Élections législatives hongroises de 2002

Élections législatives hongroises de 2002
386 députés de l'Assemblée nationale
(Majorité absolue : 194 députés)
et
Type d’élection Élection législative
Corps électoral et résultats
Inscrits 8 061 101
Votants au 1er tour 5 685 655
70,53 % en augmentation 14,3
Votes exprimés au 1er tour 5 616 750
Blancs et nuls au 1er tour 68 905
Votants au 2d tour 4 423 806
73,51 %
Votes exprimés au 2d tour 4 395 458
Blancs et nuls au 2d tour 28 348
MSZP – Péter Medgyessy
Voix 2 361 997
42,05 %
en augmentation 9,1
Députés élus 178 en augmentation 44
Fidesz-MDF – Viktor Orbán
Voix 2 306 763
41,07 %
en augmentation 8,8
Députés élus 188 en augmentation 23
SZDSZ – Gábor Kuncze
Voix 313 084
5,57 %
en diminution 2
Députés élus 20 en diminution 4
Carte des résultats
Carte
Représentation de l'Assemblée élue
Diagramme
Premier ministre
Sortant Élu
Viktor Orbán
Fidesz-MPP
Péter Medgyessy
MSZP

Les élections législatives hongroises de 2002 (en hongrois : 2002-es magyarországi országgyűlési választás) se tiennent les dimanches et , afin d'élire les 386 députés de la 4e législature de l'Assemblée nationale pour un mandat de quatre ans.

Marqué par une nette hausse de la participation, ce scrutin voit une nouvelle victoire en voix du MSZP, mais une victoire en sièges pour l'alliance entre le Fidesz-MPP du Premier ministre Viktor Orbán et le MDF. Seule la SZDSZ ayant également obtenu une représentation parlementaire, le chef de file socialiste Péter Medgyessy succède à Orbán à la tête d'un gouvernement de coalition.

Contexte[modifier | modifier le code]

Lors des élections législatives de 1998, le Parti socialiste hongrois (MSZP) au pouvoir du Premier ministre Gyula Horn obtient le plus grand nombre de voix, mais est distancé en sièges par le Fidesz-Parti civique hongrois (Fidesz-MPP) de Viktor Orbán qui profite d'accords de désistement avec le Forum démocrate hongrois (MDF). Orbán accède par la suite au pouvoir après avoir constitué un gouvernement de coalition entre le Fidesz-MPP, le MDF et le Parti indépendant des petits propriétaires (FKGP).

Le , l'ancien ministre Ferenc Mádl est élu pour cinq ans président de la République par l'Assemblée nationale, succédant à Árpád Göncz.

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

L'Assemblée nationale (Országgyűlés) est le Parlement monocaméral de la république de Hongrie. Elle se compose de 386 députés, élus pour une législature de quatre ans au suffrage universel direct selon un mode de scrutin mixte :

Pour que le résultat d'une circonscription (uninominale ou plurinominale) soit validé, le taux de participation doit atteindre 50 % des inscrits. Dans le cas contraire, un second tour est convoqué et ce quorum tombe à 25 % des inscrits. Seuls les partis ayant reçu au moins 5 % des suffrages exprimés au niveau national bénéficient de la répartition des sièges de comitat et de compensation.

Les sièges de compensation sont répartis en additionnant au niveau national l'ensemble des suffrages inutiles, qui n'ont pas permis à un parti de remporter une circonscription ou un siège dans un comitat[a].

Campagne[modifier | modifier le code]

Parti Idéologie Chef de file Résultat en 1998
Parti socialiste hongrois
Magyar Szocialista Párt (MSZP)
Centre gauche
Social-démocratie, europhilie
Péter Medgyessy 32,9 % des voix
134 députés
Fidesz-Parti civique hongrois
Fidesz – Magyar Polgári Párt (Fidesz-MPP)
Centre droit
Conservatisme, démocratie chrétienne
Viktor Orbán
(Premier ministre)
32,3 % des voix
165 députés
Forum démocrate hongrois
Magyar Demokrata Fórum (MDF)
2,8 % des voix
17 députés
Parti indépendant des petits propriétaires
Független Kisgazdapárt (FKGP)
Droite
Agrarisme, nationalisme, conservatisme
József Torgyán 13,2 % des voix
22 députés
Alliance des démocrates libres
Szabad Demokraták Szövetsége (SZDSZ)
Centre
Social-libéralisme, libéralisme économique
Gábor Kuncze 7,6 % des voix
24 députés
Parti hongrois de la justice et de la vie
Magyar Igazság és Élet Pártja (MIÉP)
Droite
Nationalisme, conservatisme
István Csurka 5,5 % des voix
14 députés

