histoire du droit (romain et français) et des institutions ; d'autre part, l'histoire et l'archéologie de la région du sud du Berry d'où vient sa famille paternelle, et particulièrement des cantons de Châteaumeillant (Cher) et de Sainte-Sévère-sur-Indre (Indre). Il publie notamment une Histoire de Sainte Sévère et une Histoire de Châteaumeillant, ainsi qu'une Histoire de Vicq-sur-Aubois, c'est-à-dire de Vicq-Exemplet. Il considère que droit et histoire sont étroitement liés. Sa recommandation est : « Le droit éclaire l'histoire et l'histoire éclaire le droit ; tout historien devrait être jurisconsulte, tout jurisconsulte devrait être historien. »

Il a travaillé à ses deux ouvrages principaux, Histoire générale du droit français public et privé des origines à 1815 et Histoire de Châteaumeillant, durant toute sa vie. Du premier, il n'a achevé et fait paraître que le premier volume, le deuxième a été édité par François Olivier-Martin. Quant au second, le premier volume a publié pour la première fois en 1940, et le deuxième en 2008.

Émile Chénon a publié à la fois comme juriste et comme historien.

Travaux juridiques[modifier | modifier le code]

  • Droit romain : le tribunal des centumvirs. Droit français : les démembrements de la propriété foncière avant et après la révolution : Thèse de doctorat, Paris, Larose et Forcel, (lire en ligne).
  • Étude sur l'histoire des alleux en France avec une carte des pays allodiaux, Paris, Larose et Forcel, , xi+246 (lire en ligne).
  • Histoire générale du droit français public et privé des origines à 1815, Paris, Recueil Sirey, 1926-1929, 2 volumes 953 p. et xiii+575 (lire en ligne)
Le deuxième volume a été publié par les soins de François Olivier-Martin.
  • Le rôle social de l'église, Paris, Bloud et Gay, , 559 p. (lire en ligne).
  • Les Jours de Berry au Parlement de Paris de 1255 à 1328, Bar-le-Duc, Imprimerie Contant-Laguerre, , 395 p..

Travaux historiques[modifier | modifier le code]

Émile Chénon a publié un grand nombre d'articles dans des journaux spécialisés. Rien que les Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre contiennent 74 articles d'Émile Chénon, dont certains font plus de cent pages, et sont en fait des versions plus ou moins élaborées de certains passages de ses livres.

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Histoire de Châteaumeillant. Tome 1 : Avec une introduction d'Eugène Hubert, Paris, Le Livre d'Histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », , xvi+341 (ISBN 2-84373-854-7).
  • Histoire de Châteaumeillant. Tome 2, Paris, Librairie Éditeur Guénégaud, , 167 p. (ISBN 978-2-85023-138-4).
Le tome 1 est une reproduction en fac-similé d'un livre paru sous le même titre en 1940, imprimé par Démenois, Châteaumeillant, suivi d'une réimpression en 1948. Le livre lui-même est un manuscrit terminé par Émile Chénon avant sa mort, mais qui n'avait pas été imprimé.
Le tome 2 est édité par Jean Leproux. Celui-ci a découvert le texte du deuxième volume dans les Archives départementales de l'Indre, mais sous forme d'environ 200 fiches en sténographie, selon la méthode Duployé maintenant tombée en désuétude, et transcrits en texte clair par Charles Ramade, professeur de sténographie retraité.
  • Notes archéologiques sur Châteaumeillant et ses environs, Bourges, Imprimerie Tardy-Figelet, , 144 p..
  • Notice historique sur Châteaumeillant depuis ses origines jusqu'à la Révolution, Paris/Autremencourt, Le Livre d'Histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », , 234 p. (ISBN 2-84178-072-4).
Ce livre est une première version de l'Histoire de Châteaumeillant. Publié par l'Imprimerie de E. Pigelet à Bourges en 1878, il est initialement paru sous le titre « Notice historique sur Châteaumeillant », dans Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre, vol. 7, , p. 1-234.
  • Histoire de Sainte-Sévère-en-Berry, Office d'édition du livre d'histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », , xii+313 (ISSN 0993-7129).
  • Les environs de Sainte-Sévère-en-Berry, Office d'édition du livre d'histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », , xii+248 (ISSN 0993-7129).
Reproductions en fac-similé de la première partie et de la deuxième partie de l'édition de Paris : L. Larose et Forcel, 1888 parue sous le titre : Histoire de Sainte-Sévère-en-Berry.
  • Histoire de la paroisse et de la seigneurie de Montlevic en Bas-Berry, Châteauroux, Imprimerie Centrale, , 228 p..
  • Histoire de la paroisse de Vic-sur-Aubois et du prieuré de Bois-l'Abbé en Bas-Berry, Paris/Autremencourt, Le Livre d'Histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », , i+202 (ISBN 978-2-84178-072-3 et 2-84178-072-4, ISSN 0993-7129).
Reproduction en fac-similé d'édition originale du livre édité par Imprimerie Contant-Laguerre de Bar-le-Duc et paru en 1922.
  • Les Voies romaines du Berry, Bar-le-Duc, Imprimerie Contant-Laguerre, , 116 p..

Articles[modifier | modifier le code]

Tous les documents ci-dessous sont parus dans le périodique Mémoires de la Société des Antiquaires du Centre[3].

Trois études historiques sur le Berry religieux au Moyen Âge[modifier | modifier le code]
Soixante-six notes archéologiques et historiques sur le Bas-Berry[modifier | modifier le code]

Les deux premières séries (comprenant les notes 1 à 12) s'intitulent simplement « Notes archéologiques sur le Bas-Berry »; ensuite les séries prennent le nom plus général de « Notes archéologiques et historiques sur le Bas-Berry ».

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Élèves[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Le musée archéologique de Châteaumeillant (Musée Émile-Chénon) porte son nom. Une école primaire publique de Sainte-Sévère porte le nom d'Émile Chénon.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de naissance no 215, vue 675/1308.
  2. Acte de décès (avec date et erreur sur le lieu de naissance) à Paris 7e, n° 679, vue 8/31.
  3. Ouvrages disponibles en version numérisée sur gallica.
  4. Jean Gaudemet, « Éloge funèbre de Gabriel Le Bras (1891-1970) », in : École pratique des hautes études, section des sciences religieuses, annuaire 1970-1971, tome 78, pp. 67-81 ([PDF] en ligne).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Eugène Hubert, « Préface », dans Émile Chénon, Histoire de Châteaumeillant . Tome 1, Le Livre d'Histoire, coll. « Monographies des villes et villages de France », (ISBN 2843738547), iii-xvi
  • Jean Hubert, « Émile Chénon (1857-1927) », Les Amis de Montluçon. Bulletin régional, nos 6 et 7,‎ , p. 56-58
  • François Olivier-Martin, « Émile Chénon (1857-1927) », Revue historique du droit français et étranger, Éditions Sirey, 4e série,‎ huitième année, 1929, p. 403-423 (lire en ligne)
  • Georges Huard, « Notice nécrologique sur M. Émile Chénon », Bulletin de la Société des Antiquaires de France,‎ , p. 227-245 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]