Élections cantonales françaises de 1994

Élections cantonales françaises de 1994

(1er tour)

(2d tour)
Type d’élection Cantonales
Corps électoral et résultats
Inscrits au 1er tour 18 920 733
Votants au 1er tour 11 419 465
60,35 % en diminution 10,3
Votes exprimés au 1er tour 10 902 213
Blancs et nuls au 1er tour 517 252
Inscrits au 2d tour 14 638 844
Votants au 2d tour 8 597 549
58,73 % en diminution 3,3
Votes exprimés au 2d tour 8 002 386
Blancs et nuls au 2d tour 595 163
Droite parlementaire
Voix au 1er tour 4 860 020
44,57 %
en augmentation 1,7
Voix au 2e tour 4 147 746
51,83 %
Présidences élues 75 en diminution 1
Gauche parlementaire
Voix au 1er tour 4 411 043
40,45 %
en augmentation 7
Voix au 2e tour 3 557 624
44,45 %
Présidences élues 24 en augmentation 1
Front national
Voix au 1er tour 1 055 333
9,68 %
en diminution 2,6
Voix au 2e tour 207 803
2,60 %
Présidences élues 0 en stagnation
Les Verts
Voix au 1er tour 283 833
2,60 %
en diminution 5,4
Voix au 2e tour 14 234
0,18 %
Présidences élues 0 en stagnation
Étiquettes politiques des présidents de conseils généraux élus
Carte
  • RPR
  • UDF
  • Divers droite
  • Parti communiste
  • Mouvement des citoyens
  • Parti socialiste
  • Mouvement radical de gauche
  • Divers gauche

Les élections cantonales françaises de 1994 ont lieu les et . Ces élections se déroulent seulement un an après les élections législatives et un an avant le scrutin présidentiel, qui abaisse l'enjeu de l'élection. Le Parti socialiste et ses alliés radicaux de gauche entrent fortement affaiblis dans la campagne, après leurs scores catastrophiques aux cantonales précédentes deux ans plus tôt et aux législatives de 1993 et ne contrôlent - avant le scrutin - que 20 départements métropolitains sur 95 (contre 75 contrôlés par la droite). Le RPR et l'UDF espèrent à l'inverse conquérir 5 nouvelles présidences à l'issue du scrutin[1].

Le premier score indique un bon rapport de force pour la droite et un net effritement du Parti socialiste par rapport aux cantonales de 1988. La tendance s'inverse au second tour et la gauche gagne plusieurs présidences de département[1],[2].

Résultats[modifier | modifier le code]

Les résultats confirment le redressement des socialistes, malgré la perte de la Creuse. Michel Rocard, premier secrétaire du PS, déclare même que le second tour marque la « première soirée satisfaisante pour la gauche depuis cinq ans » (en référence aux élections municipales de 1989)[3].

La majorité de droite (RPR et UDF) perd les conseils généraux de la Dordogne, de la Gironde et de La Réunion. Alors que le premier tour avait permis à la droite d'enregistrer de bons résultats, le second tour tourne à l'avantage de la gauche (et singulièrement du Parti socialiste). Les électeurs auraient alors sanctionné le gouvernement Balladur en réaction au CIP (d'ailleurs suspendu le lendemain en fin de matinée)[2].

Le nombre de cantons passe de 1 952 (1985) à 1 922.

Résultats nationaux[modifier | modifier le code]