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des élections législatives hongroises de 2002[1],[2]
Partis Scrutin majoritaire Scrutin
proportionnel
S.
Nat.
Total
Sièges
+/-
1er tour 2e tour Total +/-
Voix % S. Voix % S. Voix % +/- S.
Parti socialiste hongrois (MSZP) 2 277 737 40,50 24 2 011 845 45,77 54 78 en augmentation 24 2 361 997 42,05 en augmentation 9,13 69 31 178 en augmentation 44
Fidesz-Parti civique hongrois (Fidesz-MPP) 2 217 755 39,43 15 2 196 540 49,97 61 76 en diminution 14 2 306 763 41,07 en augmentation 8,79 64 24 164 en augmentation 16
Forum démocrate hongrois (MDF) 5 14 19 en augmentation 2 3 2 24 en augmentation 7
Alliance des démocrates libres (SZDSZ) 380 982 6,77 1 139 504 3,10 2 3 en augmentation 1 313 084 5,57 en diminution 2,00 4 13 20 en diminution 4
Parti hongrois de la justice et de la vie (MIÉP) 257 430 4,58 0 325 0,00 0 0 en stagnation 245 326 4,37 en diminution 1,10 0 0 0 en diminution 14
Parti du centre (CP) (KDNP-MDNP-ZDSZ-HOM)[b] 182 253 3,24 0 5 280 0,12 0 0 en stagnation 219 029 3,90 en augmentation 0,25 0 0 0 en stagnation
Parti ouvrier hongrois (MP) 108 732 1,93 0 0 0 0 0 en stagnation 121 503 2,16 en diminution 1,79 0 0 0 en stagnation
Parti indépendant des petits propriétaires (FKGP) 67 401 1,20 0 692 0,00 0 0 en diminution 12 42 338 0,75 en diminution 12,40 0 0 0 en diminution 48
Autres 132 305 2,35 0 61 538 1,36 0 0 en diminution 1 6 710 0,12 - 0 0 0 en diminution 1
Suffrages exprimés 5 624 595 98,93 4 395 458 99,36 5 616 750 98,79
Votes blancs et invalides 61 060 1,07 28 348 0,64 68 905 1,21
Total 5 685 655 100 45 4 423 806 100 131 176 en stagnation 5 685 655 100 - 140 70 386 en stagnation
Abstention 2 375 446 29,47 1 594 263 26,49 2 375 446 29,47
Inscrits / participation 8 061 101 70,53 6 018 069 73,51 8 061 101 70,53

Analyse[modifier | modifier le code]

Le scrutin constitue globalement un revers pour la droite hongroise, qui perd le pouvoir après l'avoir exercé pendant quatre ans. Certes, le Fidesz-MPP du Premier ministre Viktor Orbán, coalisé avec le MDF, parvient à rester la première force parlementaire et à progresser clairement, mais au détriment du FKGP, troisième partenaire de la coalition gouvernementale au pouvoir qui connaît un échec retentissant. La disparition de la formation d'extrême droite MIÉP de l'Assemblée, qui rate de peu la barre des 5 % des suffrages exprimés, permet également de stabiliser l'hémicycle. Sous la houlette de l'ancien ministre des Finances, sans étiquette, Péter Medgyessy, le MSZP retrouve son statut de premier parti de l'Assemblée[d].

Conséquences[modifier | modifier le code]

L'impossibilité pour Viktor Orbán de s'allier avec l'un des deux autres partis représentés à l'Assemblée nationale le contraint à renoncer au pouvoir, au profit d'une alliance entre le MSZP et la SZDSZ conduite par Péter Medgyessy, dont l'une des premières décisions est d'augmenter le salaire des agents du service public de l'éducation et de la santé.

Des dirigeants du Fidesz essaient sans succès de contester les résultats en demandant un recomptage des voix. Ils sont soutenus par István Csurka, le dirigeant du Parti hongrois de la justice et de la vie[3].

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les suffrages inutiles de comitat s'entendent comme la différence entre le total des suffrages recueillis et le résultat de la multiplication du nombre de sièges obtenus par le quotient électoral.
  2. Variation de pourcentages comparée à l'addition de ceux du KDNP et du MNDP lors du dernier scrutin.
  3. Certains des candidats au scrutin majoritaire avaient l'appui du MSZDP.
  4. Le MSZP constitue le premier parti en termes de parlementaires, mais la coalition Fidesz-MDF constitue la première force politique.

Références[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Lien externe[modifier | modifier le code]