Élection présidentielle brésilienne de 2014

Élection présidentielle brésilienne de 2014
et
Corps électoral et résultats
Inscrits 142,8 MVoir et modifier les données sur Wikidata
Dilma Rousseff – PT
Colistier : Michel Temer
Voix au 1er tour 43 267 438
41,59 %
en diminution 5,3
Voix au 2e tour 54 501 118
51,64 %
Aécio Neves – PSDB
Colistier : Aloysio Nunes
Voix au 1er tour 34 897 196
33,55 %
Voix au 2e tour 51 041 155
48,36 %
Marina Silva – PSB
Colistier : Beto Albuquerque
Voix au 1er tour 22 176 613
21,32 %
en augmentation 2
Vainqueur par État
Carte
Président de la république fédérative du Brésil
Sortante Élue
Dilma Rousseff
PT
Dilma Rousseff
PT

Une élection présidentielle a lieu au Brésil les et , afin d’élire le président de la République du pays, ainsi que le vice-président, dans le cadre des élections générales. Les élections pour le Congrès et les gouverneurs des États se tiennent en même temps.

La présidente sortante, Dilma Rousseff (Parti des travailleurs), qui se représente, arrive en tête du premier tour. Elle affronte au second tour Aécio Neves (PSDB) et l'emporte pour un deuxième mandat de quatre ans avec 51,64 % des voix.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le Parti des travailleurs (PT, gauche) est au pouvoir au Brésil depuis 2002, d'abord sous la présidence de Lula puis, depuis 2010 sous celle de Dilma Rousseff, la première femme présidente du Brésil.

Lula puis Rousseff ont introduit des politiques sociales à destination des plus pauvres, notamment la Bolsa Família, qui valent au PT une forte popularité parmi les classes populaires[1] : quarante millions de Brésiliens sont sortis de la pauvreté ces dix dernières années[1].

Toutefois, le PT a dû affronter des scandales de corruption[1] et le Brésil, après une longue période de forte croissance, est entré en récession début 2014 et connait une forte inflation[2]. Le mouvement protestataire de 2013 a par ailleurs entaché la popularité de Dilma Rousseff[3].

Mode de scrutin[modifier | modifier le code]

Urne électronique.

Le , les Brésiliens votent pour élire le président de la République, en même temps qu'ils élisent un tiers du Sénat, la Chambre des députés et les gouverneurs et assemblées des États[3].

Le président est élu au suffrage universel direct, au scrutin majoritaire à deux tours. Chaque candidat se présente avec un colistier, candidat à la vice-présidence.

Le vote a lieu au moyen d'urnes électroniques. Voter est obligatoire pour les citoyens de 18 à 70 ans, et facultatif pour ceux âgés de 16 à 18 ans et les plus de 70 ans[3].

Candidats[modifier | modifier le code]

Dilma Rousseff[modifier | modifier le code]

Dilma Rousseff a été choisie par Lula pour lui succéder en 2010 et se présente à sa réélection.

Première femme présidente du Brésil, elle a longtemps bénéficié d'une forte popularité qui a chuté face à la faible croissance et au mouvement protestataire de 2013[3]. Elle aborde toutefois la campagne comme grande favorite, jusqu'à ce que l'entrée en scène de Marina Silva la mette en difficulté[3].

Rousseff et le Parti des travailleurs axent leur campagne sur le bilan des 12 années au pouvoir du PT, et notamment les programmes sociaux à destination des plus modestes, mettant en garde contre le risque de perdre les avantages acquis si un autre parti devait l'emporter[1]. Rousseff s'est par ailleurs prononcée pour que l'avortement, aujourd'hui interdit, puisse être pratiqué dans les hôpitaux publics et pour le mariage homosexuel (légalisé par le Tribunal suprême fédéral)[3].

Aecio Neves[modifier | modifier le code]

Ancien gouverneur du Minas Gerais, Aécio Neves est le candidat du PSDB (centre droit), au pouvoir avant la victoire du PT en 2002[3].

Neves prône une politique économique plus libérale et propose de lutter contre l'inflation et de rendre autonome la Banque centrale du Brésil. Il ne souhaite pas remettre en cause les programmes sociaux introduits par le PT mais veut les rendre « plus efficaces »[3]. Neves souhaite le maintien de l'interdiction de l'avortement au Brésil mais est favorable au mariage homosexuel[3].

Marina Silva[modifier | modifier le code]

Candidate des Verts en 2010, Marina Silva est désignée candidate du Parti socialiste brésilien après la mort de son premier candidat Eduardo Campos dans un accident d'avion.

Après sa désignation, elle connait une montée fulgurante dans les sondages, jusqu'à concurrencer Dilma Rousseff, mais elle est aussi attaquée par les deux principaux candidats[3].

La campagne de Silva est axée sur la promesse du changement. Elle propose une politique économique libérale, similaire au programme d'Aecio Neves, avec des mesures en faveur de l'environnement. Évangélique, elle est opposée à l'avortement et au mariage homosexuel[3].

Autres candidats[modifier | modifier le code]

En plus des trois principaux, 8 autres candidats se présentent à l'élection.

Résultats[modifier | modifier le code]

Candidat Colistier Parti Premier tour Second tour
Voix % Voix %
Dilma Rousseff Michel Temer (PMDB) PT 43 267 438 41,59 54 501 118 51,64
Aécio Neves Aloysio Nunes PSDB 34 897 196 33,55 51 041 155 48,36
Marina Silva Beto Albuquerque PSB 22 176 613 21,32
Luciana Genro Jorge Paz PSOL 1 612 186 1,55
Everaldo Dias Pereira Leonardo Gadelha PSC 780 505 0,75
Eduardo Jorge Célia Sacramento PV 630 099 0,61
Levy Fidélix José Alves de Oliveira PRTB 446 878 0,43
José Maria de Almeida Cláudia Durans PSTU 91 209 0,09
José Maria Eymael Roberto Lopes PSDC 61 250 0,06
Mauro Luís Iasi Sofia Manzano PCB 47 845 0,05
Rui Costa Pimenta Ricardo Machado PCO 12 324 0,01
Inscrits 142 822 046 142 822 046
Abstention 27 671 448 19,39 30 137 479 21,10
Votants 115 122 611 80,61 112 683 879 78,90
Blancs 4 420 448 3,84 1 921 819 1,71
Nuls 6 678 580 5,80 5 219 787 4,63
Exprimés 104 023 543 90,36 105 542 273 94,66

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. a b c et d « Brésil: les «nouveaux prolétaires» feront l'élection présidentielle », sur Mediapart, (consulté le ).
  2. « Au Brésil, le bilan économique de Dilma Rousseff résumé en 3 graphiques », sur LeMonde.fr, (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j et k « Les enjeux d'une campagne riche en rebondissements », sur LeMonde.fr, (consulté le ).