Résultats pour la France entière d'après les catégories établies par le Ministère de l'Intérieur[4]
Parti politique
ou coalition
Premier tour Second tour Total
Voix % Sièges Voix % Sièges
Rassemblement pour la République 1 710 693 15,69 148 1 605 038 20,06 208 356
Union pour la démocratie française 1 653 118 15,16 144 1 455 888 18,19 213 357
Divers droite 1 496 209 13,72 115 1 086 820 13,58 178 293
Droite parlementaire 4 860 020 44,57 407 4 147 746 51,83 599 1 006
Parti socialiste 2 451 892 22,49 108 2 392 280 29,89 339 447
Parti communiste français 1 244 211 11,41 170 613 809 7,67 110 280
Divers gauche 584 762 5,36 58 477 987 5,97 90 148
Mouvement des radicaux de gauche 130 178 1,19 8 73 548 0,92 18 26
Gauche parlementaire 4 411 043 40,45 344 3 557 624 44,45 557 901
Front national 1 055 333 9,68 76 207 803 2,60 4 80
Les Verts 283 833 2,60 16 14 234 0,18 3 19
Génération écologie 97 228 0,89 15 375 0,19 2 2
Divers 73 946 0,68 26 23 368 0,29 7 33
Extrême gauche 71 470 0,66 5 34 235 0,43 11 16
Régionaliste 33 550 0,31 2 001 0,03
Extrême droite 15 790 0,14 2 2
Inscrits 18 920 733 100,00 14 638 844 100,00
Abstentions 7 501 268 39,65 6 041 295 41,27
Votants 11 419 465 60,35 8 597 549 58,73
Blancs et nuls 517 252 4,53 595 163 6,92
Exprimés 10 902 213 95,47 8 002 386 93,08

Présidents de conseil généraux élus[modifier | modifier le code]

Rapport de force[modifier | modifier le code]

Nombre de présidences par parti
Sortantes Élues
Gauche PCF NC 2 24
PS 14
PRG 3
DVG[note 1] 4
MDC 1
Droite UDF 43 75
RPR 28
DVD 4

Par département[modifier | modifier le code]

