Élection à la direction du Parti conservateur britannique de 2016

Élection à la direction du Parti conservateur britannique de 2016
au (1er tour)
(votes députés en 2 fois)

(2d tour)
(annulation votation adhérents)
Corps électoral et résultats
Votants au 1er tour 329
Votants au 2d tour annulation
Theresa May – Parti conservateur
Voix au 1er tour 199
60,5 %
Voix au 2e tour pas de vote à la suite du retrait d'Andrea Leadsom
Andrea Leadsom – Parti conservateur
Voix au 1er tour 84
25,5 %
Michael Gove – Parti conservateur
Voix au 1er tour 46
14 %
Stephen Crabb – Parti conservateur
Voix au 1er tour 34
10 %
Liam Fox – Parti conservateur
Voix au 1er tour 16
4 %
Chef du Parti conservateur
Sortant Élu
David Cameron Theresa May

L'élection à la direction du Parti conservateur de 2016 pour élire le nouveau chef du Parti conservateur à la suite de la démission de David Cameron après le référendum sur l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne qui a vu l'option du retrait l'emporter.

Après le retrait d'Andrea Leadsom le , Theresa May est la dernière candidate en lice et remporte ainsi l'élection. Elle succède à Cameron en tant que Première ministre du Royaume-Uni le suivant, le Parti conservateur disposant d'une majorité de sièges au sein de la Chambre des communes.

Contexte[modifier | modifier le code]

David Cameron annonçant sa démission après le référendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union européenne.

David Cameron devient chef du Parti conservateur en 2005. Lors des élections de 2010, les conservateurs arrivent en tête sans remporter de majorité et Cameron devient Premier ministre à la faveur d'une coalition avec les libéraux-démocrates.

David Cameron a tenté de faire adopter à son parti des positions plus progressistes à travers son projet de « Big Society ». En 2010, le gouvernement de coalition a ainsi légalisé le mariage homosexuel ou augmenté l'aide au développement[1] mais les conservateurs au pouvoir ont également mis l'accent sur la réduction du déficit public, notamment en coupant dans les budgets sociaux. La mise en place de la « Bedroom Tax » — un impôt sur les logements possédant une chambre vacante — est notamment très controversée. Sous la pression du UKIP, Cameron a par ailleurs durci ses positions en matière d'immigration et d'aides sociales[1].

N'ayant pas réussi à faire adopter une loi sur un référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne lors de leur premier mandat, les conservateurs inscrivent cette promesse dans leur programme pour les élections générales de 2015[2] qu'ils remportent. Le référendum est inclus dans le discours du Trône du [3] et le European Union Referendum Act est déposé à la Chambre des communes dès le lendemain[4]. Il reçoit la sanction royale le .

En , David Cameron conclue des négociations avec l'Union européenne sur le statut du Royaume-Uni au sein de celle-ci. Satisfait des mesures obtenues, il annonce la tenue du référendum pour le et qu'il appelle à voter « Rester »[5].

Lors de la campagne, le Parti conservateur est divisé entre Cameron et les principaux membres de son gouvernement qui soutiennent le maintien dans l'Union européenne et l'aile eurosceptique du parti qui soutient le Brexit, appuyé notamment par l'ancien maire de Londres, Boris Johnson[6].

Le , après l'annonce des résultats qui donnent 51,9 % à l'option du retrait, David Cameron annonce sa prochaine démission de la tête du Parti conservateur et du gouvernement[7].

Procédure[modifier | modifier le code]

L'élection du chef a lieu en deux temps. Elle est supervisée par le « Comité 1922 », composé des députés conservateurs d'arrière-ban[8].

Seuls les députés peuvent être candidats et chaque candidature doit recevoir l'appui d'au moins deux autres députés. Le dépôt des candidatures a lieu les 29 et .

Dans un premier temps, l'ensemble des députés conservateurs tiennent une série de scrutins éliminatoires : le premier tour a lieu le mardi à l'issue duquel le candidat arrivé en dernier est éliminé, le second le jeudi afin de restreindre le nombre de candidats à deux[8].

À l'issue de cette sélection, les adhérents du Parti conservateur devaient être appelés à choisir entre les deux candidats restants par scrutin postal. Ce vote devait durer jusqu'au . Toutefois, le , Andrea Leadsom se retire du scrutin, laissant la voie libre à Theresa May[9].

