Élections fédérales suisses de 1860

Élections fédérales suisses de 1860
120 sièges du Conseil national
(Majorité absolue : 61 sièges)
44 sièges du Conseil des États
(Majorité absolue : 23 sièges)
Type d’élection Élections législatives
Corps électoral et résultats
Inscrits 541 670
Votants 265 730
49,1 % en augmentation 2,6
Gauche Radicale
48,2 %
en diminution 12,2
Députés élus 64 en diminution 15
Sénateurs élus 13 en stagnation
Centre libéral
21,6 %
en augmentation 5,7
Députés élus 36 en augmentation 21
Sénateurs élus 13 en augmentation 2
Parti catholique conservateur
21,2 %
en augmentation 4,4
Députés élus 16 en diminution 5
Sénateurs élus 13 en diminution 1
Droite Évangélique
4,0 %
en diminution 0,3
Députés élus 3 en diminution 2
Sénateurs élus 1 en augmentation 1
Gauche Démocratique
2,9 %
en augmentation 0,9
Députés élus 1 en augmentation 1
Sénateurs élus 0 en stagnation
Conseil national
Diagramme
Conseil des États
Diagramme2

Les élections fédérales suisses de 1860 se sont déroulées le . Ces élections permettent d'élire au système majoritaire les 120 députés, répartis sur 49 arrondissements électoraux répartis sur les 22 cantons, siégeant au Conseil national (chambre basse), pour une mandature de trois ans.

Dans tous les cantons, les élections au Conseil des États sont quant à elles toujours non régulées et certains cantons ont renouvelé leurs Sénateurs parfois plusieurs fois sur les trois années écoulées. Les Conseillers aux États sont élus, nommés ou désignés par les Grands Conseils, et ce à des dates variables.

Pour ces élections depuis 1848, les Radicaux (centre-gauche) remportent pour la cinquième fois consécutivement le scrutin fédéral tout en subissant un sérieux revers, avec 64 sièges (-15) et 48,2 % des voix (-12,2). Ces élections voient également les Catholiques Conservateurs repasser en troisième position avec 16 sièges (-5), alors que les centristes Libéraux Modérés percent significativement en remportant 36 sièges (+21). Ces élections voient le retour de la Gauche Démocratique avec le gain d'un mandat (+1).

La campagne électorale fut marquée par la lutte entre les deux groupes de la famille de pensée «libérale», avec d'une part, les Radicaux et d'autre part les Libéraux Modérés et le puissant homme d'affaires Alfred Escher. Alors que les Radicaux désirent un État central puissant, les Libéraux Modérés désirent garder une large autonomie cantonale. Lors de cette élection, les Radicaux, bien implantés dans les cantons romands, dans le Canton de Berne et dans le Canton de Soleure, résistent dans ses bastions historiques. Toutefois, dans les cantons périphériques, le vote fédéraliste se reporte sur les Protestants qui défendent plus d'autonomie pour les cantons, à savoir les Libéraux. À Zurich, bastion radical, le puissant homme d'affaires Alfred Escher crée la surprise en entraînant les Libéraux Modérés avec lui et écrase les Radicaux qui perdent tous leurs sièges au profit des premiers. En outre, les Radicaux au pouvoir furent sanctionnés pour la gestion calamiteuse de la crise diplomatique entre la Suisse, ayant alors un droit de défense du plateau nord de la Savoie inscrit dans les Traités, la France et Napoléon III lors de l'Annexion de la Savoie[1].

Ces élections ont débouché sur la 5e Législature qui s'est réunie pour la première fois le .

Sur les 541 670 hommes âgés de 20 et plus et ayant droit de cité, 265 730 d'entre eux prirent part à ce scrutin, ce qui représente un taux de participation de 49,1%[2] (+2,6 %). Toutefois, ces chiffres ne tiennent pas compte la participation dans 6 cantons (AI, AR, GL, OW, NW et UR) où les conseillers nationaux furent élus par les Landsgemeinden cantonales respectives. Le taux de participation le plus élevé est dans le Canton de Schaffhouse avec 86,4 % (participation identique aux élections précédentes. 80 % du corps électoral dans les cantons Argovie et de Soleure prend part au scrutin. À l'inverse, seul 8,9 % du corps électoral du Canton de Zurich prend part au vote.

Législature 1857-1860[modifier | modifier le code]

Les liens (et couleurs) renvoient sur les partis héritiers actuels de ces formations politiques d'antan. Certaines formations sont passées de gauche au centre-droit (GR, CL ⇒ PLR), d'autres de la droite au centre-droit (PCC ⇒ PDC) ou centre-gauche (DÉ ⇒ PEV). La Gauche Démocratique est restée à gauche aujourd'hui à travers les mouvements socialistes.

Formations («Partis») Sigles Tendances politiques Sièges au CN[3] Sièges au CE[4]
Gauche Radicale GR Radicaux, Radicaux-démocrates, Gauche 64 13
Centre Libéral CL Libéraux, Modérés, Libéraux-démocrates, Centre 36 13
Parti catholique conservateur PCC Conservateurs catholiques, Droite 16 13
Droite Évangélique DE Conservateurs réformés, Droite 3 1
Gauche Démocratique GD Démocrates, Gauche 1 -
Divers Ind Divers - 4

Résultats au Conseil national dans les cantons[modifier | modifier le code]

Canton Total GD GR CL DE PCC
Zurich 13 - 0 (-13) 12 (+12) 1 (+1) -
Berne 23 - 21 (+2) - 2 (-2) -
Lucerne 7 - 5 - - 2
Uri 1 - - - - 1
Schwytz 2 - - - - 2
Nidwald 1 - 0 (-1) 1 (+1) - -
Obwald 1 - - - - 1
Glaris 2 - - 2 - -
Zoug 1 - - 1 (+1) - 0 (-1)
Fribourg 5 - - 1 - 4
Soleure 3 - 2 - - 1
Bâle Campagne 2 - 2 - - -
Bâle-Ville 1 - - 1 - -
Schaffhouse 2 - 1 (-1) 1 (+1) - -
Rhodes-Extérieures 2 - 0 (-1) 2 (+1) - -
Rhodes-Intérieures 1 - - - - 1
Saint Gall 8 1 (+1) 4 (-1) 3 (+3) - 0 (-3)
Grisons 4 - 3 (+1) 1 0 (-1) -
Argovie 10 - 4 (-1) 5 (+1) - 1
Thurgovie 4 3 1 - -
Tessin 6 - 5 (-1) - - 1 (+1)
Vaud 10 - 6 (-1) 4 (+1) - -
Valais 4 - 2 (+2) - - 2 (-2)
Neuchâtel 4 - 4 - - -
Genève 3 - 2 1 - -
120 1 (+1) 64 (-15) 36 (+21) 3 (-2) 16 (-5)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Erich Gruner: «Die Wahlen in den Schweizerischen Nationalrat 1848–1919» Tome 1, Deuxième partie, pp. 639–641, Ed. Francke, Berne 1978, (ISBN 3-7720-1443-7)
  2. Erich Gruner: «Die Wahlen in den Schweizerischen Nationalrat 1848–1919» Tome 3, p.369, Ed. Francke, Berne 1978, (ISBN 3-7720-1443-7)
  3. Erich Gruner: «Die Wahlen in den Schweizerischen Nationalrat 1848–1919» Tome 1, Deuxième partie, p.647, Ed. Francke, Berne 1978, (ISBN 3-7720-1443-7)
  4. Banque de données recensant les membres des conseils depuis 1848, Assemblée fédérale, consulté le 21 juillet 2015