Présidents de conseil général élus en 1994[5]
Département Président Parti
01 Ain Jean Pépin UDF-PR
02 Aisne Paul Girod UDF
03 Allier Gérard Dériot DVD
04 Alpes-de-Haute-Provence Pierre Rinaldi RPR
05 Hautes-Alpes Marcel Lesbros UDF-CDS
06 Alpes-Maritimes Charles Ginésy RPR
07 Ardèche Henri Torre UDF-PR
08 Ardennes Jacques Sourdille RPR
09 Ariège Robert Naudy PS
10 Aube Philippe Adnot DVD
11 Aude Raymond Courrière PS
12 Aveyron Jean Puech UDF-PR
13 Bouches-du-Rhône Lucien Weygand PS
14 Calvados Anne d'Ornano UDF-PR
15 Cantal Roger Besse RPR
16 Charente Pierre-Rémy Houssin RPR
17 Charente-Maritime Claude Belot UDF-CDS
18 Cher Jean-François Deniau UDF-PR
19 Corrèze Jean-Pierre Dupont RPR
2A Corse-du-Sud José Rossi UDF-PR
2B Haute-Corse Paul Natali DVD
21 Côte-d'Or Louis de Broissia RPR
22 Côtes-d'Armor Charles Josselin PS
23 Creuse Bernard de Froment RPR
24 Dordogne Bernard Cazeau PS
25 Doubs Georges Gruillot RPR
26 Drôme Jean Mouton UDF-CDS
27 Eure Henri Collard UDF-Rad
28 Eure-et-Loir Martial Taugourdeau RPR
29 Finistère Charles Miossec RPR
30 Gard Alain Journet PS
31 Haute-Garonne Pierre Izard PS
32 Gers Yves Rispat app. RPR
33 Gironde Philippe Madrelle PS
34 Hérault Gérard Saumade DVG
35 Ille-et-Vilaine Pierre Méhaignerie UDF-CDS
36 Indre Daniel Bernardet UDF-PSD
37 Indre-et-Loire Jean Delaneau UDF-PR
38 Isère Alain Carignon RPR
39 Jura Gérard Bailly RPR
40 Landes Henri Emmanuelli PS
41 Loir-et-Cher Roger Goemaere RPR
42 Loire Pascal Clément UDF-PR
43 Haute-Loire Jacques Barrot UDF-CDS
44 Loire-Atlantique Luc Dejoie RPR
45 Loiret Éric Doligé RPR
46 Lot Jean Milhau MRG
47 Lot-et-Garonne Jean-Louis Brunet UDF
48 Lozère Janine Bardou UDF-PR
49 Maine-et-Loire Edmond Alphandéry UDF-CDS
50 Manche Pierre Aguiton UDF-PR
51 Marne Albert Vecten UDF-CDS
52 Haute-Marne Pierre Niederberger UDF-PR
53 Mayenne Jean Arthuis UDF-CDS
54 Meurthe-et-Moselle Jacques Baudot UDF-CDS
55 Meuse Rémi Herment UDF
56 Morbihan Raymond Marcellin UDF-PR
57 Moselle Philippe Leroy RPR
58 Nièvre Bernard Bardin PS
59 Nord Jacques Donnay RPR
60 Oise Jean-François Mancel RPR
61 Orne Gérard Burel RPR
62 Pas-de-Calais Roland Huguet PS
63 Puy-de-Dôme Georges Chometon UDF-CDS
64 Pyrénées-Atlantiques François Bayrou UDF-CDS
65 Hautes-Pyrénées François Fortassin MRG
66 Pyrénées-Orientales René Marquès UDF
67 Bas-Rhin Daniel Hoeffel UDF-CDS
68 Haut-Rhin Jean-Jacques Weber UDF-CDS
69 Rhône Michel Mercier UDF-CDS
70 Haute-Saône Christian Bergelin* RPR
71 Saône-et-Loire René Beaumont UDF-PR
72 Sarthe François Fillon RPR
73 Savoie Michel Barnier RPR
74 Haute-Savoie Bernard Pellarin UDF
75 Paris Non concerné par les élections
76 Seine-Maritime Charles Revet UDF-PR
77 Seine-et-Marne Jacques Larché UDF-PR
78 Yvelines Franck Borotra RPR
79 Deux-Sèvres André Dulait UDF
80 Somme Fernand Demilly UDF-PSD
81 Tarn Thierry Carcenac PS
82 Tarn-et-Garonne Jean-Michel Baylet MRG
83 Var Hubert Falco UDF-PR
84 Vaucluse Régis Deroudhile DVD
85 Vendée Philippe de Villiers UDF-PR
86 Vienne René Monory UDF-CDS
87 Haute-Vienne Jean-Claude Peyronnet PS
88 Vosges Christian Poncelet RPR
89 Yonne Henri de Raincourt UDF-PR
90 Territoire de Belfort Christian Proust MDC
91 Essonne Xavier Dugoin RPR
92 Hauts-de-Seine Charles Pasqua RPR
93 Seine-Saint-Denis Robert Clément PCF
94 Val-de-Marne Michel Germa PCF
95 Val-d'Oise Jean-Philippe Lachenaud UDF
971 Guadeloupe Dominique Larifla DVG (diss. PS)
972 Martinique Claude Lise PPM
973 Guyane Joseph Ho-Ten-You[6] PSG
974 Réunion Christophe Payet PS
Élections dans les COM
975 Saint-Pierre-et-Miquelon Gérard Grignon UDF-CDS
976 Mayotte Younoussa Bamana MPM

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Incluant le PPM et le PSG.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Bruno Dive, « Présidences : Implacable arithmétique », Sud-Ouest,‎ , p. 5
  2. a et b Patrick Jarreau, « Un scénario inversé », Le Monde,‎ , p. 1
  3. Le Monde, « Réactions: Michel Rocard (PS) », Le Monde,‎ , p. 27
  4. [xls] Résultats France entière sur le site Data.gouv.
  5. « Les résultats région par région », Le Monde,‎ , p. 6-8
  6. Adege

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean-Jacques Becker, Crises et alternances, 1974-1995, Nouvelle histoire de la France contemporaine no 19, Seuil, Paris, 1998