Æthelberht II (roi d'Est-Anglie)

Æthelberht II
Illustration.
Le roi martyr représenté sur une plaque de cuivre dans la cathédrale de Hereford (dessin d'après modèle).
Titre
Roi d'Est-Anglie
 ? –
(15 ans)
Prédécesseur Æthelred Ier
Successeur Offa de Mercie
Biographie
Date de décès
Lieu de décès Sutton Walls (Herefordshire)
Nature du décès exécution
Père Æthelred Ier ?
Religion christianisme
Liste des rois d'Est-Anglie

Æthelberht II (mort le à Sutton Walls, dans le Herefordshire) est roi d'Est-Anglie dans la seconde moitié du VIIIe siècle. L'histoire de son règne n'est pas connue avec suffisamment d'éléments pour pouvoir affirmer qu'il règne de façon indépendante, mais sa mort ordonnée par le roi Offa de Mercie met en évidence la domination du royaume de Mercie sur celui d'Est-Anglie.

Æthelberht est canonisé, et fêté comme saint de l'Église catholique le .

Histoire et tradition hagiographique[modifier | modifier le code]

L'une des trois seules pièces connues d'Æthelberht.

Son règne débute peut-être en 779, date fournie par une hagiographie beaucoup plus tardive et sujette à caution. Ainsi, au XVe siècle Richard de Cirencester brosse le portrait détaillé d'un roi pieux et sage, qui serait le fils d'Æthelred Ier d'Est-Anglie et de Leofrana de Mercie.

En l'absence de charte est-anglienne, il n'est pas possible de déterminer s'il assume un règne véritable ou s'il reste sous la domination d'un roi suzerain. On sait qu'Offa de Mercie lui ordonne de ne plus frapper sa propre monnaie[1], dont seules trois pièces ont été retrouvées. L'une de ces pièces, qui aurait été découverte en 1908 à Tivoli, près de Rome, est d'un type semblable à celles d'Offa. Sur une face est écrit le mot REX, avec une image de Romulus et Rémus tétant la louve : à l'avers sont écrits les noms du roi et de son monnayeur, Lul, qui frappait également des pièces pour Offa et Cenwulf de Mercie. Pour l'historien Andy Hutcheson, la présence de runes sur cette pièce est l'indice d'un « pouvoir fort et permanent exercé par des souverains locaux ». Selon une autre spécialiste, Marion Archibald, la frappe de pièces « flatteuses » de ce genre, visant à gagner des alliés à Rome, signifie vis-à-vis d'Offa qu'Æthelberht fait preuve d'« un degré d'indépendance plus important que ce qu'il [Offa] pouvait supporter[2] ».

En 793, le monastère de Lindisfarne est mis à sac par les Vikings ; un an plus tard, c'est Jarrow qui subit également une attaque sur la côte est du pays. L'historien Steven Plunkett y voit d'autant plus de raisons de chercher à marquer l'autorité du souverain est-anglien. C'est ainsi que peut être interprétée la volonté d'Æthelberht de s'inscrire dans la lignée royale des Wuffingas, ce qu'indiquent sur ses pièces le symbole de la louve romaine et le mot REX : une monarchie solidement assise s'impose en effet à la suite des attaques des Vikings[3].

Mort et canonisation[modifier | modifier le code]

L'église Saint-Ethelbert du village de Thurton, dans le Norfolk.

Æthelberht est mis à mort par Offa de Mercie à Sutton Walls[4] dans des circonstances peu claires. Il y aurait été attiré sous le prétexte fallacieux d'épouser Ælfthryth, une des quatre filles d'Offa[5]. Selon la Chronique anglo-saxonne, il est décapité[6]. La mort d'Æthelberht anéantit tout espoir d'union pacifique entre les peuples angliens[7] et conduit à la domination de l'Est-Anglie par la Mercie : les rois merciens régnent sur l'Est-Anglie pendant les trois décennies qui suivent.

Æthelberht fait partie de ces princes que certains historiens qualifient de « souffre-passion », canonisés parce qu'ils ont accepté une mort violente pour le bien de leur peuple. Il est fêté le 20 mai[8]. La cathédrale de Hereford lui est dédiée, ainsi que plusieurs églises paroissiales dans le Norfolk et le Suffolk. Au XIIIe siècle, la musique pour l'Office de saint Ethelbert apparaît encore dans le Bréviaire de Hereford.

Références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Kirby 2000, p. 147.
  2. Archibald 1985, p. 34.
  3. Plunkett 2005, p. 171-172.
  4. Yorke 2002, p. 9.
  5. Google Livres : Abrégé de L'histoire de l'Ordre de St Benoist, tome second, p. 300 & 859
  6. Swanton 1997, p. 65.
  7. Kirby 2000, p. 148.
  8. Farmer 2011.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]