Élections constituantes françaises de 1946

Élections constituantes françaises de 1946
586 députés
Corps électoral et résultats
Votants 20 215 200
81,8 % en augmentation 2
Mouvement républicain populaire – Georges Bidault
Voix 5 586 213
28,22 %
en augmentation 2,1
Députés élus 166 en augmentation 15
Parti communiste français – Maurice Thorez
Voix 5 145 325
25,98 %
en diminution 0,3
Députés élus 151 en diminution 8
Section française de l'Internationale ouvrière – Guy Mollet
Voix 4 187 747
21,14 %
en diminution 2,6
Députés élus 127 en diminution 19
Parti républicain de la liberté – Michel Clemenceau
Voix 2 526 872
12,76 %
en diminution 1,4
Députés élus 78 en augmentation 14
Rassemblement des gauches républicaines – Édouard Herriot
Voix 2 299 963
11,61 %
en augmentation 1,5
Députés élus 52 en diminution 8
Résultats par circonscription
Carte
Représentation de l'assemblée
Diagramme
Gouvernement
Sortant Élu
Gouin
Tripartisme (PCF, MRP, SFIO)
Bidault I
Tripartisme (MRP, PCF, SFIO)
Législature élue
IIe Assemblée constituante de la IVe République

Les élections constituantes se déroulent le , afin d'élire une deuxième Assemblée constituante pour rédiger la Constitution de la Quatrième République. Elle est destinée à remplacer celle élue en octobre 1945, dont le projet constitutionnel avait été rejeté par référendum.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le , le projet de constitution rédigé par la première Assemblée constituante est rejeté à l'issue d'un référendum par 52,8 % des votants. L'élection d'une nouvelle Assemblée constituante est donc convoquée.

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

L'assemblée constituante est composée de 586 sièges pourvus au scrutin proportionnel plurinominal suivant la règle de la plus forte moyenne dans chaque département, sans panachage ni vote préférentiel.

Résultats[modifier | modifier le code]

Résultats des élections constituantes françaises de 1946
Parti Voix % +/- Sièges +/-
Mouvement républicain populaire 5 586 213 28,21 en augmentation 4,3 166 en augmentation 16
Parti communiste français[a] 5 145 325 25,98 en diminution 0,2 153 en diminution 6
Section française de l'Internationale ouvrière 4 187 747 21,14 en diminution 2,3 128 en diminution 18
PRL-PPUS-RI 2 538 167 12,82 en diminution 2,8 78 en augmentation 25
Rassemblement des gauches républicaines[b] 2 299 963 11,61 en augmentation 1,1 52 en diminution 19
Divers 44 915 0,23 en diminution 0,5 9 en augmentation 2
Suffrages exprimés 19 805 330 97,97
Votes blancs et nuls 409 870 2,03
Total 20 215 200 100 586 en stagnation
Abstentions 4 481 749 18,15
Inscrits / participation 24 696 949 81,85

Analyse[modifier | modifier le code]

Ces élections changent la donne au sein de l'Assemblée constituante : le MRP, perçu comme un rempart contre le marxisme et accessoirement comme un mouvement politique proche du gaullisme, arrive en tête, suivi par le PCF qui reste stable malgré de légères pertes et par la SFIO qui enregistre une nette baisse et perd 18 sièges. Les radicaux et l'UDSR, rassemblés au sein du Rassemblement des gauches républicaines, font aussi les frais de la victoire du MRP, tandis que la droite marque la plus importante progression de ce scrutin : + 25 sièges, mais elle reste minoritaire et particulièrement divisée.

Des représentants de l'Algérie française font leur entrée au Parlement via l'Union démocratique du manifeste algérien (11 députés classés par défaut à droite).

Groupes parlementaires[modifier | modifier le code]

Répartition des députés par groupes au [1]
Groupe parlementaire Députés
Membres Apparentés Total
MRP Mouvement républicain populaire 164 2 166
PCF & URR Communiste & Union républicain et résistante 152 1 153
SOC Socialiste 127 1 128
PRL Parti républicain de la liberté 32 3 35
RRS Radical et radical-socialiste 32 0 32
RI & RAPS Républicains indépendants & Républicains d'action paysanne et sociale 28 4 32
UDSR Union démocratique et socialiste de la Résistance 20 0 20
UDMA Union démocratique du manifeste algérien 11 0 11
Total de députés membre de groupes 577
Députés non-inscrits 9
Total des sièges pourvus 586

Conséquences[modifier | modifier le code]

Le Tripartisme se reforme et un nouveau projet constitutionnel, incluant les revendications du MRP, est accepté par les français lors du référendum du (53 % de « oui », mais une abstention culminant à près d'un tiers des électeurs inscrits).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. Laurent de Boissieu, « Assemblée nationale constituante 1946 », sur www.france-politique.fr (consulté le )