Église Saint-Martin de Ryes

Église Saint-Martin de Ryes
Vue du sud
Présentation
Type
Diocèse
Paroisse
Paroisse Notre-Dame-du-Bessin (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Religion
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Département
Commune
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L'église Saint-Martin est une église catholique située à Ryes, en France.

Histoire[modifier | modifier le code]

Wace, dans le Roman de Rou, situe Hubert de Ryes près de l'église en 1047, juste au moment où passe Guillaume le Conquérant. Ce fait est également rapporté par Benoît de Sainte-Maure, dans la généalogie des ducs de Normandie. L'église était donc suffisamment construite pour être consacrée.

Une première restauration a été effectués au XIXe siècle dans la nef, dans les chapelles latérales et sur le porche.

La nef, au travers de ses baies, portèrent longtemps les stigmates de la Seconde Guerre mondiale avec une obturation des baies par des châssis en bois et des verres épais. Des vitraux sont installés par la suite en 1965. Il est représenté à plusieurs endroits les écussons de Fécamp, rappelant que la moitié de Ryes a été donnée par les seigneurs de Ryes à l'abbaye bénédictine de Fécamp. Ce scindement a pour conséquence la présence de deux curés qui exerçaient ensemble dans la même église. L'un était nommé par l'abbaye de Longue (depuis 1182) et l'autre par l'abbaye de Fécamp.

Gisants des seigneurs de Ryes.

Dans la chapelle du midi, chapelle Saint-André, se trouvaient deux effigies monumentales en pierre de Caen d'un couple d'éminents Rissois (morts en 1628 et 1637). En 1840, un descendant de la famille fait transporter les gisants au musée Baron-Gérard de Bayeux qui s'y trouvent encore de nos jours. Ce déplacement est la conséquence du retrait des gisants en 1793 de l'église à la suite de la Révolution.

L'église subit des profanations en 1906, 1998 et 2000.

Elle est classée aux monuments historiques en 1840[1].

Architecture[modifier | modifier le code]

L'église est située dans le département français du Calvados, sur la commune de Ryes. Édifice de petite dimension, sa longueur n'excède pas 32 m sur 7,50 de hauteur sous la voûte du chœur et 19 m par le clocher. Plusieurs détails architecturaux révèlent que sa construction s'est étalée sur plusieurs siècles. La partie la plus ancienne est la nef romane datant de la première moitié du XIe siècle.

La nef a gardé intactes ses arcades romanes du XIe siècle avec ses piliers cylindriques, ses chapiteaux décorés de godrons, de feuillages et de personnages fantastiques et ses archivoltes sont ornées de bâtons brisés. Les sculptures des chapiteaux surmontant les piliers ont été décrites par Arcisse de Caumont qui n'ont pas été retouchés depuis 1825, date de parution de son ouvrage Essai sur l'architecture religieuse du Moyen Âge principalement en Normandie.

Les chapiteaux mettent en scène des scènes bibliques à inspiration mythologique. On y retrouve :

Sur un des chapiteaux, un élément se distingue : un animal difforme qui ne ressemble à aucun animal connu de l'époque. Il est décrit un « chien dont la queue est reportée sur la tête ». On a voulu y représenter un éléphant, la queue du chien étant la trompe de l'éléphant. Le sculpteur ne connaissant pas l'animal s'est inspirée de son imagination visiblement éloignée de la réalité.

On retrouve aussi sur plusieurs chapiteaux des figures à grandes moustaches, bien connues dans les sculptures romanes en Normandie qu'on retrouve aussi :

Le chœur est la partie la plus récente, datant du XIIIe siècle[2]. Il a conservé ses fenêtres garnies de colonnettes sur la face sud. Dans le prolongement de la nef, en avant du chœur, communiquant avec eux par deux arcades ogivales remaniées, se trouve la base du clocher du XIe siècle s'ouvrant également sur les croisillons par deux arcades. La disposition de ces arcades latérales, de même hauteur que celle de la nef, permet de préciser qu'à l'origine l'église n'avait pas de transept et ne présentait pas le plan en croix latine qu'on lui connait aujourd'hui. Cela évoque une similitude avec l'église de Thaon avec le prolongement des collatéraux de la nef qui ne formaient non pas un transept mais une chapelle latérale.

La base de la tour du clocher est couverte d'une voûte surcroisée d'ogives qui la sépare du beffroi, c'est le principe de nombreux clochers normands situés entre la nef et le chœur typique des XIe et XIIe siècles.

Saint Martin en évêque avec deux anges en adoration.
Agneau mystique égorgé couché sur le livre aux sept sceaux et les Beakhead.

À l'extérieur, près de la sacristie, se trouve sur le tympan trilobé d'une ancienne porte d'entrée qui donnait dans le chœur. Y figure saint Martin dans une représentation rare : en évêque avec deux anges en adoration, contrairement à sa représentation commune en saint Martin partageant son manteau.

Un peu plus loin, on aperçoit un fait peu commun : une excroissance dans le mur de la sacristie. L'explication est dans la sacristie. Le meuble pour ranger les chasubles avec son système tournant pour garder les tissus à plat ne rentrait pas dans l'espace prévu, il fallait donc trouver une solution. Au porche de l'entrée principale se trouve l'Agneau mystique égorgé couché sur le Livre aux sept sceaux, représentant le Christ et son sacrifice sur la croix. Il est entouré par une archivolte ornementée de beakheads, qu'on trouve dans les églises romanes, représentant des têtes d'oiseaux ou des êtres fantastiques. Les beakheads sont aussi présents dans la nef de la cathédrale Notre-Dame de Bayeux mais aussi dans des monuments moins prestigieux comme la chapelle du prieuré de Saint-Gabriel.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Église », notice no PA00111648, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 3 : Arrondissements de Vire et de Bayeux, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 572-577

Annexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Arcisse de Caumont, Statistique monumentale du Calvados, t. 3 : Arrondissements de Vire et de Bayeux, Caen, Hardel, (lire en ligne), p. 572-577
  • Besnoist de Saint-Maure, Généalogie des Ducs de Normandie
  • Laurence Lefèvre-Moulenq, L'Église Saint-Martin de Ryes, auto-édition, 1998