Candidats[modifier | modifier le code]

Nom Poste le plus récent Position lors du
référendum sur l'Union européenne
Déclaration de candidature
Crabb, StephenStephen Crabb Stephen Crabb Rester [10]
Fox, LiamLiam Fox Liam Fox Quitter [11]
Gove, MichaelMichael Gove Michael Gove Quitter [12]
Leadsom, AndreaAndrea Leadsom Andrea Leadsom Quitter [11]
May, TheresaTheresa May Theresa May Rester [13]

Plusieurs personnalités du Parti conservateur ont décliné une candidature à l'élection. C'est notamment le cas de Boris Johnson, député de Uxbridge and South Ruislip et ancien maire de Londres : partisan de la sortie de l'Union européenne lors de la campagne référendaire, il fait figure de favori pour succéder à David Cameron lors de l'annonce de sa démission mais finit par renoncer à se présenter[14], soutenant quelques jours plus tard la candidature d'Andrea Leadsom[15].

Résultats[modifier | modifier le code]

Le premier tour de scrutin parmi les députés a lieu le . Theresa May arrive largement en tête, suivie par Andrea Leadsom et Michael Gove ; dernier, Liam Fox est éliminé, tandis que Stephen Crabb se retire et apporte son soutien à Theresa May[16]. Au second tour, le , celle-ci est de nouveau en tête, devant Andrea Leadsom, alors que Michael Gove, arrivé loin derrière, est éliminé. Le , après des polémiques la visant, Andrea Leadsom annonce son retrait, ce qui permet à May de s'assurer la fonction de chef du parti et donc de Première ministre[17],[18].

Candidats Vote des députés Vote des adhérents
1er tour
2d tour
Votes % Votes % Votes %
Theresa May 165 50,2 199 60,5 Vainqueur
Andrea Leadsom 66 20,1 84 25,5 Retrait
Michael Gove 48 14,6 46 14,0 Éliminé
Stephen Crabb 34 10,3 Retrait
Liam Fox 16 4,9 Éliminé
Total 329 99,7 329 99,7

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Qu'il perde ou gagne, la carrière de David Cameron tient à un fil », sur Boursorama, .
  2. « En route pour le référendum sur la sortie de l’UE au Royaume-Uni », sur Le Monde, .
  3. (en) « Queen's Speech 2015: EU referendum, tax freeze and right-to-buy », sur BBC News (consulté le ).
  4. (en) « European Union Referendum Bill 2015–16 », parliament.uk (consulté le ).
  5. (en) « EU referendum: Cameron sets June date for UK vote », BBC News (consulté le ).
  6. Marine Forestier, « Boris Johnson chez les « pro-Brexit », revers pour Cameron », sur Le Monde, (consulté le ).
  7. (en) « Brexit : David Cameron to quit after UK votes to leave EU », sur BBC New, (consulté le ).
  8. a et b « Conservative leader: Who might succeed David Cameron? », sur BBC, .
  9. (en) « Conservative leadership: Andrea Leadsom pulls out of race », sur The Guardian, .
  10. (en) Tom McTague, « Stephen Crabb declares he is running to replace David Cameron », Politico Europe, .
  11. a et b (en) « Stephen Crabb and Liam Fox launch Tory leadership campaigns », The Guardian,‎ (lire en ligne).
  12. (en) « Michael Gove to stand for Conservative leadership », BBC News,‎ (lire en ligne).
  13. (en) « Theresa May announces her candidacy for Conservative Party leadership », Breaking News,‎ (lire en ligne).
  14. (en) « Boris Johnson rules himself out of Tory leadership race », sur The Guardian, .
  15. Jamie Bullen, « Boris Johnson backs Andrea Leadsom in Conservative Party leadership race », standard.co.uk, 4 juillet 2016.
  16. (en) « Theresa May wins first round of voting in Tory leadership race », sur The Guardian, .
  17. (en) « David Cameron: Theresa May will be in place as PM by Wednesday evening », sur The Independent, .
  18. Lefigaro.fr avec Reuters, « Theresa May sera nommée premier ministre britannique dès mercredi », Le Figaro,‎ (lire en ligne Accès libre, consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]