Église Notre-Dame-de-la-Merci de Planès

Église Notre-Dame-de-la-Merci de Planès
Présentation
Type
Fondation
XIe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Diocèse
Paroisse
Paroisse de Cerdagne-Capcir (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Style
Religion
Usage
Patrimonialité
Localisation
Localisation
Altitude
1 530 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Coordonnées
Carte

L’église Notre-Dame de la Merci (en catalan et parfois en français Santa Maria ou Mercè de Planès) de Planès, village situé près de Mont-Louis dans le département des Pyrénées-Orientales est un édifice religieux remarquable par son plan triangulaire.

Situation[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

La fondation de cet édifice est racontée par une légende commune à plusieurs églises dédiées à la Vierge Marie en Catalogne. Des paysans, intrigués par le fait qu'un taureau allait sans cesse gratter le sol à un endroit précis, auraient découvert à cet endroit une statue de la Vierge. Il fut décidé d'y bâtir une église[1].

Peu de choses sur l'histoire de cette église sont connues. Elle était appelée localement Mesquita, « mosquée » en catalan. Elle n'est mentionnée pour la première fois qu'en 1442. Auparavant, le lieu-dit de Planès est cité comme faisant partie de la paroisse de Saint-Pierre-dels-Forcats[2]. Les Romantiques, au XIXe siècle, ont mis en relation cet édifice avec un fait relaté par une chronique de l'Anonyme de Cordoue, au VIIIe siècle, lorsque la Cerdagne était une possession musulmane. Lampégie, la fille du duc Eudes d'Aquitaine, fut donnée en mariage à Munuza, chef berbère. Il fut tué en 729 et sa femme envoyée dans un harem en Orient. Les Romantiques ont fait de l'église Notre-Dame de Planès le tombeau de Munuza, élevé par la fille du duc d'Aquitaine[3].

Si Viollet-le-Duc écrit au XIXe siècle que « le système de la bâtisse et la forme du plan ne nous permettent pas de la regarder comme antérieure au XIIIe siècle... »[4], les spécialistes contemporains la datent du XIe siècle[3],[5].

L’église a été classée monument historique dès la première liste de 1840[6].

Architecture[modifier | modifier le code]

L'église, de dimensions restreintes, est bâtie sur un plan en triangle équilatéral. Chaque côté comporte une absidiole semi-circulaire, voûtée en cul-de-four. Une coupole de forme ovoïde recouvre la partie centrale de l'église, reposant sur les arcs en plein cintre des chapelles et sur des petites trompes à chacun des angles, qui surmontent des niches ménagées dans chacun des trois piliers la supportant. Les nombreuses irrégularités de la construction font que le plan géométrique « idéalisé » dressé par Viollet-le-Duc est erroné, bien que l'on retrouve un plan proche du cercle dans la forme ovoïde de la coupole, et une forme triangulaire dans la disposition des trois piliers de support[4],[5].

La coupole n'est pas visible extérieurement, cachée par une tour cylindrique coiffée d'un toit conique. Un clocher-mur à deux baies surmonte l'ensemble. On entre dans l'église par une porte située dans l'angle occidental, mais il semble qu'antérieurement une porte se trouvait dans l'absidiole ouest. L'église, bâtie en moellons assez grossiers et recouverte par un épais crépi, offre peu d'éléments de datation[5].

La disposition triangulaire peut être une référence à la Trinité, le cercle évoquant la Vierge[5]. L’église est dédiée à la Vierge, Notre-Dame de la Merci. Une statue de la Vierge en bois polychrome du XIIe ou du XIIIe siècle, de facture proche de celles d’Odeillo et d’Err, aurait, selon la légende, été cachée à l’approche des envahisseurs sarrasins, puis retrouvée miraculeusement par un taureau[2].

Mobilier[modifier | modifier le code]

Images[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean Abélanet, Lieux et légendes du Roussillon et des Pyrénées catalanes, Canet, Trabucaire, , 189 p. (ISBN 978-2-84974-079-8)
  • Georges Beaume, « En Cerdagne », La Croix,‎ (lire en ligne)
  • Jean-Auguste Brutails, Notes sur l'art religieux du Roussillon, Paris, Leroux,
  • Marcel Durliat, Roussillon Roman, Saint-Léger-Vauban, Zodiaque, coll. « La nuit des temps » (no 7), , 321 p. (ISBN 2-7369-0027-8), p. 34
  • Léon Langlet, L'Église ésotérique de Planès (Pyrénées-Orientales), Perpignan, Imp. du Midi,
  • Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, Montpellier, Les Presses du Languedoc, , 334 p. (ISBN 978-2-8599-8244-7)
  • Jean-Bernard Mathon (dir.), Guillaume Dalmau et Catherine Rogé-Bonneau, Corpus des Vierges à l'Enfant (XIIe – XVe siècle) des Pyrénées-Orientales, Presses universitaires de Perpignan, coll. « Histoire de l'art », (ISBN 9782354121853, lire en ligne)
  • Olivier Poisson, « L'église de Planès et son interprétation comme mosquée au XIXe siècle », dans Chrétiens et musulmans autour de 1100 : actes des XXXVIe Journées romanes de Cuxa,
  • Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle,
  • Henri Sabarthez, « Église triangulaire de Planès (Pyrénées-Orientales) : Étude archéologique », Bulletin de la Société agricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, Perpignan, Imp. J.-B. Alzine,‎ (lire en ligne)
  • Roland Serres-Bria, « Planès et son église sous un jour nouveau », Bulletin de la Société agricole scientifique et littéraire des Pyrénées-Orientales, no 109,‎ , p. 139-155
  • (ca) « Santa Maria o la Mercè de Planès », dans Catalunya romànica, t. VII : La Cerdanya, el Conflent, Barcelona, Fundació Enciclopèdia Catalana, (ISBN 84-77399-51-4)

Fiches du ministère de la Culture[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Abélanet 2008, p. 19, 20.
  2. a et b Mallet 2003, p. 237.
  3. a et b Durliat 1986, p. 34.
  4. a et b Viollet-le-Duc 1856, p. 443, 444.
  5. a b c et d Mallet 2003, p. 238.
  6. « Église Notre-Dame-de-la-Merci », base Mérimée.