Élections législatives grecques de 1920

Caricature grecque de 1920 qui montre qu'en votant, la population a le choix entre la guerre et la paix.

Les élections législatives grecques du se déroulent quelques jours après la disparition inattendue du roi Alexandre Ier de Grèce, pendant la guerre gréco-turque de 1919-1922. Elles aboutissent à une victoire éclatante des monarchistes partisans de la restauration de Constantin Ier face au mouvement du Premier ministre Elefthérios Venizélos. Dimítrios Rállis remplaça ce dernier comme chef du gouvernement le .

Fonctionnement du scrutin[modifier | modifier le code]

Conformément à la constitution de 1864, les élections se déroulèrent au suffrage masculin direct et secret. Depuis 1877, hormis quelques exceptions, tous les hommes de plus de 21 ans étaient électeurs. Les députés étaient répartis en proportion de la population de la province : un député pour 10 000 habitants ; avec un minimum de 150 députés. Une loi de 1862 stipulait de plus que les Grecs « hétérochtones » (vivant hors des frontières du pays, à l'inverse des « autochtones » vivant à l'intérieur) étaient aussi électeurs[1].

Les députés étaient élus à la majorité absolue, au niveau provincial. Chaque électeur disposait d'autant de votes qu'il y avait de candidats. Les électeurs, la plupart analphabètes, ne votaient pas avec des bulletins, mais avec des boules de plomb. Il y avait autant d'urnes qu'il y avait de candidats. L'électeur glissait la main dans l'urne et plaçait sa boule soit à droite (partie blanche, inscrite « oui »), soit à gauche (partie noire, inscrite « non »). Les urnes étaient en acier recouvert de laine pour éviter qu'un bruit quelconque informe de la façon dont l'électeur avait voté. Le député qui avait obtenu la majorité (en principe), mais proportionnellement le plus de voix (dans la réalité) était élu[1].

Contexte[modifier | modifier le code]

Organisées cinq ans après les dernières législatives, les élections de 1920 se déroulent dans un contexte difficile. Elles prennent rapidement l'apparence d'un affrontement entre vénizélistes, favorables à la poursuite du conflit contre la Turquie de Mustafa Kemal, et royalistes partisans d'une paix rapide.

Résultats[modifier | modifier le code]

Il y avait 369 sièges à pourvoir[2]. Avec ce nombre de députés double, le parlement était donc considéré comme une assemblée constituante[3],[4]. Il y eut 746 946 suffrages exprimés[5].

Dimítrios Rállis devint Premier ministre le [6].

Partis Votes % Sièges
Opposition unie 368 678 49,36 251
Parti libéral 375 803 50,31 118
Indépendants 2 465 0,33 0
Total 746 946 100 370
Sources : Greek Institute of Constitutional History et
Pantelis, Koutsoubinas, Gerapetritis, 2010, p. 856

Remportées par les monarchistes et suivies d'un référendum, les élections n'amenèrent cependant pas la paix escomptée par la population. Une fois restauré, Constantin Ier poursuivit en effet sans succès la lutte contre la résistance turque, ce qui aboutit à la « Grande catastrophe » en 1922-1923.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Richard Clogg, A Concise History of Greece, Cambridge, Cambridge U.P., , 257 p. (ISBN 0-521-37830-3)
  • (fr) Édouard Driault et Michel Lhéritier, Histoire diplomatique de la Grèce de 1821 à nos jours : La Grèce et la Grande Guerre. De la révolution turque au traité de Lausanne (1908-1923), t. V, Paris, Presses universitaires de France, , 568 p.
  • (en) Antonis Pantelis, Stephanos Koutsoubinas et George Gerapetritis, « Greece », dans Dieter Nolhen et Philip Stöver (dir.), Elections in Europe : A Data Handbook, Baden-Baden, Nomos, , 2070 p. (ISBN 9783832956097)
  • Apostolos Vacalopoulos, Histoire de la Grèce moderne, Roanne, Horvath, , 330 p. (ISBN 2-7171-0057-1)
  • (en) John Van der Kiste, Kings of the Hellenes : The Greek Kings, 1863-1974, Sutton Publishing, , 200 p. (ISBN 0-7509-2147-1)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]